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Mahmoud l'Argentin et Roberto l'Algérien
Hommage à un valeureux révolutionnaire
Publié dans La Tribune le 10 - 07 - 2008


Photo : Sahel
Par Azeddine Lateb
Seule manquait une hacienda ou un air de tango pour se croire au cœur de l'Amérique latine. Tout s'y prête à le dire. Les petits objets accolés çà et là et l'ambiance qui y règne font penser à Buenos Aires, la ville de Borges et la mine de la révolution d'où Che Guevara, le prophète de la révolutionna, a allumé la mèche de son fameux tour d'Amérique latine en moto. Et de surcroît, l'accent hispanique de l'homme fascine et plonge dans un scintillant voyage, traversant les pays et les océans sans craindre les tempêtes et la houle des mauvais temps.
Un voyage immobile sur ce balcon qui surplombe la ville d'Alger déclare la guerre à l'oubli et fait revivre le brasier de la révolution. Sans regret aucun, Mahmoud l'Argentin ou Roberto l'Algérien, un moudjahid de marque, parle de son histoire personnelle et de son itinéraire de maquisard. L'œil vigilant, la voix fluette, l'ombre de l'homme dessine la silhouette d'un homme ayant traversé de rudes chemins afin de venir donner un coup de main à la révolution. Ce sacré nom des annales de l'histoire de la révolution algérienne reprend les chemins tortueux de l'histoire et parle de vive voix de l'Algérie et de son dynamisme durant cette guerre, en dévoilant ce profond secret qui le lie à la terre numide. L'amour, qui meut le soleil et les autres étoiles, aurait dit Dante.
Il replonge sur les traces de sa carrière de militant pour les opprimés et dépoussière ces vieux cahiers dont les secrets recèlent un bel héritage, des leçons à enseigner pour que le mensonge ne massacre jamais la mémoire. D'emblée, il déclare : «L'indépendance de l'Algérie a été une véritable victoire.» Cet humble homme ne mâche pas ses mots quant à la sauvagerie coloniale, et dit, sans emphase, que «la France ne voulait pas lâcher l'Algérie. Elle a empêché l'indépendance, parce que la France exploitait les matières premières, les mines, le vin et, ensuite, le pétrole».
Il n'aime guère exhiber son CV de guerrier, pourtant riche. L'humilité l'exige. Un sourire aux lèvres, il ponctue sa discussion d'un rire savoureux et préfère les digressions et les anecdotes à la rigidité des faux faiseurs de troubles. Il dit avoir été ravi par ce geste fort symbolique des Algériens qui l'ont chaleureusement accueilli au Maroc. C'était dans un réfectoire, disait-il, j'y suis entré et une pluie d'applaudissements a jailli.
C'était extraordinaire ! Ce geste a exprimé tout l'échange et toute la dimension de la révolution.
Cela se passait en 1959. Après de longues années de lutte pour les peuples opprimés dans les syndicats de son pays et même au sein d'un petit parti ouvrier, il est sollicité par un groupe de cinq Algériens, activant pour la cause algérienne. Il vient au Maroc et s'occupe de l'aspect technique de la fabrication des armes.
«La révolution algérienne avait besoin d'armes. Elle était ingénieusement planifiée», dit-il. Il garde un émouvant souvenir de ces années de lutte et exulte à l'évocation de ce grand livre de l'insurrection d'un peuple vite exproprié. Il dit avoir perdu de vue Oulhaci, un élément du groupe qui l'avait contacté. Ce groupe, disait-il, était chargé de défendre la cause algérienne en Amérique latine. C'est par eux qu'il prend part au combat et peaufine son sens de résistance en aiguisant sa volonté révolutionnaire afin d'ébranler le joug de la stupidité coloniale.
Dans le calme de sa belle demeure, il contemple la mer et se souvient, comme si cela datait d'hier, de ce jour où il est parti attendre sa femme venue par bateau d'Argentine. «Elle a passé quinze jours, et le jour de son arrivée, on est parti la chercher en jeep militaire. C'était émouvant. Nous avons vécu ensemble cinquante-sept ans d'amour, une vie complète. Elle a vécu ici quarante ans, racontait-il, ému. Je ne voulais pas la laisser toute seule en Argentine. Il y avait la famille, bien sûr, mais sans moi. Des amis à moi m'ont dit, «maintenant que l'indépendance est acquise, pourquoi ne pas lui écrire et lui dire de venir vivre avec toi». Et depuis, l'histoire n'a pas fermé le livre secret. Je suis apprécié par les gens, c'est ma grande satisfaction, dit-il.
Si l'histoire officielle a ce talent d'effacer les maquisards authentiques du livre de la mémoire, l'imaginaire reste vigilant et défend la beauté des hommes, lesquels ont, sans cesse, clamé la liberté et l'indépendance de l'humain dans ce qu'il a de plus cher : la dignité.


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