Le coup de sifflet final des matches de la deuxième journée des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial 2010 a ouvert la voie aux amateurs des calculs quant aux chances de qualification des uns et des autres au premier Mondial qui se tiendra en terre d'Afrique au mois de juin 2010. Le tiers de l'enjeu est consommé. Quarante matches restent à jouer. Les rebondissements sont plausibles. Un bilan provisoire renseigne, néanmoins, sur les heureux et les victimes des deux premières journées. S'il est prématuré et hasardeux de désigner les gagnants de cette phase –il reste encore 12 points possibles pour chaque sélection-, il semble que le rang des équipes ayant déçu par leur contre-performance ne laisse pas de place au doute. Le Cameroun, l'Egypte et le Maroc, trois sélections aux ambitions mondialistes, sont manifestement en train de ruminer leur fiasco de départ. Ils ont, à première vue, hypothéqué une partie de leur capital. A un degré moindre, on peut citer les traditionnels outsiders : la Guinée et le Mali. Les Pharaons, champions d'Afrique des deux dernières éditions, ont subi un surprenant revers à Blida face un onze algérien qui se place, désormais, dans le rang du premier favori du groupe. Suite à cette défaite, les champions d'Afrique viennent de compromettre leurs chances de qualification pour le prochain Mondial. L'échec de l'Egypte est lourd de sens dans la mesure où la bande à Chehata n'a rien à prouver sur le plan continental. Après avoir régné pendant deux éditions, il était attendu que les Aboutrika, Zidan et autres Amr Zaki confirment leur maturité en arrachant le ticket mondialiste. Mais voilà que la sélection égyptienne tombe de haut. Un partage des points au Cairo Stadium lors de la première journée contre les Chipolopolo, suivi d'une défaite contre l'Algérie, la moisson de l'Egypte est nettement en deçà de son standing et de ses ambitions. Le plus mondialiste des africains, le Cameroun, est dans une posture peu favorable. Les Lions indomptables n'assument plus leur statut de favori. À Yaoundé, le Cameroun a été tenu en échec par le Maroc dans une rencontre au cours de laquelle il n'a jamais pu franchir le mur défensif installé par les Lions de l'Atlas. Il y avait, pourtant, du moins en théorie, une différence entre les deux équipes : le Maroc est en phase de construction alors que le Cameroun a dépassé ce stade avec des joueurs qui cumulent plus d'une cinquantaine de sélections. Les favoris risquent de ne pas être les premiers à la ligne d'arrivée. L'Egypte et le Cameroun se sont ainsi distingués, une fois n'est coutume, par des résultats plus que décevants. Les Pharaons occupent provisoirement la dernière place du groupe C avec un point, derrière le Rwanda, mais les deux coleaders du groupe, l'Algérie et la Zambie, ne possèdent que trois points d'avance, ce qui n'est pas un handicap insurmontable. Les Pharaons, après le nul concédé fin mars au Caire, ont été stoppés par une séduisante équipe d'Algérie qui a marqué trois buts en un peu plus d'un quart d'heure, entre la 60e et la 77e minute. Les Egyptiens n'ont sauvé l'honneur que plus tard par l'intermédiaire de Mohamed Aboutrika. Les Zambiens, la veille, s'étaient imposés de justesse devant le Rwanda. Ce succès n'est pas monté à la tête du sélectionneur Hervé Renard, qui déclare que l'objectif de la Zambie reste la qualification pour la Coupe d'Afrique des nations en Angola. Cela est loin d'être acquis, même avec quatre points. Dans le groupe C, les malheurs du Cameroun risquent de ne pas profiter au Maroc. Le duel que se livrent les Lions indomptables et ceux de l'Atlas sourit jusqu'à présent aux Panthères du Gabon qui ont fait une grosse impression en disposant des Eperviers du Togo sur le score de trois buts à zéro. Ce n'est pas de la rêverie si certains évoquent une possible qualification pour la Coupe du monde. Un scénario qui confirme clairement la situation peu reluisante dans laquelle se trouvent le Cameroun et le Maroc. Si la sonnette d'alerte n'est pas encore tirée du côté de Casablanca et de Yaoundé, l'inquiétude semble s'emparer des rues du Caire où les millions d'Egyptiens se posent des questions quant à l'avenir de la sélection nationale. La Coupe des confédérations, dont le coup d'envoi sera donné aujourd'hui, offre, néanmoins, aux Egyptiens une opportunité de rectifier le tir et d'effacer dans les esprits «la raclée» subie à Blida. L'Egypte n'a pas complètement hypothéqué ses chances de revenir dans un an en Afrique du Sud. Pour l'heure, les matches que l'équipe aura à livrer contre le Brésil, l'Italie et les Etats-Unis seront pour le sélectionneur, Hassan Shehata, l'occasion de préparer le match des éliminatoires CAN/Coupe du monde contre le Rwanda, reporté au 5 juillet en raison de la Coupe des Confédérations. La troisième journée des éliminatoires est très attendue puisque les résultats des matches vont certainement permettre de vérifier la forme et les dispositions des équipes candidates à une qualification au Mondial sud-africain. Pour l'enjeu de la qualification à la CAN 2010, il faudrait patienter jusqu'à la dernière journée pour connaître les 16 participants. Le chemin du Mondial est encore long. Celui de la CAN ne l'est pas moins. A. Y.
