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L'Algérie, la France et la Méditerranée
Publié dans La Tribune le 21 - 06 - 2008

à la suite de nombreux responsables de son pays, le Premier ministre, M. Fillon, entame une visite de deux jours durant lesquels il sera procédé à la signature d'accords bilatéraux avec l'Algérie. Cependant, tous les observateurs s'accordent sur l'objectif central de cette visite. M. Sarkozy s'évertue à atténuer le choc résultant du refus populaire irlandais face à l'UE qui sera dans deux semaines présidée par la France. Et dans le même moment, des généraux et des amiraux de l'armée française dénoncent le livre blanc du chef de l'Etat français sur la Défense nationale, alors que le syndicat, y compris le Medef, s'estiment avoir été trompés après un accord trouvé quant au dialogue social sérieusement parasité par la confusion et la cacophonie sur les 35 heures, à l'intérieur de l'Exécutif et de l'UMP.
Par ailleurs, le projet de l'union pour la Méditerranée que M. Sarkozy voulait faire sien est désormais piloté par l'Europe dès lors que l'Allemagne y a mis le poids de sa croissance et celui de ses exportations. M. Fillon, dans ce tableau succint, vient essentiellement argumenter pour que M. Bouteflika assiste à la réunion de Paris. Bien entendu, il sera question dès aujourd'hui des relations bilatérales jugées satisfaisantes des deux côtés, malgré certains couacs, dont le traité d'amitié, l'usine de véhicules français installée au Maroc, l'alignement de la France sur les thèses marocaines sur la question sahraouie, ce qui bloque l'union du Maghreb, etc. Insérée dans un espace communautaire (l'UE), la France qui veut jouer un grand rôle, sinon le premier dans une architecture méditerranéenne, ne peut que constater les bégayements du processus de Barcelone sur de nombreux sujets, et surtout, pour ce qui concerne l'Algérie et la France, celui de la circulation des personnes. Le 19 juin dernier, M. Hortefeux se félicitait pour avoir atteint, en termes de pourcentage, un chiffre record d'expulsions d'émigrés, 82%, avec cependant 36% d'augmentation de l'émigration économique contre 12% de regroupements familiaux. «L'émigration choisie» fonctionne bien, c'est-à-dire que la France accepte les élites pour combler son retard scientifique et technologique avancé par d'éminents chercheurs et universitaires de l'Hexagone.
De hauts cadres, des chefs d'entreprise, des corporations qui ne cherchent pas à quitter l'Algérie rencontrent des difficultés pour se déplacer en France. Ces corporations, dont les membres sont connus par les autorités consulaires françaises, mériteraient des visas de très longue durée puisqu'ils veulent rester ici et ne cherchent pas une formule déguisée pour ensuite solliciter un regroupement familial. Ce serait un pas sérieux et crédible pour la Méditerranée, après concertation des pays de l'espace Schengen auquel appartient la France. L'Algérie avec ses défauts, retards et dysfonctionnements, largement et chaque jour déclinés dans ses journaux privés par l'opposition, est néanmoins attractive pour des raisons objectives. Les ressources du sous-sol, la situation géographique stratégique en Afrique, en Méditerranée, la longue et douloureuse expérience contre le terrorisme de plus en plus sophistiqué font que l'Algérie, aujourd'hui et demain, reste incontournable.
De grands pays à forte croissance, puissances militaires et scientifiques comme l'Inde et la Chine tissent une énorme toile économique en Afrique et s'intéressent fortement à l'Algérie. Ce qui est de bonne guerre dans une mondialisation où les états d'âme, les «amitiés» personnelles relèvent du simple folklore ou de pratiques diplomatiques qui enrobent des concurrences sans aucune pitié, sans duper personne. La question qui taraude certains esprits tourne autour du déplacement du président Bouteflika le 13 juillet prochain à Paris pour éventuellement assister au défilé du 14 Juillet. Ira-t-il ou pas ? Si sa présence à forte charge symbolique est importante, elle ne peut occulter des problèmes de fond qu'il y aille en personne ou non. Y aller ne veut pas dire une adhésion acquise au projet méditerranéen dans lequel des postes seraient déjà distribués.
Ne pas y aller ne veut pas dire que l'Algérie se désintéresse de la Méditerranée et d'un avenir commun à ses peuples.
La présence d'Israël, le 13 juillet à Paris, n'est pas un abcès schizophrénique. Il s'agit plutôt de la Palestine tout aussi méditerranéenne, que l'Algérie soutient depuis 1962 et même avant. L'indépendance des peuples, leur
sécurité et leur bien-être sont des principes basiques soutenus par l'ONU et les textes humanistes fondateurs de l'histoire des terriens. Puissance nucléaire protégée par le bouclier américain, l'Etat hébreu reste une menace pour la paix en Méditerranée tant que les Palestiniens ne vivent pas dans leur pays.
La menace nucléaire, son désarmement, sa non-prolifération ne sont-ils pas des enjeux à discuter si l'on veut vraiment une union pour la Méditerranée égalitaire, solidaire où les hommes comme les marchandises et les
capitaux auraient le droit, négocié certes, de voyager sur ses rivages ?
M. Fillon est le bienvenu car l'Algérie et la France, faut-il le répéter, doivent toujours travailler ensemble, car elles partagent une même mémoire, des intérêts communs et tellement de liens culturels quelque peu négligés, et les deux pays peuvent effectivement être des moteurs en Méditerranée pour transcender les groupes de pression, les alignements qui bloquent. L'Algérie est en Méditerranée pour toujours, au-delà des majorités toujours changeantes et des contingences, tout comme la France. Et des deux côtés, les femmes et les hommes de bonne volonté, des compétences complémentaires existent pour faire de la Méditerranée un modèle dans le monde.
Mais dans le respect de chacun et pour le progrès de tous.
A. B.


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