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La révolution algérienne inspire toujours artistes et créateurs
Des milliers d'œuvres pluridisciplinaires lui ont été consacrées
Publié dans La Tribune le 06 - 07 - 2017

En ce début du nouveau millénaire, une cuvée d'artistes et de créateurs prend le relais de la génération engagée précédente, et se penche déjà sur les problèmes de l'heure. Khadra, Sensal, Bey, Mostaghanemi, Benmalek, Kassoul ou encore Bagtache et Ghezali, font partie de cette jeunesse qui n'a pas froid aux yeux et s'emploie à dire son mot. Une autre génération de jeunes loups montre déjà ses crocs et compte peser sur la marche de l'Algérie dans ce monde mondialisé qui est, lui-même, en proie à une profonde mutation. Peintres, écrivains, poètes, dramaturges, musiciens, cinéastes, designers et sculpteurs œuvrent, chacun de son côté, à définir les prolongements de la glorieuse révolution de Novembre pour l'inscrire dans le présent et l'avenir. Les textes fondateurs du mouvement national constituent toujours une référence de qualité et une source d'inspiration prolifique pour l'ensemble des créateurs algériens. Etant à l'origine de tout, la culture est l'outil, par excellence, de sauvegarde et de valorisation de l'histoire, de la mémoire et de l'identité collectives. De ce point de vue là, l'idéal novembriste restera éternel.
La révolution de 1er Novembre 1954, événement marquant du siècle dernier, a inspiré de nombreux artistes, nationaux et étrangers. Le combat épique du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance, et son impact incommensurable sur la libération des autres peuples colonisés, a en effet apporté un élan décisif à la grande marche de l'humanité vers l'émancipation et la liberté. Pour ainsi dire, elle a marqué la fin d'un monde, celui de la domination coloniale, et assisté à la naissance d'un autre plein d'espérance et d'optimisme. En dépit des difficultés objectives et des embûches délibérément dressées, les indépendances nationales constituent une étape prépondérante dans l'affirmation des peuples et la consécration de leur droit légitime à l'autodétermination. Ce chamboulement salvateur a été, bien entendu, intimement lié aux idées novatrices du combat libérateur, à l'image qu'il s'est forgé de lui-même auprès du monde entier. L'esthétique et le contenu intellectuel de ce mouvement, bien avant l'affrontement sur le terrain, a eu le dessus sur les idéaux impérialistes et la loi inique de la jungle. Bien avant l'avènement d'une mutation aussi importante, il y eut des éléments précurseurs qui ont nourri et défini les contours de cette évolution qualitative. L'idéologie, la littérature, l'art, la spiritualité et les préoccupations communes des gens mûrissent, pour ainsi dire, les idées nouvelles avant de les populariser. Ces œuvres annonciatrices agissent comme un catalyseur dans le processus de transformation en question, et tracent en pointillés de nouveaux équilibres. Aussitôt institués, ces équilibres auront, à leur tour, besoin d'imagination et de création pour survivre et suivre le mouvement de l'histoire. C'est cette confrontation incessante des idées qui façonne le monde et calibre les rapports internationaux.
