Le CHU Mustapha-Pacha à Alger se dote d'un service d'immunologie, le premier du genre au niveau national. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, l'a inauguré hier, le considérant comme un grand acquis pour la santé en Algérie. C'est surtout un service vital, indispensable pour le maintien et le développement des transplantations rénales. «L'immunologie, c'est la spécialité reine du 21ème siècle. Ce service s'impose au CHU Mustapha-Pacha», soutient le Pr Moussa Arrada, doyen de la faculté de médecine. «Ce service a un rôle vital dans la transplantation d'organes. Nous sommes en train de préparer un décret présidentiel pour l'ouverture d'une agence nationale de greffes d'organes», a déclaré, de son côté, le ministre. Et ce dernier d'insister sur le fait que cette structure doit être un «service de référence». Et pour qu'il n'y ait pas trop de charge sur elle, «il est nécessaire d'en ouvrir deux autres à Oran et Constantine». Selon le Pr Malika Ben Halima, chef de ce service, cette spécialité existait déjà à l'hôpital mais juste dans une petite unité qui ne disposait pas des commodités nécessaires : «Nous travaillons dans des conditions difficiles. C'est pour cela que je me suis battue pour son extension et l'acquisition d'un service entier». Aussi, rassure-t-elle, «aujourd'hui, nous sommes au complet. Nous avons de l'espace et des techniques de pointe. Nous sommes prêts à accueillir tous les receveurs qui nous viendront des urgences». Cinq titulaires de DEMS (Diplôme d'études médicales spécialisées) seront recrutés dans ce service à la demande du Pr Ben Halima. Concernant les équipements manquants, «ils arriveront avant le mois de septembre». Parlant justement de l'acquisition de l'équipement médical au profit des structures hospitalières et qui se fait par l'intermédiaire des importateurs, le ministre Ould Abbès affirmera son rejet de cette politique : «ça va changer. C'est fini cette histoire d'intermédiaires. Nous importerons nous-mêmes notre matériel et directement là où il se trouve». Quant au recrutement des médecins spécialistes, le ministre indiquera que pour la promotion de décembre prochain, 742 titulaires de DEM ont fait leur choix : «J'ai signé hier les lettres d'accompagnement. Les 742 médecins sont tenus de rejoindre leur poste même s'ils font des recours. Tous doivent rejoindre leur poste dans les délais et les recours, nous les étudierons après cela.» Le ministre donnera un chiffre inquiétant du nombre de recours : «nous avons reçu 198 recours sur un ensemble de 742. Ce n'est pas normal ! Tamanrasset, c'est l'Algérie, Ghardaïa, c'est l'Algérie…Il n'y a pas de raison de fuir les autres wilayas et se concentrer tous à Alger.» Par ailleurs, le ministre s'est rendu dans le nouveau service des urgences médicales dont les travaux sont en voie de finalisation. Ces travaux de réfection (c'était un ancien service ORL) ont coûté 30 milliards de centimes. «C'est l'équivalent de la construction d'un hôpital», fait-il remarquer, jugeant ainsi que cette réalisation a coûté cher. De plus, les travaux ont commencé en 2002. «Chaque jour de retard, c'est de l'argent perdu», dit-il, insinuant qu'il y a eu négligence et laisser-aller dans la réalisation de la structure. K. M.