Cofinancé par l'UE et l'Algérie à hauteur de 21,5 millions et 2,5 millions d'euros respectivement, le programme vise à renforcer la méthode d'inventaire des biens culturels, la mise en place de mesures d'urgence pour la sauvegarde des biens et l'installation de chantiers-écoles Une première équipe de douze archéologues spécialisés dans l'inventaire du patrimoine culturel, est actuellement en formation à Alger. La session de formation est organisée dans le cadre du programme d'appui de l'Union européenne (UE) à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel en Algérie, a indiqué le chef du projet, Zohir Ballalou, cité par l'APS. Les archéologues, qui viennent de terminer leurs études, ont récemment été recrutés pour ce programme. Au cours de leur stage, qui durera deux années, ils bénéficieront d'une formation et d'un encadrement matériel, académique et pratique, dispensé par des experts de l'UE. A terme, les 12 archéologues devront constituer le premier noyau spécialisé dans l'inventaire, explique, M. Ballalou. Les nouvelles recrues ont déjà participé comme stagiaires aux fouilles effectuées sur le site de la place des martyrs, dans la basse Casbah d'Alger. Ils ont également travaillé à la cinémathèque d'Alger pour être initiés à l'inventoriage du patrimoine cinématographique également. Le programme d'appui de l'UE intègre aussi des formations pratiques dans le domaine du patrimoine immatériel et dans l'inventaire de musées de sites. Des stages pratiques sont prévus dans les régions de Tipasa et de Tizi Ouzou. Formée selon les normes européennes d'inventaire, cette première promotion de spécialistes en inventoriage est appelée à former, à son tour, d'autres spécialistes pour couvrir tout le territoire national, a affirmé le chef du projet d'appui au patrimoine. Il a précisé, par ailleurs, que les «archéologues concernés par cette formation étaient soumis à une obligation de résultats et à une clause les engageant à travailler en Algérie pendant une période minimale», qu'il n'a pas fixée, au terme de leur formation. Cofinancé par l'UE et l'Algérie à hauteur de 21,5 millions et 2,5 millions d'euros respectivement, le programme d'appui à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel en Algérie vise à renforcer la méthode d'inventaire des biens culturels, la mise en place de mesures d'urgence pour la sauvegarde des biens et l'installation de chantiers-écoles. L'accompagnement du mouvement associatif et organisations de la société civile dans les actions de sensibilisation des citoyens à l'importance de l'héritage patrimonial et la nécessité de le préserver figure également aux objectifs de ce programme. En janvier dernier, des contrats de subvention estimés à 13 millions d'euros (1,57 milliard de dinars) ont d'ailleurs été remis à 18 associations porteuses de projets liés à la protection du patrimoine dans le cadre du programme qui englobe d'autres domaines d'intervention. C'est ainsi qu'une opération d'inventorisation d'un important fonds de photographies anciennes de villes algériennes a été récemment lancée. Plusieurs experts européens travaillent sur l'identification et le diagnostic de ce patrimoine photographique appartenant au centre de documentation de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogebc), a précisé M. Ballalou. Dans une prochaine étape, l'équipe procédera à l'archivage et la numérisation de ces photographies, avant de les exposer au grand public. Le programme a également entamé une mise à niveau de techniciens-archivistes et bibliothécaires à l'Ogebc pour la protection et la gestion de ce fonds documentaire qui nécessite l'acquisition d'un matériel de restauration. Un centre d'interprétation sera par la suite crée, qui sera domicilié à la Citadelle d'Alger. Le programme a déjà entamé une opération-pilote de restauration de la seule copie négative de Tahya ya didou, un film mythique réalisé en 1971 par Mohamed Zinet, retrouvée dans les dépôts de la cinémathèque d'Alger, dans un état dégradé. Et ce n'est pas la seule. La restauration du film a été confiée à un laboratoire en Europe. En parallèle, une dizaine de techniciens de la cinémathèque et de la Bibliothèque nationale devaient être formés aux rudiments de la restauration de bobines 35mm. Des cycles de formation sur la restauration de films, dispensée par des experts de l'Institut national audiovisuel (INA) français au profit du personnel de la cinémathèque, du Centre national de la documentation, de la presse et de l'information (Cndpi), de la BN et du Centre national des manuscrits d'Adrar et de quelques musées sont prévus à partir de mars prochain. R. C.