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Les arbres fruitiers en danger de dépérissement au grand dam des agriculteurs et de milliers de familles
Tizi Ouzou cultive laborieusement ses terres et déplore les maladies des arbres fruitiers
Publié dans La Tribune le 10 - 08 - 2010


Photo : Zoheïr
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Lakhdar Siad
Les fruits de saison et autres arbres fruitiers, caractéristiques de la région de Kabylie, sont en danger de dépérissement. Beaucoup de vergers, en plus d'être l'objet d'incendies criminels qui sont reproduits systématiquement chaque été, sont menacés depuis des lustres par des maladies ravageuses sans que les autorités ne tentent une solution d'envergure pour les stopper, alors que la culture d'autres fruits est négligée, sinon abandonnée par les propriétaires terriens pour absence totale des conditions de vie décentes dans les localités montagneuses : ni infrastructures de base rudimentaires ni seuil minimum de paix et de sécurité. C'est surtout à l'occasion de fêtes locales, dédiées aux fruits du terroir, que l'on se rappelle les problèmes posés par des arboriculteurs intrépides, qui viennent relancer devant des responsables apparemment sourds la liste des doléances. La question est d'importance capitale pour les milliers de familles qui ont résisté à la politique de «la terre brûlée» du colonialisme français avec son lot de déportés et de villages évacués de force, puis face au terrorisme depuis le début des années 1990, pour continuer à cultiver leurs arbres millénaires dans la pure tradition des ancêtres. Mais entre-temps, beaucoup de familles étaient poussées à aller chercher une meilleure vie dans les autres régions du pays, destination ouverte à beaucoup de monde, ou bien suivre le chemin de l'exil, notamment en France, un luxe de nos jours que se permet une infime minorité, malgré un attachement sans pareil à leurs terres, sur les traces de leurs parents et arrière-grands-parents partis en grand nombre vers le milieu du siècle dernier. «C'est pour mes oliviers que je suis encore ici», criait de colère un agriculteur de la localité déshéritée d'Aït Yahia Moussa, à l'extrême-sud de Tizi Ouzou, dont l'oliveraie venait d'être ravagée par un incendie criminel, à la face de la délégation de la wilaya de Tizi Ouzou vers la fin de l'été 2008. Une scène qui se passe au milieu d'une émeute opposant la population, qui accusait un campement des services de sécurité de mettre le feu volontairement à leurs plantations d'oliviers, aux forces antiémeutes. Effectivement, jamais les arbres fruitiers de Kabylie n'ont été aussi menacés d'extinction que depuis la «mode» des incendies tous azimuts apparue à partir de l'été 2007. Au moment où des agriculteurs, des jeunes pour la plupart pour prendre la relève, essaient de redynamiser leurs cultures vivrières, pour donner un sens à leur vie dans des communes frappées durement par le sous-développement, le chômage et la précarité de l'écrasante partie des habitants. C'est dans cet esprit de valorisation de l'agriculture locale que des initiatives sont prises par des associations, des élus et des militants bénévoles et de l'environnement en Kabylie. Une manière aussi d'attirer l'attention de l'administration sur les dégâts de la «politique agraire» appliquée à la gestion unilatérale de leurs terres.
«Nos figuiers sont en danger d'extinction», répétaient des petits cultivateurs lors de la 3e édition de la fête de la figue (17-19 août 2009), qui s'est tenue au village Lemsella, commune d'Illoulen Oumalou, au sud-est de Tizi Ouzou. «Les agriculteurs sont sans assistance des services de l'Etat et leurs figueraies subissent l'indisponibilité des produits de prévention et de lutte contre les maladies, des produits phytosanitaires», affirme Ahmed Meziache, membre de l'association Tighilt n Lemsella qui pilote l'opération depuis ses débuts. La quatrième édition de cette fête de la figue, qui prend de l'ampleur, est reportée à
septembre prochain, juste après la fin du mois de Ramadhan, nous apprend-on auprès du comité d'organisation. L'an dernier, la propagation de certaines maladies, le manque de soins de cet arbre séculaire et les incendies criminels de forêts qui avaient provoqué, en outre, des pics de chaleur en Kabylie ont sapé la récolte. L'association Tighilt n Lemsella a inscrit un projet de conservation et de séchage de la figue dans le cadre du programme Plan de développement rural intégré (PPDRI) et organisé un volontariat pour la plantation de plus de trois mille figuiers. Les membres de cette association promettent de renouveler cette action dès que la nécessité se fera sentir, sans attendre l'aide ou le soutien des pouvoirs publics. Sur d'autres cimes qui côtoient le Djurdjura, autre nom qui évoque la Kabylie, le cerisier peine à retrouver ses marques, selon les fellahs d'un certain âge et des ingénieurs agronomes. L'arbre est en déclin et risque gros si des opérations de sauvetage de ce fruit, très apprécié dans la région, ne sont pas menées à court terme. Les récoltes des trois-quatre dernières saisons inquiètent les arboriculteurs et quelques élus locaux. «Les maladies et l'absence de moyens matériels aggravent la situation des
