Le gouvernement prévoit des mesures incitatives et des facilitations pour l'insertion de l'économie souterraine dans l'espace formel et l'établissement d'une plus grande transparence dans l'activité économique et commerciale, selon son plan d'action adopté la semaine dernière par le Conseil des ministres et qui va être présenté aujourd'hui devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Mais il y a également de l'action au programme. Il est ainsi prévu de renforcer les dispositifs juridiques pour la lutte contre la contrebande, de développer la grande distribution et les infrastructures commerciales et la poursuite de l'éradication des marchés informels qui repoussent dès que les forces de l'ordre ont le dos tourné, c'est dire la détermination et le suivi nécessaires. Le plan parle également de régulation des marchés des produits de large consommation et de stabilisation des prix, avec, à la clé, l'établissement de statistiques fiables pour établir les besoins réels de la population. Cette planification contribuerait certainement au ciblage des subventions tel que demandé par le chef de l'Etat lors du dernier Conseil des ministres. Au chapitre lutte, il est question de mener campagne contre la fraude et les pratiques commerciales déloyales dont les positions monopolistiques et le dumping. Le gouvernement entend aussi prendre les mesures qui s'imposent pour protéger les filières de la production nationale menacées par des produits importés, comme prévu dans l'accord d'association Algérie-Union européenne qui intègre également les règles anti-dumping. Il s'agit également d'identifier les produits susceptibles de se substituer aux produits importés et de concevoir des approches sectorielles de protection de filières. Mais concernant l'intégration de l'activité économique et commerciale informelles dans le cadre légal, il est peu probable qu'on y arrive avec des mesures incitatives et des facilitations. La preuve nous est donnée par l'échec de la bancarisation des fonds informels contre une quasi amnistie fiscale offerte, en 2015, aux détenteurs de ces grandes masses d'argent évaluées à une quarantaine de milliards de dollars, soit près de 18% du PIB. Malgré le report sine-die de la date limite fixée au 31 décembre 2016, la déclaration fiscale volontaire a fait chou blanc. Dès lors, comme brandi alors par le gouvernement, il faut passer à la manière forte : la démonétisation, que tous les experts ne cessent de recommander. Imposer le chèque, généraliser l'e-paiement, réduire la masse fiduciaire, remplacer les gros billets de banques… Les actions fortes qui auront de l'effet et produiraient des résultats positifs existent, il faut juste les engager, et le plus tôt sera le mieux. H. G.