La problématique du foncier pour placer des logements et des équipements publics au niveau de Blida comme c'est le cas dans beaucoup d'autres wilayas et celles constituant la Mitidja se pose aujourd'hui avec acuité. Souvent, des terres agricoles sont sacrifiées pour implanter un projet d'utilité publique. «C'est que le développement est nécessaire, et les projets viennent pour satisfaire un besoin qui est là, qui est stable et qui est localisé dans la région», nous dit M. Baaziz Makhlouf, directeur du logement et des équipements publics (DLEP) de Blida. Selon lui, deux contraintes majeures sont rencontrées. «La majorité des régions où nous enregistrons des demandes pour des projets ne disposent pas d'assez de foncier qui répondent aux critères de développement. Mais à côté, nous sommes obligés de sauvegarder les terres agricoles.» Notre interlocuteur fera aussi savoir que le wali a donné des instructions pour que les avis soient émis dans les instruments de l'urbanisme pour savoir dès le départ où placer les programmes. Pour sauvegarder autant que possible les terrains agricoles, «nous avons orienté notre choix vers les piémonts, chose qui nous a obligés à réviser les plans de développement urbain et d'architecture [PDAU] et les plans d'occupation des sols [POS], instruments de conception qui doivent être préparés à l'avance». Il est vrai que le choix des piémonts, qui sont des terrains un peu accidentés, entraîne des surcoûts sur la construction, affirme M. Baaziz mais «ils restent nécessaires puisque l'objectif est de sauvegarder des terrains agricoles». D'ailleurs, ajoute-t-il, l'orientation du chef du gouvernement pour le ministre de l'Agriculture est de sauvegarder ces terres, et d'essayer d'encourager la restructuration des terrains déjà occupés. Il s'agit en fait de récupérer des terrains ayant servi pour l'habitat précaire, une fois les familles relogées, pour les aménager autrement et y injecter des équipements publics et de l'habitat. Même les sites mal exploités doivent faire l'objet de restructuration pour accueillir de nouveaux programmes. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir de la sorte c'est-à-dire s'orienter vers les piémonts et exploiter de façon rationnelle ce qui existe ? M. Baaziz nous dira que «dans le développement, certains projets ne sont pas convergents et développer un axe peut se faire au détriment d'un autre». Ne pouvant continuer dans cette voie, souligne encore notre interlocuteur, «nous avons cherché une solution optimum qui est de s'intéresser à tous les segments de développement sans que ce soit au détriment de l'agriculture, qui reste, à nos yeux, le secteur de base pour le développement». Parfois, «même si nous sommes obligés de prendre un terrain agricole, il ne faut pas qu'il soit de premier ordre». Interrogé sur les surcoûts que peut entraîner l'orientation vers les piémonts, le directeur de l'habitat et des équipements publics nous informe qu'«ils sont variables d'un projet à un autre et notre métier c'est justement de les réduire. En tout cas, des études préalables sont faites quand ceux-ci sont situés dans des zones instables du point de vue sismique, pour déterminer les parties constructibles par rapport aux autres». Il faut savoir, que Blida, Tipasa et Alger doivent préparer les assiettes de terrain bien avant la réception des programmes. «C'est là, la seule condition pour aller vite et bien et éviter des situations de contentieux inutiles», précise le DLEP. C'est pourquoi «il est maintenant exigé que le permis de construire soit élaboré avant le démarrage des travaux pour que le transfert de terrain soit fait dans les normes en mettant nos collègues de l'agriculture à l'aise. C'est-à-dire que, lorsqu'un terrain ne doit pas être pris, il ne le sera pas». B. A.