plantations de cerisiers», soulignent des fellahs de Larbâa Nath Irathen, localité qui célèbre dans la joie la cerise chaque été. Mais les récoltes de ces deux dernières années ont suscité le désespoir parmi les plus tenaces des propriétaires. «Nous avons été à une fête des cerises sans cerises», a commenté, abattu, l'été dernier un invité de cette fête qui attire des milliers de visiteurs. Le «capnode» a encore fait des siennes cette saison qui a enregistré des chutes record de la cerise. A cet effet, la lutte contre cet insecte parasite qui gâche les cerisaies de Kabylie est placée au centre de tout programme de réhabilitation de ce fruit. Une rencontre scientifique d'envergure internationale a même eu lieu cet été au cours de la fête pour tenter d'apporter des solutions aux graves méfaits de ce parasite qui se serait multiplié ces dernières années en l'absence d'une riposte des autorités concernées. M. Lounis, P-APC de Larbâa Nath Irathen, indiquait lors de son intervention, à cette occasion, qu'un programme de plantation de près de mille hectares de cerisiers serait en cours de mise en œuvre ainsi que le traitement de 12 450 hectares de cerisaies. Au pied du Djurdjura, au village Aït Allaoua, dans la commune d'Iboudrarène, petite localité décimée
par l'exode, on a déployé des efforts louables au mois de juillet 2010 pour donner une chance de survie à ce fruit, dessert de choix des familles kabyles des montagnes. La première édition de la fête de la cerise, organisée conjointement par l'Association pour l'environnement d'Iboudrarène, l'APC éponyme, le comité de village d'Aït Allaoua et le Parc national du Djurdjura (PND), a été un véritable coup d'éveil populaire à cet arbre aussi légendaire qu'attachant pour les cultivateurs qui rêvent de le revoir sous ses plus belles couleurs. Pour les plus acharnés, il s'agit surtout de fixer les plus jeunes, les plus vulnérables, sur cette terre des aïeux. «Deux de mes cinq garçons sont partis à l'Ouest rejoindre leurs amis du village qui ont quitté leur famille, il y a quatre ans, à la recherche d'un emploi. Ici le chômage fait partie du décor, c'est comme cette montagne que vous voyez, elle est là, ne bouge pas. Les jeunes meurent d'ennui à ne rien faire toute la journée, toute l'année, sans le moindre loisir aussi», confiera dda Amar, un retraité «chanceux» de la Fonction publique. Ici aussi, le capnode est le principal ennemi des cerisiers, les récoltes déçoivent et l'avenir des champs fait craindre le pire. Les organisateurs de cette fête ne comptent pas se limiter au côté festif et sont déjà prêts à engager la réflexion avec un plan de travail global qui sortira leur localité de l'isolement et réduira le départ massif de sa population. L'olivier ! Pour les Kabyles, c'est plus qu'un arbre aux effets thérapeutiques avérés et établis par la médecine moderne. Au même titre que la langue et la culture amazighes, l'olivier est considérée par les Kabyles comme une entité indissociable de leur identité millénaire. Symbole aussi de la paix, l'olivier a toujours été, durant des siècles, des luttes de cette population et de cette région pour leur existence. Unique ressource de milliers de familles, l'olivier a joué un rôle essentiel dans la fixation des Kabyles dans leur région, résistant successivement aux maux de la colonisation, de la guerre, du terrorisme et a continuellement survécu aux conséquences désastreuses de l'absence de politique ou même de plan de développement des localités de Kabylie. Aujourd'hui, l'olivier est soumis à des attaques dévastatrices venant de plusieurs parties. L'origine des incendies qui visent des oliveraies laisse perplexe plus d'un et nous donne aussi une idée sur les visées des auteurs de ces crimes. Rien que pour le mois de juillet 2010, deux incendies, l'un à Tassadort (commune de Tizi Ouzou) et l'autre à Aït Lkaïd (commune d'Agouni Geghrane) ont suffi pour anéantir près de mille oliviers centenaires et privé leurs propriétaires d'une récolte qui s'annonçait prometteuse pour l'hiver prochain. L'an dernier, les incendies de récoltes avaient ravagé au total plus de 200 ha d'arboriculture, plantés de 15 400 arbres fruitiers, notamment des oliviers et des figuiers, dans 237 incendies en quatre mois, selon des bilans officiels. En septembre 2008, en l'espace de deux jours, le feu avait fait disparaître 1 793 ha de végétation, dont 4 075 arbres fruitiers dans une série d'incendies simultanés du nord au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, et bien au-delà, sans qu'aucun responsable ne soit venu donner une explication à cette vague d'incendies d'origine plus que douteuse. On était arrivé à une moyenne très dangereuse de deux incendies par jour. En août 2007, des vies humaines ont
