Photo : Zoheïr Par Fella Bouredji Tout le monde s'accorde à dire que la commune d'Alger-centre est l'une des communes les plus dures à gérer. Lieu de confluence incontournable, elle est au centre des va-et-vient incessants de la capitale. De ce fait, la commune d'Alger-centre prend deux visages. Le jour, elle est débordante de monde et connaît une effervescence impossible à arrêter. La nuit, silencieusement livrée à son attrait surexploité, elle se voile d'une autre réalité. Espace où se concentrent institutions, ministères et commerces, port et administrations, elle voit le passage en moyenne d'un million de personnes et de 800 000 véhicules par jour. Alors qu'en définitive, seules 100 000 personnes y habitent. Elle est, de ce fait, exposée à de grands risques de dégradations journalières difficiles à maîtriser. D'ailleurs, 50% des taxes sur les activités professionnelles servent à l'entretien et à l'aménagement urbain de la commune. Et 75% du budget, ce qui équivaut à 40 milliards de dinars, est consacré chaque année à l'entretien et l'aménagement urbain de la commune. Pour en savoir un peu plus sur la gestion de cette commune, nous nous sommes adressés à ses responsables. Le président de l'APC, M. Zitouni, commencera par déclarer que parmi les principales préoccupations de la gestion de la commune figurent les projets structurants, l'aménagement urbain, le nettoyage et la propreté de la commune et les opérations de réhabilitation du vieux bâti. Après cela apparaissent les missions culturelles de la ville. «Nous sommes de plus en plus proches des citoyens, et même si les prérogatives et les moyens des élus sont limités, nous faisons en sorte de répondre aux problèmes qui se posent dans la ville», expliquera le premier responsable de la commune, rencontré au sein du siège de l'APC. Et devant cette déclaration, certains citoyens se montreront réticents et d'autres assez convaincus mais après trois mandats consécutifs à la tête de l'APC, Tayeb Zitouni pense que les choses vont en s'améliorant sur tous les plans. Et même si ce n'est pas l'avis de tous, il est intéressant de se pencher sur les actions et les programmes entrepris pour l'entretien et la gestion de la vie de la commune. Réhabilitation du vieux bâti La requalification du vieux bâti est une problématique des plus essentielles, selon les élus de la commune d'Alger-centre. Parmi eux, Rabah Belaouane, premier vice-président, expliquera qu'elle concerne trois zones. La première zone s'étend sur le côté adjacent à la Casbah, Cadix, Beneli, et Debih Cherif, qui se caractérise par une grande concentration de la population affectée par le vieux bâti. Il s'agit d'une des zones les plus vulnérables, explique-t-il. La seconde zone, concerne l'axe Pasteur, Larbi Ben M'hidi, allant jusqu'à la rue Didouche, dotée d'une valeur architecturale remarquable, de type hausmanien. Le troisième axe s'étend du viaduc jusqu'au boulevard Krim Belkacem. Il s'agit d'un bâti plus récent qui s'étend sur deux îlots : la rue de Tanger qui est le plus vieux quartier colonial, et la rue Milouz qui est très sensible, précise la même source. La restructuration de la première zone a été entamée en 1998, par l'opération de démolition d'une centaine de maisons qui menaçaient ruine. Depuis, 700 familles ont été relogées. Mais l'assiette est restée en suspens, le coût de la démolition n'a pas été étudié et aucune suite n'a été donnée aux opérations. La seconde zone, qui concerne le bâti ancien, de la rue Ali Benrehmoune vers le Sacré-Cœur, est actuellement prise en charge par la wilaya d'Alger avec des travaux de confortement et de réhabilitation entamés il y a plus d'un mois. Ces travaux dont l'opération pilote concernait la rue Zirout Youcef, effectuée il y a plus d'un an, entre dans le cadre d'un programme de la wilaya qui comprend réhabilitation et urbanisme commercial. Dans ce même cadre, il y a près de trois années, une charte entre les commerçants de cet axe de la commune a été mise en place. Les objectifs étant le démantèlement et la mise en conformité des enceintes sauvages, le démantèlement des climatiseurs et paraboles placés anarchiquement sur les immeubles et la mise en conformité des devantures. Gardiens de quartier, 50 agents îlotiers L'une des caractéristiques qui démarque l'APC d'Alger-centre des autres communes de la ville est l'exploitation dans l'entretien et la propreté de la commune d'agents îlotiers. 50 agents, gardiens de quartier, qui ont pour missions d'informer, de sensibiliser, de maintenir l'ordre et d'intervenir en cas de problème. Le corps des îlotiers répartis sur les différents districts de la commune sert au rapprochement avec les citoyens, explique le premier vice-président de l'APC. Et d'ajouter : «Ce corps a été créé il y a 5 ans mais a été renforcé très récemment. Nos 50 agents s'occupent de l'entretien des chemins communaux, des services de voierie, de la réparation et de la maintenance, en plus du travail d'information et de sensibilisation.» Récupération des salles de cinéma Une opération permettant la reconquête des salles de cinéma a permis la réouverture de cinq d'entre elles alors que cinq autres sont en cours de récupération. Les cinq salles réouvertes sont l'Algeria, l'ABC, Le Debussy-Ekheyem (en cours de parachèvement), le Casino, et le Djurdjura (dont les travaux ont été entamés). Les cinq autres en voie de récupération ne peuvent être citées, car les procédures impliquent des voies de justice qui requièrent l'anonymat. Les objectifs annoncés par l'APC dans la gestion urbaine L'amélioration sensible de la qualité de vie des citoyens.La rationalisation dans l'utilisation de l'espace. La préservation de l'environnement urbain. La modernisation des méthodes et outils de gestion urbaine. L'incitation et l'encouragement de l'urbanisation participative où l'implication des citoyens est hautement stratégique compte tenu des retombées de la citoyenneté. La prise en considération de la demande des habitants dans le domaine de l'emploi et du logement. La planification et la réalisation de projets urbains créateurs de richesses et éléments d'intégration à la mondialisation.
