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Ville côtière cherche estivants
Boumerdès : des atouts et des insuffisances
Publié dans La Tribune le 23 - 07 - 2008

«Les capacités touristiques de Boumerdès sont sous-exploitées», regrette Hamid, propriétaire du restaurant MSM, situé juste en face de la «Plage un» de la ville de Boumerdès. Pourtant, toute la wilaya semble avoir été créée pour devenir une région touristique. Une position géographique avantageuse, 80 km de littoral, 41 plages et un réseau de transport important (RN5, 24 et 25), en plus du chemin de fer. La ville, chef-lieu de wilaya, est très plaisante, nette et ordonnée. Des rues propres et larges. Un bord de mer bien agréable. Une délicieuse sensation d'espace et de plénitude envahit son visiteur.
Le tout agrémenté par la douceur de l'air marin.
Malheureusement, depuis quelques années, le nombre d'estivants diminue. De 8 millions en 2006, le nombre de touristes comptabilisés au niveau de la wilaya pour la saison estivale 2007, a à peine atteint les 6 millions. Pourquoi donc cet abandon ?
Au plus fort de la saison estivale, le mois de juillet déclinant, il n'y a pas foule sur les trois plages de la commune de Boumerdès. Pourtant, elles sont belles, ces plages. Spacieuses, propres, accessibles, dotées d'un sable fin, d'un bord de mer moyennement profond, et surtout visiblement bien sécurisées par des postes de police, de gendarmerie, de la Protection civile et des agents de l'ordre à pied ou en quad (motos à quatre roues), elles présentent l'aspect de coins paisibles. Une réalité qui contraste avec le nombre peu conséquent de parasols occupés. Seuls quelques groupes de jeunes, installés ici et là, s'adonnent à l'un des grands plaisirs de la vie. Le «farniente» en bord de mer. Une douce oisiveté face à la grande bleue. «C'est samedi, aujourd'hui. En début de semaine, les baigneurs sont rares. Particulièrement la matinée. Les familles arrivent généralement en fin d'après-midi», explique Ali, un des exploitants de la plage. Propriétaire d'un nombre important de parasols, de tables et de chaises en plastique loués à 400 DA, le jeune homme avoue travailler sans aucune autorisation. «Cette année, l'APC de Boumerdès n'a délivré aucune autorisation d'exploitation privée pour les plages. Après avoir déposé notre demande et n'ayant reçu aucune réponse, on s'est installés ici», informe-t-il. Ce constat n'est pas propre à Ali ni à l'exploitation des plages. La même situation est observée du côté des gardiens de parking. «Je ne sais pas d'où ils [les gardiens] ont ramené les tickets. Ils n'ont aucune autorisation pour exiger des automobilistes 50 DA pour le stationnement», affirme Hamid le restaurateur.
Revenant sur le manque de fréquentation des plages par les estivants, Ali évoque plusieurs raisons. «Il y a de moins en moins de familles qui viennent ici. Sauf les week-ends et les jours fériés. Même si les agressions sont rares, les comportements des jeunes font fuir. Les injures et les gros mots fusent de partout. La vulgarité est légion. En plus, je ne sais pas si c'est une nouvelle mode, beaucoup de gens viennent avec des chiens, ce qui est un danger potentiel, sans parler des problèmes d'hygiène que cela pose.» D'autres facteurs viennent se greffer sur ces phénomènes rebutants, selon les «plagistes». «La plupart des gens qui choisissent de se prélasser sur les plages de Boumerdès arrivent de Tizi Ouzou et de Bouira. Les Algérois qui venaient en nombre sont moins présents. C'est à cause des barrages routiers sur l'autoroute. Avant, on mettait moins de 40 minutes pour venir d'Alger. Maintenant, il faut quelques fois plus de deux heures et demie pour faire 45 kilomètres», expliquent-ils. Malgré ces critiques, les citoyens affirment que du point de vue sécurité, la ville de Boumerdès «est très bien sécurisée». «Les agents de l'ordre sont partout. Cela est rassurant. Car, la région est sensible. En plus, les fauteurs de troubles et les voyous se font discrets», se réjouit Ahmed, un vacancier rencontré sur les lieux. Pour ce dernier, l'autre cause de la désertion des plages de la ville est le mauvais temps. «Depuis près d'une semaine maintenant, il vente et il pleut», poursuit-il.