péri dans les incendies d'Ath Zmenzer, daïra d'Aït Douala. Six personnes, dont une femme et ses deux petits enfants, seront carbonisées en tentant de fuir les flammes, alors que durant la même période, plus 10 000 oliviers et 1 400 ha de couvert végétal avaient été détruits par les feux. Cependant, le mois de septembre 2008 restera l'un des moments les plus incertains qu'a vécus la région de Kabylie avec les incendies des oliveraies. Un gigantesque incendie ravage en deux jours Afir et Ivouhrène, deux villages de la commune de Ath Yahia Moussa, dans la daïra de Draa El Mizan, à 30 kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Environ 3 000 oliviers seront détruits en plus des centaines d'hectares de végétations réduits en cendres. La population locale, qui a accusé les services de sécurité d'être responsables du déclenchent des incendies, sort dans la rue, bloque la RN 25 et encercle le campement de l'ANP. Deux jours d'affrontements qui se sont soldés par la blessure par balles d'un jeune manifestant. Les pourparlers engagés avec les «sages» des villages incendiés avaient difficilement ramené le calme après deux jours agités. Deux ans après ces événements, les agriculteurs tentent tant bien que mal de reconstituer leurs
oliveraies en procédant au greffage des oléastres, tout en rappelant que les aides et les programmes de développement local promis par les autorités, lors des négociations qui ont suivi les émeutes de septembre 2008, n'ont été respectés que «partiellement» pour certains et tardent à venir pour d'autres. «Personnellement, je n'ai pas perdu beaucoup d'oliviers durant les incendies de septembre 2008, mais j'en souffre toujours vu le prix de l'huile d'olive qui a monté en flèche ces deux dernières années», relèvera un jeune agriculteur de la localité qui rappelle que des familles ont vu partir, en une seule journée, tous leurs oliviers «hérités de plusieurs générations». Un autre fait tout aussi grave a tenu en haleine pendant plusieurs jours la population de Kabylie l'été dernier 2009. Des jeunes de Tadmaït, 15 kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou, ont surpris deux gardes communaux en train de mettre le feu à un champ d'oliviers ; rossés et conduits au siège de l'APC, ils seront relâchés après l'intervention des services de sécurité, créant par conséquent un état d'émeute au chef-lieu communal de Tadmaït. Une façon extraordinaire de rappeler la place qu'occupe l'olivier dans le cœur des Kabyles.
L. S.
Brèves ... Brèves ... Brèves ... Brèves ... Brèves ...
L'apiculture en force à Tizi Ouzou
L'apiculture a de plus en plus d'adeptes à Tizi Ouzou. Ils sont plus de 4 200 apiculteurs (29 000 ruches), un nombre qu'on ne soupçonnait pas d'atteindre il y a quelques années, le créneau n'attirant pas grand monde parmi les agriculteurs de la Kabylie. Les services de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou expliquent cet intérêt soudain par les «encouragements et les aides» de l'Etat en direction des éleveurs impliqués dans le cadre du programme de reconversion en faveur de l'arboriculture et de l'aviculture.
En 2009, 2 500 quintaux de miel ont été produits contre 2 800 quintaux en 2008.
Le raisin déçoit à Azeffoun et Aït Chafaa
La récolte de raisins a déçu cette saison 2010 les vignerons et les consommateurs de Tizi Ouzou. Les localités côtières, connues pour leurs vignobles comme Azeffoun et Aït Chafaa, à l'est de Tizi Ouzou, n'ont pas été au rendez-vous, cette année, contrairement à la saison dernière qui avait tenu toutes ses promesses. Sur les quatre importantes variétés cultivées, deux seraient touchées par des maladies qui ont ralenti leur évolution et influé grandement sur la qualité et la quantité, selon des cultivateurs d'Azeffoun. Le kilo est cédé à 120 DA en moyenne au marché hebdomadaire d'Azeffoun qui se tient les jeudis.
Le «chamlal», l'olivier de Kabylie
Le «chamlal» est la variété de l'olivier le plus cultivé en Kabylie. «C'est un petit olivier, mais qui produit beaucoup d'huile», selon un ingénieur agronome. Cependant, cette variété est connue pour son rendement dit saisonnier, une caractéristique qui lui est propre. Pour rappel, au 4 janvier 2010, dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur une superficie de 33 027 hectares d'oliveraies, 27 757 oliviers produisent. Tizi Ouzou compterait 290 599 oliviers produisant 10 q/ha d'olives (21 litres d'huile par quintal), selon des statistiques officielles récentes.


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