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Désintérêt, insatisfaction… malgré les améliorations
Education nationale à Guelma et Tébessa
Publié dans La Tribune le 19 - 06 - 2008


Photo : Riad
De notre envoyée spéciale à Guelma et Tébessa
Karima Mokrani
Bruits joyeux aux abords d'un établissement scolaire au centre-ville de Guelma, à quelques jours de la fin de l'année scolaire 2007/2008. Des enfants accourent vers un petit endroit qui laisse transparaître une lueur rouge mélangée à une odeur de brûlé. Les yeux des bambins pétillent devant un spectacle qu'ils attendent, apparemment, depuis plusieurs mois. Les enfants brûlent les feuilles de leurs cahiers. Une après une. Sans regret aucun. «Au diable les cahiers ! C'est la fin de l'année !» s'écrient-ils à tue-tête.
Désintérêt et colère
Une image désolante qui renseigne sur le degré du «dégoût» qu'éprouvent ces enfants pour les études. «Les enfants ne s'intéressent pas aux études. Ce n'est plus comme avant !» entend-on dire des enseignants des deux wilayas de Guelma et de Tébessa. Ces enfants ne sont pas les seuls à exprimer leur désintéressement. Chacun, à sa façon, dit son rejet de l'école. «Et ceux qui ont des diplômes ? Qu'est-ce qu'ils font avec ? La plupart d'entre eux ne sont-ils pas au chômage aujourd'hui ?» interrogent deux élèves du moyen. Un troisième évoque le cas de l'un de ses proches qui travaille comme enseignant, depuis des années, sans pouvoir réaliser son rêve d'avoir une voiture : «Il enseigne depuis des années et il n'arrive pas à acheter une petite bagnole… Notre voisin n'a aucun diplôme, il ne sait même pas écrire son nom et il en a deux.»
Des mots durs d'un enfant qui veut être le maître de son destin. Les enseignants ne trouvent pas grand-chose à dire devant cette révolte juvénile, étant eux-mêmes victimes d'une dégradation qui ne dit pas son nom. «Nous ne sommes que des fonctionnaires», affirme, résigné, un enseignant qui exerce depuis plus de 25 ans. Et un de ses camarades de revenir sur la baisse du pouvoir d'achat et sur les difficultés d'y faire face : «Il est vrai que nous avons eu des augmentations de salaire relativement conséquentes par rapport à ce que nous percevions par le passé, mais il n'en demeure pas moins qu'elles sont insignifiantes par rapport à nos dépenses quotidiennes et celles de nos enfants. Le pouvoir d'achat ne cesse de dégringoler.» Deux autres expriment leur colère quant à la gestion des œuvres sociales de l'éducation nationale : «Pourquoi confier la gestion de ces œuvres sociales -qui sont pourtant la propriété de tous les employés du secteur- au seul syndicat UGTA [Union générale des travailleurs algériens] ? L'UGTA n'est pas pourtant la représentante majoritaire.» Selon ces derniers, «il y a beaucoup de dérives dans le secteur à cause de la mauvaise gestion de ces œuvres sociales. C'est devenu un moyen de pression». Les deux enseignants finissent par demander : «Qui a accès aux meilleurs soins dans les établissements de santé ? Qui envoie ses enfants en colonie de vacances ? Qui achète des voitures par facilités de paiement ?» D'autres abordent la manière de procéder à la réforme du système éducatif : «Pourquoi ne nous ont-ils pas associés aux discussions portant sur l'élaboration des nouveaux programmes et des nouvelles méthodes d'enseignement ? On te dicte un programme et on te demande de l'appliquer tel qu'il est.»
Promesses et réalisations
Les enseignants assurent toutefois qu'en matière d'équipements, les établissements des deux wilayas sont pratiquement remis à neuf. La rénovation des salles de classe, avec de nouvelles tables, de nouvelles chaises, des tableaux blancs et des ordinateurs reliés à Internet dans le secondaire… et des murs couverts de nouvelles couleurs, témoigne d'un changement qui ne laisse pas indifférent. Les déclarations du ministre de tutelle, M. Boubekeur Benbouzid,
de doter les établissements scolaires d'un équipement meilleur à même d'apporter un minimum de confort, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants, ne sont pas restées au stade de vœu pieux, selon de nombreux témoignages. Les promesses du ministre se concrétisent sur le terrain. Le changement est palpable. «Les établissements sont bien équipés. Nous n'avons pas de problème en la matière», affirme un enseignant de Guelma, assurant que «la direction de l'éducation de la wilaya est à cheval sur cette question. Pour cause, le ministre a donné des instructions fermes pour suivre de près cette opération». Et son camarade de préciser : «C'est que cette décision est gouvernementale avant d'être ministérielle. L'Etat a dégagé une somme colossale pour l'équipement des établissements scolaires dans tout le pays.» Même constat et mêmes propos tenus par des enseignants de la wilaya de Tébessa : «Nos établissements sont bien équipés.» Nos interlocuteurs assurent que le problème du chauffage ne se pose plus dans les deux wilayas : «On n'est plus au temps où le chauffage tombe en panne sans que personne songe à le réparer, laissant les enfants suivre les cours dans le froid.» De grandes améliorations sont enregistrées en ce qui concerne également la restauration et le transport scolaire : «Il se peut qu'il y ait des exceptions mais ce n'est pas vraiment grave. Il y a toujours un moyen de pallier aux manques.»
