Afin d'arriver à une exploitation optimale du lac de Réghaïa - un site paradisiaque qui demeure méconnu par les Algériens -, la direction générale des forêts est en train de mettre les bouchées doubles pour arracher un cadre juridique à cet espace. L'organisation technique et administrative est ainsi tributaire d'un statut qui devait définir le fonctionnement et le mode de gestion du site. A quelques jours de l'adoption, très attendue par les défenseurs de la nature, du décret régissant les zones humides, la direction générale des forêts a célébré, hier, la journée mondiale de ces zones. Avec le concours du groupe Sonelgaz, qui sponsorise la commémoration, la direction générale des forêts compte parvenir, dans un avenir proche, à une exploitation rationnelle du site. «Il est temps de rationaliser l'utilisation de ce joyeux de la nature dans un plan de développement durable. Il faut intégrer la gestion de lacs que compte le pays dans la promotion des zones humides. Ces dernières peuvent jouer un rôle important dans l'essor du micro-tourisme», a annoncé le DG de la direction des forêts, M. Titah Abdelmalek. Tout en rappelant les efforts fournis par l'Algérie dans la préservation de l'environnement, le même responsable a indiqué qu'un plan de travail a été ainsi établi par les services de l'instance qu'il dirige. Placée sous le slogan «D'amont en aval : les zones humides nous relient les uns aux autres», la commémoration a permis aux organisateurs de faire le point sur les atouts de la l'Algérie en matière d'environnement. En plus du lac de Réghaïa, classé sur la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale depuis 2002, les encadreurs et les chercheurs activant au centre cynégétique se trouvant sur ce site ont exprimé le souhait de voir toutes les stations du pays bénéficier de la prise en charge nécessaire pour un environnement sain. La gestion des zones humides n'est pas uniquement l'affaire des pouvoirs publics. Des individus, des groupes, des associations, des organisations peuvent s'impliquer dans la gestion de ces stations. «Les personnes qui utilisent les zones humides [pour l'eau, pour les animaux ou les plantes qui y vivent], celles chargées de prendre soin de la faune et la flore, toutes sont partie prenante dans la gestion de ces lieux», disait un membre de l'Association des amis du lac à l'adresse des élèves d'une école limitrophe venus en visite guidée sur le site. Il est à rappeler que la sous-directrice des Parcs nationaux et des groupements végétaux naturels au sein de la DGF, Mme Ghania Bessah, avait annoncé que «l'Algérie, de par l'importance nationale et internationale de ses zones humides et le nombre sans cesse croissant de variétés d'oiseaux qui la peuplent, doit mettre en œuvre une organisation technique et administrative qui prenne en charge le suivi de l'avifaune, tant hivernante que nicheuse». Par les chiffres, l'Algérie compte 1 451 zones humides dont 762 naturelles et 689 artificielles. Elle compte aussi 42 sites classés sur la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale. La superficie de ces zones est estimée à environ 3 millions d'hectares A. Y.