Il est vrai que le département d'Aïcha Tagabou, la ministre-déléguée chargée de l'Artisanat, nourrit beaucoup d'espoir pour les artisans, toutes catégories confondues. Mais en dépit des mesures engagées dans le secteur visant à soutenir la profession, la promouvoir et surtout la préserver, les artisans demeurent toujours confrontés à des tracas relatifs à l'exposition et la vente de leurs produits. Dinanderie, broderie, arts culinaires, habits traditionnels... Il est vrai que le département d'Aïcha Tagabou, la ministre-déléguée chargée de l'Artisanat, nourrit beaucoup d'espoir pour les artisans, toutes catégories confondues. Mais en dépit des mesures engagées dans le secteur visant à soutenir la profession, la promouvoir et surtout la préserver, les artisans demeurent toujours confrontés à des tracas relatifs à l'exposition et la vente de leurs produits. Dinanderie, broderie, arts culinaires, habits traditionnels… La liste est encore longue concernant les métiers traditionnels à Constantine, qui au fil des années et des civilisations se sont ajoutées au patrimoine de la région. Beaucoup de facilitations ont été accordées aux artisans dans le souci de pérenniser ces activités en voie de disparition. Il en va des acquisitions de matériels, à la formation dans les diverses Chambres des arts et des métiers (CAM), en passant par l'établissement de cartes professionnelles permettant aux créateurs de bénéficier d'éventuels crédits, les aides directes et indirectes et les actions de promotion (salons, expositions…). Mais, malgré toutes ces mesures, le produit du terroir peine à trouver une place sur le marché. A l'exception de quelques facettes offrant devanture, le cœur de la cité millénaire est presque vidé de son essence, en témoigne les latences de la réhabilitation de la vieille ville dont une parcelle aurait pu abriter des échoppes. Mme Tagabou tente à chacune de ses sorties sur le terrain de convaincre les jeunes talentueux à sauvegarder ce legs aux valeurs sûres pour le tourisme. Ses multiples appels et soutiens, depuis sa désignation à la tête du secteur, s'effritent pourtant dans le marché, loin des aspirations de départ. Pour la majorité des artisans, l'acte d'entretien doit s'associer à celui de marketing. Sous peine de décourager (déjà) les stagiaires à perpétuer la tradition ancestrale. La Maison de l'artisanat promise à Constantine n'a pas encore vu le jour. Le dernier salon local de la dinanderie organisé vers la fin du mois dernier au Palais de la culture Mohamed El Aïd El Khalifa est venu confirmer le malaise qui frappe la corporation : le manque de la matière première réapparait avec en sus une enchère sans équivoque. Une problématique qui perdure, malgré les multiples assurances de la tutelle. S'ajoute à cela l'absence d'une galerie ou maison de l'artisanat permettant aux acteurs d'exposer et du coup écouler leurs produits. On ne peut mieux, ils se démènent pour œuvrer, et croisent les doigts pour vendre leurs articles. Le marché reste tributaire des besoins des collectivités sachant que les commandes ne sourient pas à tous les férus de l'art de ciseler. Ceux ayant pignons sur rue raflent la mise. Un déséquilibre qui pourra à la longue dissuader l'association des dinandiers affiliée à la CAM au nombre de 130 de lâcher prise, outre l'autre catégorie «activant» en free, volant de ses propres ailes sans articuler sur les «promesses» souvent sans lendemains. C'est pourquoi l'implantation d'un espace voué exclusivement à l'artisanat (dinanderie par-dessus tout) s'impose. La sensibilisation menée en direction de ces métiers semble être dépassée dans la mesure où les jeunes en sont conscients. Constantine doit constituer une vitrine pour les étrangers (locaux et internationaux). Il faudra surpasser l'étape de papotage. Sinon l'associer à des formules concrètes. Le dinandier a besoin de vendre ses créations pour subvenir à ses impératifs. Il ne devrait pas se contenter de basiques entrevues avec les responsables du secteur lors des inaugurations des salons pour rentrer ensuite bredouille… munie de précaire promesse. Les pouvoirs publics sont appelés à conforter davantage le segment marketing : sans exposition permanente dans des espaces appropriés, les produits artisanaux continueront à vivoter intramuros sans pouvoir sortir et conquérir de nouveaux consommateurs, ce qui constituerait une manne supplémentaire pour le tourisme, et l'économie du pays. N. H.