Mais, le réel handicap qui freine les ambitions touristiques de la ville et de la wilaya, en général, reste le manque d'infrastructures d'accueil. Ainsi, Boumerdès, qui compte plus de 6 millions de touristes par an, dispose de moins de 9 000 lits, 15 établissements hôteliers comptabilisés en 2008, d'une capacité de 3 023 lits, et 10 camps de toiles pour 5 000 lits sur tout le territoire de la wilaya dont le littoral s'étend de Boudouaou El Bahri (ouest) jusqu'à Afir (est) soit plus de 80 km.
«Pour être hébergé ici [en ville], il faut louer chez les particuliers et cela coûte très cher. Les appartements au bord de la mer qui se louent en dehors de la saison estivale à des prix dérisoires, atteignent 70 000 DA par mois dès que l'été approche», explique Ali le plagiste.
De son côté, Hamid le restaurateur dénonce le défaut d'aménagement des plages. «Pourtant, il est simple de mettre des allées en bois sur le sable et prévoir des douches et des sanitaires», s'exclame-t-il. Pour ce qui est de l'ambiance de la ville côtière, le professionnel de la restauration affirme que, le soir venu, le bord de mer est plein de monde. Les familles affluent de partout pour flâner et profiter de la douceur de la ville.
En groupe et avec leurs enfants, elles déaumbulent sur le littoral en quête de boissons rafraîchissantes, de glaces ou de thé agrémenté d'une poignée de cacahuètes. S'agissant de l'ambiance toujours, le centre culturel de la ville organise deux fois par semaine des soirées musicales et folkloriques où des groupes de chants venus des wilayas du Sud animent des galas.
Malgré cette ambiance, Hamid constate une nette régression de son chiffre d'affaires pendant la saison estivale. «Je travaille mieux durant les autres mois de l'année. Les gens sont devenus très regardants sur les tarifs. Il y a même des pères de famille qui négocient le prix des glaces», observe-t-il. «Pendant la journée, les estivants apportent avec eux des sandwichs et des salades. Parfois, ils préfèrent acheter la nourriture et les boissons auprès des marchands ambulants et des gargotes. Ils sont rares à venir s'attabler au restaurant. Pourtant, j'ai aménagé deux salles pour cela. Un self-service pour les bourses moyennes et un restaurant spécialité poissons pour les plus aisés», poursuit-il avant de continuer : «Heureusement que j'ai une clientèle fidèle. Ce sont généralement des émigrés ou des cadres moyens.» Une situation qui, de prime abord, semble résulter des prix appliqués. Or, côté self-service, les tarifs appliqués sont raisonnables. On peut remplir une assiette sans viande pour pratiquement 200 DA. Un plateau bien garni coûte environ 500 DA. Ce qui pousse le propriétaire à s'interroger sur les raisons de cette défection. Est-ce le niveau de vie des Algériens qui s'est détérioré ou alors, la classe moyenne préfère-t-elle passer ses vacances à l'étranger, cédant la place aux citoyens aux bourses limitées ?
Finalement, voilà une ville balnéaire des plus agréables sur le littoral algérien mais qui ne profite pas pleinement de ses atouts. Un cadre rêvé pour passer ses vacances. Bien desservie en transport, accueillante et convenable, Boumerdès souffre de plusieurs carences. Essentiellement, ce sont les infrastructures d'accueil et une stratégie de communication à travers les campagnes publicitaires et les agences de voyages qui font défaut. Les citoyens amoureux de leur pays, qui payent le prix fort pour quelques jours à l'étranger, seraient heureux de profiter de la beauté et des avantages de cette ville et d'autres. Pour peu qu'ils soient bien orientés et bien accueillis. Ce n'est qu'une question d'organisation.
S. A.


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