Inspirée des valeurs universelles, la révolution algérienne a naturellement ses propres référents identitaires et culturels. Bien avant Novembre, il eut déjà des idées «résistantes» dans la littérature orale et au sein des «cercles savants». D'illustres poètes, des érudits, des chefs de confréries et des troubadours infatigables ont, depuis les premiers temps de la colonisation, revendiqué la liberté et le droit exclusif des leurs sur cette terre. Des bardes comme Si Mohand, Benkhelouf ou Amellah ont su susciter l'éveil des consciences de leurs auditoires. Cet électrochoc s'est révélé d'une grande importance dans l'éclatement des révoltes locales contre l'occupant. Abdelkader, Bouaâmama, Ouled Sidi Cheikh, Mokrani, Aheddad et Fadhma N'Soummer ont trouvé auprès de ces littérateurs, profanes et insoumis, de solides alliés dans l'œuvre de ralliement des couches populaires à leurs appels insurrectionnels. C'est cette flamme, constamment entretenue qui allait ensuite offrir ses premiers matériaux au mouvement national moderne avec l'émergence de l'Etoile Nord-africaine au début des années trente du siècle dernier. L'apport de l'association des ulémas et intellectuels musulmans, partant d'un idéal réformiste, a été déterminant au début de cette nouvelle orientation. Une génération d'écrivains francophones prendra, ensuite, le relais pour traduire éloquemment la réalité sociale de l'époque, «en donnant naissance à une littérature algérienne où passe le souffle national». Usant de la langue de l'occupant comme d'une arme redoutable, Feraoun, Dib, Kateb, Mammeri, Fanon, Sahli et tant d'autres encore ont excellemment illustré la justesse de la lutte contre le colonialisme. Leurs belles œuvres ont provoqué l'adhésion de nombreux intellectuels français et pieds noirs à l'idéal indépendantiste. Ce mouvement littéraire qui a énormément contribué à l'éveil de la conscience nationale en instituant une littérature authentiquement algérienne, fera «école» au lendemain de l'indépendance. En parallèle, la chanson engagée et le théâtre feront leurs premières apparitions. Bachtarzi, Ksantini, Touri, El Anka, Azem ou Hasnaoui émergèrent, parmi tant d'autres artistes talentueux, pour dénoncer l'injustice du système colonial et prôner un ordre nouveau. Ces années de lutte resteront les plus créatives dans l'histoire de l'Algérie. S'appropriant cette glorieuse histoire du mouvement national pour légitimer le système «clos» instauré après l'indépendance, les responsables algériens d'alors ont considérablement amorti la dynamique intellectuelle qui avait accompagné la révolution. Boudjedra, Mimouni, Djebbar, Azzegagh, Djaout, entre autres, se sont mis au devant pour plaider en faveur de l'émancipation de la société.
La littérature d'expression arabe, notamment dans le théâtre, a également connu un développement considérable avec des hommes doués comme Kaki, Benhadouga, Alloula, Bouguermouh, Mohya, Medjoubi ou Ouattar. Des cinéastes talentueux (Zinet, Allouache, Hamina, Laskri, Meddour, Bouguermouh ou Bouamari) ont apporté leur concours à l'entretien du feu sacré. Des plasticiens de génie (Issiakhem, Khedda, Koreichi, Baya, Khodja et la liste est encore longue) se joignent aussi à cette belle fresque. Tous ces auteurs, par-dessus leurs contradictions individuelles, se positionnèrent pour le pluralisme et la liberté de création. Un courant relayé sur le terrain par des intellectuels de renom comme Lachref, Bennabi, Harbi, Boudia, Bourboune, Zehouane, Benzine, Keddache et Bennoune, entre autres.
En ce début du nouveau millénaire, une autre cuvée, dépassionnant la dispute stérile entre arabophones et francophones, voit le jour et se penche déjà sur les problèmes de l'heure. Khadra, Sensal, Bey, Mostaghanemi, Benmalek, Kassoul ou encore Bagtache et Ghezali font partie de cette jeunesse qui n'a pas froid aux yeux et s'emploie à dire son mot. Une autre génération de jeunes loups montre déjà ses crocs et compte peser sur la marche de l'Algérie dans ce monde mondialisé qui est, lui-même, en proie à une profonde mutation. Peintres, écrivains, poètes, dramaturges, musiciens, cinéastes, designers et sculpteurs œuvrent, chacun de son côté, à définir les prolongements de la glorieuse révolution de Novembre pour l'inscrire dans le présent et l'avenir. Les textes fondateurs du mouvement national constituent toujours une référence de qualité et une source d'inspiration prolifique pour l'ensemble des créateurs algériens. Etant à l'origine de tout, la culture est l'outil, par excellence, de sauvegarde et de valorisation de l'histoire, de la mémoire et de l'identité collectives. De ce point de vue là, l'idéal novembriste restera éternel.
K. A.


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