Les cours du brut se reprenaient hier après les baisses enregistrées la semaine passée, mais les analystes s'attendent à ce que les investisseurs demeurent prudents d'ici la réunion des producteurs en avril. Les cours du brut ont plongé depuis juin 2014, quand le baril se négociait 100 dollars, en raison d'une offre excessive que ne parviennent plus à absorber des économies mondiales en plein ralentissement. L'or noir, qui avait touché les plus bas depuis 13 ans, en février dernier, a repris des couleurs ces dernières semaines, porté par les espoirs de voir la Russie, l'Arabie saoudite et les grands producteurs se mettre d'accord pour limiter l'offre, et par la baisse du dollar. Ces gains ont cependant été réduits la semaine dernière en raison d'une remontée du billet vert et des informations sur une nouvelle augmentation des réserves américaines. Tout renforcement du dollar pèse sur les prix du pétrole, dont les échanges sont libellés en billet vert, pénalisant les investisseurs munis d'autres devises. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 40,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai gagnait six cents à 39,52 dollars. «On assiste à un petit rebond technique après le repli de la semaine précédente, qui était lié à une forte hausse des réserves américaines», a résumé Bart Melek, de TD Securities. Bernard Aw, analyste chez IG Markets, estime, quant à lui, que la nette réduction du nombre de puits en activité aux Etats-Unis avait dopé les achats, bien que le volume d'échanges soit demeuré faible sur tous les marchés du fait du long week-end pascal. A l'issue d'une semaine abrégée par le vendredi saint, les cours pétroliers avaient observé leur première baisse hebdomadaire depuis un mois et demi, sous le coup de l'annonce par le département américain de l'Energie d'un bond de près de 10 millions de barils des stocks de brut. Néanmoins, les investisseurs digèrent encore des éléments plus favorables sur l'offre américaine, puisqu'ils avaient pris connaissance, juste avant le week-end, d'un nouveau déclin du nombre de puits en activité aux Etats-Unis. Au plus bas depuis 2009, ce décompte, établi chaque semaine par le groupe de services pétroliers Baker Hughes, «laisse penser que le déclin de la production américaine va continuer au cours de l'année», a précisé M. Melek. Même si les regards des investisseurs sont pour le moment tournés vers les Etats-Unis, les observateurs restent à plus long terme concentrés sur les perspectives de production au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de la Russie, en vue d'une réunion à la mi-avril entre une quinzaine de pays producteurs. B. A./Agences