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Dans la peau d'un trentenaire
Les raisons du désespoir
Publié dans La Tribune le 26 - 09 - 2009

Ils représentent plus de 75% de la population du pays. Ils sont les garants de son devenir et la force motrice de son développement. Les jeunes. En Algérie, cette force vive de la nation, déprime. Elle crie son mal-vivre et son désespoir. Elle s'invente des supplices pour exprimer sa colère. Agressivité, consommation de drogue, incivisme, abandon de soi, harga… la jeunesse algérienne verse dans l'autodestruction, elle agit dans l'auto-flagellation pour attirer l'attention sur elle. Comment en est-on arrivé là ? Durant près de trois décennies, le pays a souffert. Les hommes et la nature ne lui ont pas fait de cadeau. Chronologie des traumatismes causés à tout un peuple et qui se répercutent aujourd'hui sur le comportement de ses jeunes générations.Depuis les années 1980, l'Algérie subit. Son peuple en premier. Qu'aura donc connu un jeune de trente ans durant sa courte existence ?
Trente ans de chocs
Dès sa petite enfance, il aura la phobie du sol qui tremble. Le 10 octobre 1980, le séisme d'El Asnam (Chlef aujourd'hui) a détruit plus de 80% de la ville
et fait 2 600 victimes. Le traumatisme est important. Plus tard, à l'âge où sa mère lui délègue la tâche des courses, il se rendra à la dure réalité des pénuries. La crise économique mondiale de 1973 et 1979 provoquée par les chocs pétroliers a eu des répercussions directes sur le pays. Les interminables files d'attente devant les Monoprix et autres Souks El Fellah dans lesquels des citoyens attendant leur tour sans savoir quel produit sera vendu sont légion.
Et comme tout manquait…1988, le 5 octobre est une date marquée au fer rouge. Le ras-le-bol des citoyens las des pénuries et des privations, la vague de démocratisation qui a touché plusieurs pays de l'ancien bloc communiste ont provoqué les événements d'Octobre. C'est l'avènement du multipartisme en Algérie. À quel prix ? La violence des manifestations et les répercussions qui les suivirent firent un nombre encore inconnu de victimes et de disparus.
La démocratie est instaurée dans le sang. Un vent de renouveau et d'espoir traverse toute la société. Des partis et associations politiques poussent comme des champignons. La presse libre envahit la scène médiatique. Le nouveau mot d'ordre est «liberté». Cette euphorie ne dure pas longtemps. Des élections législatives sont programmées. Le trentenaire d'aujourd'hui, pré-adolescent à l'époque n'y comprend pas grand-chose. Ce qu'il garde dans sa mémoire, ce sont les multiples et interminables marches de protestation et grèves générales de l'été 1992 provoquées par l'arrêt du processus électoral.
Coule le sang...
Après, durant une décennie, beaucoup de sang a coulé en Algérie. Des terroristes mènent une guerre sans merci contre tout un peuple. La réaction de l'Etat fut sans merci. L'armée envahit les cités, le couvre-feu est instauré et l'état de siège déclaré. L'adolescent accompli voit ses temps et espaces de loisirs se rétrécir comme peau de chagrin. La peur est devenue son lot quotidien. Toutes les familles sont touchées, de près ou de loin, dans leur chair. Les attentats, les massacres et la peur pour sa vie et celle de ses proches empêchent le développement serein de sa personnalité. De temps à autre, la nature s'y met aussi pour ajouter, dans l'imaginaire du désormais jeune homme, à la peur des hommes celle de la nature. 10 novembre 2001, des pluies diluviennes s'abattent sur Bab El Oued. Les images rapportées par la télévision sont ahurissantes. La catastrophe a fait quelque 800 morts et plus de 100 disparus. Deux ans après, le 21 mai 2003, un séisme de magnitude 6,7 martyrise Boumerdès, plus de 2 000 morts sont recensés. La mort brutale s'est choisi un territoire, il s'appelle l'Algérie.
Les yeux ouverts sur le chaos
Pendant ce temps, le jeune a vingt ans. Le plus bel âge. Celui de l'ambition et du rêve. Mais face à lui, il trouve une société chamboulée par tous ces événements, une économie délabrée et une absence totale d'écoute et d'accompagnement. Il commencera à être confronté au népotisme, à la corruption, aux blocages administratifs et aux regards indifférents de ses pairs. Il fera l'amer constat qu'avec ou sans diplôme les portes des entreprises lui restent fermées. Le monde du travail le boude. Et il verra de ses propres yeux d'autres gens, sans compétences, sans imagination et efforts fournis, exhiber à qui veut les voir leurs signes ostentatoires de richesse. Il entendra parler de détournement par des responsables de deniers publics, de patrimoine… Des banques privées sont fermées, d'autres publiques sujettes à scandales… des sommes énormes sont volées, dilapidées. Le jeune entendra que le pays n'a jamais été aussi riche, mais lui, il ne le verra pas. Frustration. Un sentiment qui grandira à mesure qu'il saura qu'il n'est pas le seul dans cet état. D'autres essayent de fuir. Ils risquent leur vie dans des barques de fortune pour briser les chaînes. D'autres ont sombré dans la toxicomanie, d'autres encore sont à l'affût de la bonne affaire : celle qui les mènera encore une fois en prison. Mais lui a décidé de réagir. Il veut sortir la tête de ce tourbillon. Car il aura vu l'autre versant. Celui de ces jeunes qui ont résisté, persévéré, créé leurs petites affaires et réussi à forcer leur destin. Alors, il s'est dit : pourquoi pas moi ?! La réussite appartient à celui qui la veut et se donne tous les moyens dont il dispose pour l'atteindre. Individuellement, tout est possible.
S. A.


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