Réuni samedi dernier au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement à New York, en marge des travaux de l'assemblée générale de l'ONU, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a abordé plusieurs questions inscrites à l'ordre du jour. Une occasion pour l'Algérie qui a été représentée à cette rencontre par son ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, de réitérer ses positions sur les questions africaines. Le Conseil a commencé par exprimer «sa profonde préoccupation face au fait qu'en dépit des efforts soutenus qui ont été déployés, y compris par les Envoyés personnels successifs du SG des Nations unies, aucun progrès n'a été enregistré dans la recherche d'une solution au conflit au Sahara occidental qui est dans l'impasse depuis maintenant plus de quatre décennies», puis a réitéré l'engagement de l'UA de continuer à œuvrer à «un règlement rapide du conflit au Sahara occidental sur la base de la légalité internationale et des décisions pertinentes de l'ONU/UA et en coopérant étroitement avec les Nations unies». Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a également réitéré l'appel lancé par la 25e session ordinaire de la Conférence de l'Union «pour que l'AG de l'ONU fixe une date en vue de la tenue d'un referendum d'autodétermination du peuple Sahraoui et protège l'intégrité du Sahara occidental en tant que territoire non autonome (...)». Il a enfin exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à «assumer pleinement ses responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour régler rapidement le conflit du Sahara occidental ainsi que pour trouver une réponse efficace aux questions liées au respect des droits de l'homme et à l'exploitation illégale des ressources naturelles du territoire». Sur cette question, Abdelkader Messahel a rappelé la position de l'Algérie en réaffirmant «la nécessité pour les deux parties, à savoir le Maroc et le Polisario, de parvenir à une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Sur d'autres questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil, notamment la situation au Burkina Faso et au Soudan du Sud et la reforme des opérations de l'ONU, M. Messahel s'est félicité de la signature par les protagonistes de la crise au Soudan du Sud d'un accord du règlement, sous l'égide de l'UA, le qualifiant d'«étape cruciale et nécessaire pour mettre fin à vingt mois d'un long conflit qui a dévasté le Soudan du Sud et soumis son peuple à des souffrances indicibles». Le ministre des Affaires maghrébines a souhaité que cet accord «puisse réaliser une paix durable dans ce pays». Il a notamment mis l'accent sur la réconciliation nationale en tant que facteur «crucial» pour la sécurité, la stabilité et le développement au Soudan du Sud et en Afrique. Revenant sur la situation au Burkina Faso, le ministre a tenu à rappeler «la position de l'Algérie qui a condamné dès la première heure le coup d'Etat, et s'est félicité du rétablissement de l'ordre constitutionnel au Burkina Faso et du recouvrement par les autorités de la transition de la plénitude des missions qui leur sont assignées pour sortir le pays de la crise dans la sérénité et avec l'adhésion de l'ensemble des composantes de la société Burkinabée». En ce qui concerne la position africaine sur la reforme des opérations de maintien de paix de l'ONU, M. Messahel a souligné «la nécessité pour l'Afrique de négocier avec un esprit ouvert tout en préservant l'appropriation africaine en matière de conception et de déploiement des opérations en partenariat avec la communauté internationale». Notons enfin que les travaux du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine se tient en marge de la 70e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU. Les travaux de l'AG de cette organisation universelle, ouverte depuis mardi 15 septembre 2015, vont se dérouler en plusieurs segments jusqu'au mois de décembre 2015, autour du thème général : «L'ONU à 70 ans : la voie vers la paix, la sécurité et les droits de l'Homme». H. Y./Agences