Malgré ces améliorations, des problèmes persistent. Et ils ne sont pas des moindres. Il s'agit particulièrement de la surcharge des classes et de la relation que l'on peut dire conflictuelle entre les élèves et les enseignants.
Selon certains de nos interlocuteurs, le nombre des élèves atteint les 45 par classe. La moyenne est entre 35 et 40 dans les trois paliers de l'enseignement (primaire, moyen et secondaire).
Relation élève-enseignant, le dialogue de sourds
Cette surcharge des classes n'est pas pour arranger les choses. Et pour cause : «Notre relation avec les élèves est devenue difficile. Trop difficile. Nous n'avons plus d'autorité sur ces enfants de plus en plus boudeurs et défiants», se plaignent des enseignants de Guelma. Et l'un d'eux de raconter son désarroi après qu'une de ses élèves eut quitté brutalement la salle de classe, jugeant désobligeante une remarque qu'il lui a faite devant ses camarades : «La jeune fille est revenue avec son père qu'elle a appelé par téléphone, lui disant que je l'ai humiliée devant toute la classe. L'homme, furieux, m'a traité de tous les noms devant mes élèves et a menacé de me chasser définitivement de l'établissement. Comment voulez-vous que nos élèves nous respectent dans des conditions pareilles ?» L'enseignant accuse l'administration de faillir à sa mission : «Le vieil homme n'avait pas à s'introduire dans ma classe, en plein cours, et de m'intimider devant les élèves. Que fait donc l'administration ?» D'autres parlent d'une certaine violence qui s'installe dans les établissements quoiqu'il ne s'agisse, pour le moment, que de cas isolés. «Un élève du secondaire est allé jusqu'à frapper son enseignant. Un rapport a été transmis à la direction de l'éducation et l'affaire est aujourd'hui en justice.» Et deux enseignants de Tébessa de faire cette remarque concernant des élèves qui ne manifestent pas de l'intérêt pour les cours de leurs enseignants en classe : «Ils suivent des cours à titre privé. C'est devenu une mode. C'est pour cela qu'il ne faut pas s'étonner que ces enfants ne s'intéressent pas aux cours dispensés en classe… Ces enfants sont encore moins intéressés par les cours de soutien dispensés gratuitement dans les établissements [les lundis et jeudis]».
Interrogés sur la dégradation de cette relation élève-enseignant qui, devons-nous le reconnaître, est un problème national, Mme Farida Sebti, secrétaire général de la direction de l'éducation de la wilaya de Guelma, et M. Zid Kamal, directeur de l'éducation de la wilaya de Tébessa, dédramatisent la situation, assurant que «nous n'avons pas reçu des rapports qui inquiètent outre mesure». Les deux responsables estiment toutefois que c'est à l'enseignant de savoir gérer le comportement de ses élèves, vu son âge et son expérience : «C'est à l'enseignant de savoir comment se comporter avec ses élèves. C'est à lui d'imposer le respect dans sa classe de telle manière à faire reconnaître son autorité.»
K. M.
De nouveaux CEM en cours de réalisation
Interrogés sur les mesures prises pour faire face au grand nombre d'élèves qui passeront en première année moyenne en septembre prochain, les deux responsables du secteur de l'éducation nationale, dans les deux wilayas de Guelma et Tébessa, affirment que de nouveaux CEM sont en cours de réalisation. Ils devraient être réceptionnés à la prochaine rentrée scolaire 2008/2009. En cas de non-réception de ces établissements à la date indiquée, «nos élèves seront accueillis provisoirement dans des classes d'établissements du secondaire ou dans celles du primaire». Les deux représentants du ministère de l'Education nationale assurent que les trois examens de fin d'année (6ème AF, BEM et bac) se sont déroulés dans de bonnes conditions. Tout a été préparé à l'avance pour l'accueil de chaque événement.


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