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Instants de théâtre, un pari risqué et des débats
Baptême du feu pour le théâtre de Guelma dans la compétition du FNTP
Publié dans La Tribune le 07 - 06 - 2010

Le Théâtre régional de Guelma (TRG), fraîchement créé, a participé, samedi dernier pour la première fois, à la compétition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP) sur les planches du TNA, avec Instants de théâtre, pièce mise en scène par Haïder Ben Hocine d'après sa propre adaptation libre du roman Gouverneurs de la rosée du Haïtien Jacques Roumain.
Pour son baptême du feu, le TRG a fait le pari risqué de présenter une œuvre s'inscrivant dans la ligne du théâtre expérimental et de l'absurde difficilement accessible au large public, même pour les spécialistes. La représentation a d'ailleurs suscité à la fin su spectacle des débats passionnés entre ceux qui ont aimé la pièce et ceux qui l'ont détestée.
Pour comprendre cette œuvre, il faut la suivre jusqu'à la fin, plus précisément, après la chute du rideau. Car celui qui incarne le metteur en scène dans la pièce s'avance et s'excuse auprès du public pour la qualité de la représentation qui n'était en fait qu'une répétition.
Il explique également la trame de l'histoire de Manuel, un jeune Haïtien de retour dans son pays après avoir vécu quinze ans à Cuba. Son village natal est victime de la misère causée par la sécheresse engendrant de perpétuels conflits entre les habitants divisés en deux clans. Manuel est aussi épris de la belle Anaïs, un amour impossible qui le fait souffrir profondément. Dans ce contexte difficile, il décide de partir à la quête de la source miraculeuse qui apaisera le village. Pour cela, il finira par payer le tribut de sa propre vie.
Si les premières scènes peuvent être comprises par les spectateurs, au fil des tableaux, l'incohérence prend le dessus. En effet, éclatés sur scène, occupant tout l'espace scénique, sortant du cercle de la théâtralité délimité sur les planches avec un large cercle de couleur blanche, les comédiens tentent de faire face à leur trac, à leur angoisse et d'oublier les soucis du quotidien pour endosser avec justesse leurs personnages. Ceci sous l'œil vigilant du metteur en scène qui gribouille sans cesse sur son carnet et brouille sa mise en scène.
Cette cacophonie est symbolisée par le bruit lancinant d'un moulin à café, symbolisant ces comédiens qui ne sont en fait que des cabotins, des moulins à paroles. Mais cette cacophonie porte aussi en elle une dimension tragiquement touchante, qui reflète la pathétique situation des gens du 4ème art écartelés entre leurs propres souffrances et les personnages à interpréter avec justesse.
Les comédiens se sentent impuissants vu la complexité de leur personnage qu'ils n'arrivent pas à endosser. Ils décident alors de baisser les bras à cause aussi du metteur en scène tyrannique.
Le rideau tombe sur cette détresse artistique, déboussolant encore plus les spectateurs. Mais ce n'est pas la fin de la représentation et les choses sont clairement expliquées au public qui applaudit l'audace artistique de la troupe. Le metteur en scène, le vrai, soulignera le choix de la distribution des comédiens, qui a rassemblé plusieurs générations d'interprètes de grand talent. Ainsi, aux côtés de comédiens chevronnés, à l'instar de Mohamed Adar, de Fatiha Ouarad, de Yacine Ben Yacoubi et d'Abdelkader Belkouri, on assiste à la confirmation du talent d'une nouvelle génération, à l'instar d'Ismahan Addas et de Khalil Kabouche. Ce dernier a su incarner avec brio son double personnage de comédien et de Manuel, excellant aussi bien dans les tirades lyriques que dans l'interprétation de la détresse intérieure. Une attention particulière a été portée à la scénographie conçue par Hamza Djaballah tant sur la disposition scénique, le décor, la lumière que la musique.
Instants de théâtre peut être également perçue comme une réflexion philosophique sur la notion même de théâtralité. Ainsi, la source que cherche Manuel peut être assimilée à la source de la création, celle qui réconcilie l'artiste avec le public, l'esthétisme avec la technicité. Au final, la démarche de Haider de présenter une œuvre expérimentale sur «l'absurdité» de son propre métier est intéressante, mais le défi insurmontable est le manque de maturité. Son plus grand talent dans cette œuvre est son choix de comédiens qui ont donné une véritable âme à la représentation.
S. A.


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