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Tourisme culturel en panne et touristes formatés
Si Constantine m'était contée
Publié dans La Tribune le 22 - 04 - 2010

De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
C'est à peine croyable ce que les pouvoirs publics ont une capacité à gloser sur un sujet, une mesure, l'idéaliser à l'extrême pour enfin oublier toutes les résolutions prises une fois l'euphorie estompée.
Durant ces dix dernières années, les projets économiques et touristiques n'arrêtent pas de se chevaucher à Constantine. Ils vont de pair.
Et quand ce ne sont pas les autres directions de l'exécutif qui anticipent en parlant de projets porteurs pour le tourisme, c'est l'inverse qui a lieu. Autrement dit, le tourisme est évoqué à l'idée de fouetter l'économie locale. Tous les responsables ont, par voie de conséquence, le même mot à la bouche et à la limite un qualificatif presque savant qui les fait se gargariser : le tourisme
économique pour la direction de wilaya du tourisme et pour que tout le monde garde un droit d'auteur sur la formule : l'économie touristique pour le reste. Mais tout cela ne se résume en réalité qu'en d'interminables renvois d'ascenseur.
Mais si par la suite les hommes s'en vont, leurs idées, leur engagement… également. En 2008, la direction du tourisme a fait état de la «prochaine formation de guides touristiques» pour mettre en valeur le fabuleux patrimoine local. Belle initiative d'abord en raison de la création de postes d'emploi dans une wilaya où le chômage est endémique, de l'émergence d'activités annexes, notamment commerçantes, de la relance des petits métiers, de la réhabilitation des circuits touristiques à l'abandon et dans la foulée garantir leur entretien. Qu'en est-il exactement aujourd'hui ?
Une sommaire investigation au cours de la semaine au niveau de la direction du tourisme et de l'office local du tourisme, ainsi que la visite de l'exposition de l'association «Les amis du musée» résument superbement la situation.
D'abord, il n'a jamais existé de guide touristique et «la formation ne s'est jamais faite», du moins dans le sens où la direction sus-évoquée en a revendiqué la paternité. Vraisemblablement, à l'époque, une simple gesticulation médiatique, histoire de donner le change aux ambitions, aux plans de développement de la wilaya avec les fameux projets de grands hôtels, de restaurants, etc.
«En fait, il existe un guide touristique. A vrai dire une guide agréée ; elle est fonctionnaire à la direction des finances», dira une employée de la direction du tourisme.
Il y a lieu de rappeler que le ministère concerné avait réglementé la fonction de guide touristique qui exigeait des critères solides pour accéder à la formation.
Ce qui n'est que légitime pour quiconque est appelé à faire connaître sous les aspects culturels et historiques une région donnée. Quant au circuit, pour la ville de Constantine, il est fluctuant «selon la nature du groupe en visite» et pourrait avoir un contour spécifique s'il est de nature politique. Ainsi, au-delà des lieux habituels, le déplacement est bouclé par une visite du musée du Moudjahid. S'il s'agit de jeunes, c'est un autre programme et forcément des lieux qui ne seraient pas rébarbatifs.
«Quant aux intellectuels, ce sont les lieux hautement culturels et historiques», dira Kamel B., l'un des responsables de la direction du tourisme. Nous saurons en tout état de cause que «la formation de guides que vous avez évoquée a été réalisée il y a une ou deux années par l'office local du tourisme». Il n'en demeure pas moins que nos deux interlocuteurs sont unanimes à affirmer que «la formation de guide exige un niveau universitaire plutôt en sociologie et histoire. Quoi qu'il en soit, le statut de guide attitré n'est obtenu qu'à l'issue d'une formation complémentaire spécialisée».
Soulignons que, pour appuyer leurs propos, les deux cadres du tourisme rappellent l'existence de textes réglementaires et ont été jusqu'à le confirmer, en notre présence, téléphoniquement par un autre responsable du secteur dont ils relèvent à… Alger. Ce n'est
toutefois pas la même approche qui prévaut au niveau de l'office local du tourisme où, en l'absence du premier responsable, nous apprendrons de son assistante qu'une formation «a effectivement eu lieu ces dernières années et que pour le moment il n'en est pas envisagé d'autres». Quant au niveau d'études exigé, l'assistante peu regardante dira : «Normalement c'est le niveau universitaire mais c'est possible avec celui de classe de terminale.» A contrario, les autres conditions, c'est-à-dire financières, semblent relever de la seule discrétion du premier responsable. Notre interlocutrice évacuant du revers de la main notre question.
Enfin, pour l'association «Les amis du musée», «les circuits existent. Le premier est intra-muros, le second extra-muros et enfin les sites archéologiques. Nous avons nos guides et ils s'appuient sur des informations techniques officielles que nous avons réactualisées par recoupements et confirmées par des recherches plus approfondies. Nous avons éliminé les informations réductrices introduites sciemment par les autorités coloniales».
La majorité des membres de l'association était présente à hauteur de la médersa de Constantine où elle animait une exposition de photographies, de cartes, de matériaux, collectés précieusement et précautionneusement par ses membres durant ces dix dernières années.
Enfin, le hasard faisant bien les choses, nous avons croisé tout le long du pont de Sidi Rached, un important groupe de touristes affairés à prendre des photos de la vieille ville, du chemin de chinage dit «Le remblais» et des contorsions de l'oued Rhumel. L'un des touristes se prêtera agréablement à notre sollicitation : «Oui nous sommes français… Un circuit touristique… dites-vous ?
Eh bien….»
Il est rapidement interrompu par une autre touriste qui décidera pour lui : «Nous ne sommes pas autorisés à parler. C'est à notre guide qu'il faudra vous adresser.» Le guide est de Sétif et le groupe ne fait que transiter par la ville des Ponts. C'est dire finalement que pour ces touristes, être à Brazzaville, Valparaiso ou Constantine, c'est du pareil au même, ils prendront pour argent comptant tout ce qui leur sera débité. Ce qui comptera pour eux, ce sera évidemment de regarder en famille, à leur retour, les souvenirs exotiques, très exotiques, rapportés, y compris ces autochtones qui ressemblent étrangement aux… indigènes dont leur parlaient leurs parents et grands-parents.


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