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Tamanrasset a soif
En attendant la livraison du méga-projet de transfert d'eau de In Salah
Publié dans La Tribune le 04 - 04 - 2010


Photo : S. Zoheir
De notre envoyé spécial à Tamanrasset
Samir Azzoug
«Près de la moitié de mon salaire est réservée à l'achat de l'eau», s'indigne Abdelhak, fonctionnaire à Tamanrasset. La capitale de l'Ahaggar souffre d'une crise sévère de ce liquide vital. Les robinets, ces déversoirs fainéants, ne servent leurs prétendants que sporadiquement. Une fois par mois pour les privilégiés, jamais pour les autres. Le quartier de Gataa El Oued, à quelques encablures des sièges de l'administration, fait partie de ces endroits «arides». C'est un peu normal, diront certains, on est en plein désert. Mais c'est aussi le chef-lieu de wilaya. Il y a quelques années, en 2008, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal affirmait que les ressources aquifères souterraines de cette région (60 000 milliards de mètres cubes) pouvaient «répondre aux besoins des populations du Sud durant plusieurs siècles». Pourtant, la population de Tamanrasset, Tam pour les visiteurs à la recherche d'exotisme, a soif. «Le château d'eau central, censé servir la population, alimente les sociétés. Il faut voir la procession de camions citernes qui se met en place dès l'aurore pour l'alimentation en eau de ces entreprises», témoigne Kerrami Abdellah. Alors, le peuple s'adapte. D'ailleurs, l'une des spécialités des habitants du désert est l'adaptation. On creuse des puits. On s'improvise vendeur d'eau ambulant, par camions citernes interposés. Des activités devenues lucratives, mais ô combien indispensables à cette région. Qu'importe, les embûches, les difficultés quotidiennes sont nombreuses et l'administration y met du sien. «Il y a quelques jours, l'APC de Tamanrasset a procédé au comblement de plusieurs puits Sans explication préalables. Les propriétaires, des privés, n'en reviennent pas», atteste Kerrami. Il raconte l'histoire de ces jeunes chômeurs, issus de familles d'agriculteurs -dans le désert- qu'un barrage souterrain a asséché leurs terres, protégées par le mont Adrian. Ils ont suivi l'eau. D'Outour, de Tarhait, ils se sont établis à Inghakli. Le retour aux sources. Ils cultivent des parcelles et creusent des puits à un prix moyen de 7 000 DA le mètre. Les prix varient en fonction de la qualité du terrain. «Il faut de 60 000 à 200 000 DA pour creuser un puits» informe-t-il. Toujours célibataire à 42 ans, Abdellah est transporteur et «revendeur» d'eau à Tamanrasset depuis près d'une année. «Nous sommes nombreux dans ce métier. Les camions citernes privés de transport d'eau dépassent les 300 unités» indique-t-il. «Ce n'est pas ma vocation première. Il est vrai que j'ai travaillé dans le transport de l'eau de Timenzit vers l'Assekrem, mais j'ai pratiqué plusieurs métiers et, actuellement, je suis propriétaire d'un commerce. Je pourrais m'arrêter là. Mais la population souffre. Je dois aider», dit-il dans une tentative de motiver sa condition.Sa journée commence très tôt, à 4h du matin, pour pouvoir remplir sa citerne sur les coups de 11h. Des puits sont creusés un peu partout autour de la ville de Tamanrasset, à des distances diverses, par des privés. Aïn Guezzam 60 km, Tiremzi, Outoul 20 km, Izerzi 15 km, Tit 40 km ou Tileq 70 km. Les prix du citernage divergent également en fonction des puits. «Les prix varient de 250 à 600 DA la citerne (3 000 litres). Selon la proximité du puits du centre ville. Plus c'est loin, plus les prix baissent», poursuit Abdellah. L'unité de comptage pour la revente est de 200 litres. Une quantité d'eau cédée à près de 180 DA par certains opportunistes. «Les prix ne cessent d'augmenter et c'est la population qui paye les frais. Ils étaient à 100 DA en 2008 puis 120 DA en 2009 et, actuellement, j'ai vu des revendeurs les fixer à 180 DA. Et cela me fait mal», se désole-t-il. «Lorsqu'on on voit des gens se lever très tôt le matin pour remplir leurs citernes ou de simple jerricans d'eau, je suis atterré», poursuit Abdellah. Les contraintes liées à son activité sont dues, selon lui, à des problèmes bureaucratiques. «Souvent, ils nous imposent de nouvelles règles. En mai 2009, les transporteurs d'eau ont organisé un mouvement de protestation à cause du comblement de plusieurs puits et l'imposition de nouvelles formalités administratives, compliquées et inutiles. D'ailleurs, elles ont été supprimées depuis», peste-t-il. Le calendrier grégorien indique l'année 2010. Celle que le ministre des Ressources en eau, qui devrait effectuer une visite d'inspection à Tamarasset dès aujourd'hui, présentait comme l'année de réception du méga-projet de transfert d'eau de In Salah vers Tamanrasset. En 2008, M. Sellal semblait très satisfait du taux d'avancement des travaux. «60% des 24 forages que compte le premier champ captant de ce projet ont été réceptionnés et un taux de 30% d'avancement des travaux pour ce qui est de la pose des canalisations», s'en félicitait-il alors. La population de Tamanrasset voit ce projet comme un mirage, ils y sont habitués. «Il paraît que le projet avance bien. Sur la route, on voit bien que la pose des canalisations avance, mais on n'a pas encore vu de postes de distribution», constate Abdelhak. Pour ce dernier, le problème de l'eau s'est accentué depuis 5 ou 6 ans. «La population s'est largement accrue. A Tamanrasset on y rencontre des populations en provenance des 48 wilayas et de 48 pays», ironise-t-il. Mais de son avis, cette ville n'a pas été préparée à cette explosion démographique. «Au lieu de s'évertuer à monter des scènes de spectacle un peu partout dans la ville (et ce n'est pas une mauvaise chose) il fallait d'abord s'enquérir du niveau de vie des habitants», lâche-t-il, tout en énumérant les problèmes liés à la scolarité des enfants, à la santé publique où un manque flagrant de spécialistes est constaté…» «A Tamanrasset, les problèmes coulent de source», conclut amèrement Abdelhak.


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