Le directeur de la culture de la wilaya de Boumerdès, a indiqué qu'une collecte des articles et essais du défunt auteur est lancée, en vue de leur réédition, et que des efforts étaient en cours pour trouver une formule juridique qui satisfera la famille de Mimouni et les maisons d'édition détentrices des droits d'auteurs pour la réédition de nombre de ses œuvres A l'occasion de la relance du colloque international consacré au parcours et à l'œuvre du romancier Rachid Mimouni, après une éclipse de plusieurs années, un prix national du jeune auteur portant le nom du défunt romancier sera créé en 2017 a annoncé, lundi dernier, l'universitaire Abdelhamid Bourayou. Dédié à cet écrivain, «ce prix sera remis par un comité scientifique qui sera installé ultérieurement», a ajouté Bourayou dans un point de presse, animé en perspective d'une journée d'études, jeudi prochain à la Maison de la culture de la ville de Boumerdès, sur l'œuvre de Rachid Mimouni rapporte l'APS. Le prix, a souligné cet universitaire qui est également membre du comité d'organisation du colloque, sera remis à la clôture de cette rencontre internationale qui sera dédiée à l'auteur du Fleuve détourné, le 20 novembre 2017, coïncidant avec sa date anniversaire le 20 novembre 1945. Abdelhamid Bourayou a fait part de la création d'un comité scientifique permanent chargé de la préparation du colloque, en coordination avec la direction de la culture et l'université de Boumerdès, dans l'objectif d'en faire une manifestation culturelle annuelle. D'autre part, le directeur de la culture de la wilaya, Djamel Foughali, a signalé le lancement, dernièrement, d'une action pour la collecte des articles et essais publiés par le défunt romancier Mimouni en vue de leur réédition «pour perpétuer son œuvre auprès des jeunes générations». Djamel Foughali a souligné, à ce propos, que des efforts étaient en cours en vue de «trouver une formule juridique qui satisfera la famille de Mimouni et les maisons d'édition détentrices des droits d'auteurs, en vue de la réédition d'un nombre de ses œuvres». Selon son programme, cette journée d'études prévoit, outre une exposition et des projections mettant en exergue la vie et l'œuvre de Rachid Mimouni, l'organisation d'un hommage à Abdelhamid Bourayou, en plus de l'animation de nombreuses communications sur les ouvrages de Mimouni. Des hommes et femmes de lettres connus sur la scène littéraire algérienne, dont Abdelhamid Bourayou, Naouel Karim et Hmida Layachi feront, à l'occasion, lecture de certains romans de Mimouni, à l'instar de «La ceinture de l'ogresse», «Chroniques de Tanger», «La malédiction» et «L'honneur de la tribu». Les organisateurs estiment qu'outre la promotion et la réhabilitation de l'œuvre de Mimouni, la manifestation constituera un cadre d'échanges pour les romanciers et jeunes auteurs participants, estiment les organisateurs. Né le 20 novembre 1945 à Boudouaou dans une famille de paysans, Rachid Mimouni a décroché une licence en sciences commerciales pour séjourner pendant deux ans à Montréal où il a poursuivi ses études. Etant professeur à l'Ecole supérieure de commerce d'Alger, il a obtenu, en 1991, le «Prix de la nouvelle » décerné par l'Académie française et le Prix «liberté» en 1994 pour son roman «La malédiction». Rachid Mimouni avait créé son propre style où l'Algérie était le thème central de ses romans. Il prenait position et montrait son engagement dans la trame de la vie politique et sociale de l'Algérie. Après son décès le 12 février 1995, plusieurs thèses de DEA et de doctorat ont été consacrées à cet écrivain dont l'œuvre a été traduite dans plusieurs langues. Son roman «L'honneur de la tribu» a été adapté au cinéma par le réalisateur Mahmoud Zemmouri. Il est souligné dans une thèse consacrée à Mimouni que dans «L'honneur de la tribu», l'imaginaire se présente avec ses trois niveaux sociaux évoluant dans un monde se référant à un dogmatisme religieux impliquant un système de valeurs hiérarchisé, une datation historique particulière, un amour de la belle parole, une ironie, des néologismes, une trivialité démarquante, une onomastique socialisante et une oralité omniprésente. Dans cet espace, constitué en vase clos s'incarne l'imaginaire maghrébin dans sa truculence, dans sa vivacité et dans ses limites.» Lors d'une conférence consacrée à Mimouni, l'universitaire Mansour Benchehida a estimé que Rachid Mimouni était un grand conteur qui a véhiculé par le texte une partie du patrimoine immatériel de l'Algérie ainsi «Rachid Mimouni excellait dans la narration. Il était habité par l'Algérie et dans ses romans il portait un regard intérieur pour raconter la culture et la société algériennes à travers des fictions», estimant que Rachid Mimouni est dans les normes des meddahs maghrébins. S. B./APS