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Nouvelles attaques contre Benghabrit sur les programmes de 2e génération Les islamo-conservateurs crient au danger et des syndicats demandent à voir le contenu
Pour la troisième fois depuis son arrivée à la tête du secteur de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, subit les pires des attaques de la part des mêmes opposants pour ne pas dire ennemis, en l'occurrence les islamo-conservateurs. De la ministre «aux origines juives» à celle qui «travaille à introduire les langues maternelles, principalement tamazight, dans l'enseignement primaire», elle se voit aujourd'hui confrontée à une autre accusation, la plus vexante parce qu'elle met en doute son algérianité et son nationalisme mais aussi ses compétences. Pour la troisième fois depuis son arrivée à la tête du secteur de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, subit les pires des attaques de la part des mêmes opposants pour ne pas dire ennemis, en l'occurrence les islamo-conservateurs. De la ministre «aux origines juives» à celle qui «travaille à introduire les langues maternelles, principalement tamazight, dans l'enseignement primaire», elle se voit aujourd'hui confrontée à une autre accusation, la plus vexante parce qu'elle met en doute son algérianité et son nationalisme mais aussi ses compétences. Mme Benghabrit est accusée de vouloir occidentaliser l'école algérienne et, par conséquent, la société algérienne, voire appliquer des directives venant de France. C'est carrément du mépris, dénonce-t-elle, dans des déclarations faites à un confrère. Tout cela parce qu'elle a décidé et est décidée à introduire les programmes dits de deuxième génération à partir de la rentrée prochaine (2016-2017). Au lieu de s'en réjouir, du fait notamment qu'un premier responsable du secteur ait enfin le courage de rattraper un immense retard en la matière -le passage d'une génération de programme à une autre doit se faire chaque 5 ans- ses détracteurs crient au danger, à l'exemple de l'association des ouléma. Une réaction virulente, inattendue de la part de cette association habituellement conciliatrice et approuvant les décisions du pouvoir en place. En effet, dans un appel adressé au peuple algérien, l'association a appelé «l'ensemble des responsables, des acteurs et des partenaires en charge du système éducatif à prendre leurs responsabilités et être vigilants dans leur traitement du dossier de réformes de l'école. L'association des ouléma refuse de porter atteinte à la personnalité de nos enfants et des générations montantes à travers la remise en cause de nos valeurs et la déstructuration de l'infrastructure morale et doctrinale de la société au profit d'une langue et d'une culture étrangères et intruses». Aussi, la même association, dans le même appel adressé au peuple algérien, «exhorte toutes les forces vives et nobles de la nation à se mobiliser afin de défendre les valeurs de la ouma et s'opposer au projet de l'impérialisme culturel et intellectuel qui nous vient sous un visage nouveau». Impérialisme culturel et intellectuel ! Voilà qui risque fort de perturber et les élèves des trois paliers d'enseignement, et leurs parents et les enseignants. D'ores et déjà, des syndicats du secteur, dont le Cnapeste et le Satef, expriment leur désapprobation de la manière de faire des responsables du ministère qui ne les autorisent pas, du moins pour le moment, à prendre connaissance du contenu des nouveaux programmes. «Nous avons été invités à des rencontres avec les responsables du ministère sur ce projet des programmes de 2e génération mais nous n'avons pas eu accès au contenu. Nous ne pouvons donc ni le défendre ni le critiquer. Nous considérons au sein du Satef, signataire de la charte d'éthique, que l'éthique recommande de nous associer à un projet aussi sérieux», lance Boualem Amoura, son porte-parole. De son côté, le Cnapeste a appelé au report de l'application du projet. Sans le soutien des syndicats, le projet ministériel risque de ne pas trouver d'appuis. Ajouté à cela la polémique nourrie par les islamo-conservateurs, ce serait carrément l'abandon du chantier. Des parlementaires en profitent alors pour leur précampagne pour un énième mandat à l'hémicycle Zighoud Youcef. A ses détracteurs parmi ces députés, la ministre a appelé à une rencontre au sein même de cette institution, autour de la même question pour répondre à toutes leurs questions. Mme Benghabrit a indiqué avoir «demandé au président de la Commission de l'éducation de tenir une rencontre durant la première semaine du mois d'avril pour expliquer les programmes éducatifs de 2e génération». Ces programmes visent à développer les capacités cognitives et l'esprit d'analyse et de déduction de l'élève, contrairement aux programmes précédents axés sur l'apprentissage par mémorisation, rappelle la ministre à chacune de ses sorties. Par ailleurs, apprend-on, la commission nationale chargée des programmes a remis son rapport au ministère. Entre autres recommandations, le passage du système de 32 semaines à 36 semaines. Pour ce faire, il est aussi recommandé d'assurer les cours le samedi. K. M.