Dans la perspective d'atteindre les 7% de croissance à l'horizon 2019, le gouvernement s'est donné pour objectif d'en créer les conditions. Aussi, le secteur public marchand industriel (Spmi) bénéficie d'un plan de réactivation. Ainsi des plans de développement des EPE totalisant 13 milliards de dollars ont été adoptés. Une restructuration du secteur a été «engagée pour mettre en place les conditions à même de favoriser la rentabilité et la croissance durables. Elle reconfigure le Spmi en Groupes industriels autonomes d'une taille qui leur permet de jouer dans la cour des grands au plan national et au plan régional, à court et moyen termes». «Longuement réfléchie, la restructuration a été définitivement fixée par le CPE lors de sa 142e session tenue le 28 août 2015.» Cette restructuration a vu le «rattachement au secteur de l'industrie et des mines de la SGP Cegro, relevant du secteur de l'Agriculture, l'entreprise Ferrovial et ses participations relevant du secteur du Transport». La création des groupes industriels s'est faite «sur la base de la cohérence, des synergies de la filière d'activités et des implications juridiques et financières de la réorganisation, par un processus de fusion absorption de SGP et la transformation juridique des SGP d'une part et du redéploiement du portefeuille des entreprises non affiliées». Selon le texte élaboré par le ministère des Industries et des Mines, le groupe industriel «en plus de l'impératif de rentabiliser financièrement les fonds publics investis en lui, a la mission structurante de multiplier les activités au plan national, notamment du fait de l'initiative privée par une demande croissante de sous-traitance et par l'encouragement de l'investissement dans son secteur. Il doit également devenir un moteur de l'internationalisation de l'entreprise algérienne par l'extension de ses marchés et activités à l'international emmenant dans son sillage les PME publiques et privées. Enfin il doit donner l'essor de la recherche et développement dans l'entreprise et promouvoir l'innovation comme valeur fondamentale de croissance». Le groupe industriel, personnification de la «nouvelle entreprise publique industrielle» n'est pas un agent «fiduciaire» exerçant une fonction tutélaire de gestion des participations de l'Etat. Au contraire des structures précédentes assimilables à des «structures/institutions administratives», il est une entité visible au niveau de la sphère de l'activité économique réelle. Il est une «société industrielle et commerciale», à part entière, pleinement engagée dans l'activité économique ainsi que ses filiales. Le groupe est conçu pour être créateur de valeurs au même titre que ses filiales et non pas une structure budgétivore vivant sur les trésoreries de ses filiales. La même source affirme que la «restructuration engagée vise à mettre le Spmi sur le chemin de la performance et en faire un champion de la croissance de l'économie nationale. Il s'agit de construire des groupes industriels performants pouvant évoluer pour devenir rapidement, chacun, leader de son secteur sur le marché national et à court et moyen termes, leader de son secteur sur les marchés régional et international». «Les dirigeants des groupes industriels installés aujourd'hui sont, en fait, des chefs de projets qui auront une feuille de route claire consistant en la mise en place de l'organisation du groupe et la conduite des études qui vont permettre de définir le périmètre cible et formuler toute proposition de modifications, d'extensions, d'incorporation d'activités connexes ou complémentaires en termes de métiers ou de filières, en identifiant les activités nécessitant impérativement un partenariat. Elles devront permettre, également, d'optimiser les actifs fonciers nécessaires aux activités du groupe et rationnaliser l'utilisation des actifs excédentaires.» Les entreprises continueront donc à fonctionner sous le modèle actuel en attendant l'approbation par le Conseil des participations de l'Etat des organigrammes de ces nouveaux ensembles. A. E.