La première constatation qui nous vient à l'esprit est que la prestation des nôtres n'est guère rassurante pour eux-mêmes et encore moins pour leurs supporters. D'ailleurs, ces derniers ne semblent plus croire en cette équipe, et ce, depuis belle lurette. Nous avons, à maintes reprises, évoqué le désaveu du public vis-à-vis de l'équipe nationale. Nous l'avons même imputé, à l'occasion, aux conditions climatiques défavorables. Nous constatons que la fraîcheur due à l'orage qui est passé par Bangui n'y a pas changé grand-chose. Les spectateurs (à peine une quarantaine résidant à Bangui) qui ont fait le déplacement pour manifester leur soutien à leurs favoris se sont retournés contre ces derniers en fin de rencontre, chantant en chœur que «cette défaite n'est que le début et que ça sera pire pour le restant des éliminatoires». Vers la nomination d'Hervé Renard à la tête des Verts ? A quelques jours du match face à la Centrafrique, l'optimisme n'était pas de mise envers les gars de Abdelhak Benchikha si celui-ci reste à la tête des Verts, car, aux dernières nouvelles, le coach des A' préfère se consacrer à son équipe qui prépare le CHAN au Soudan plutôt que de perdre son temps avec les A. Aussi, l'on parle avec insistance d'un coach étranger, plus précisément du Français Hervé Renard auquel le boss de la FAF, Mohamed Raouraoua, aurait passé un coup de fil, l'invitant à se rendre à Paris pour un tête-à-tête loin des regards indiscrets et des langues fourchues. Les Fennecs n'ont guère honoré leur contrat : s'en sortir avec les moindres dégâts. En tout cas, la dernière note fut en total désaccord avec la symphonie préparée par le maestro plébiscité par les Algériens le «caporal» Abdelhak, Benchikha. Les fausses notes jalonnaient une rencontre censée être largement à la portée de notre team. Que se passe-t-il dans la tête de nos joueurs ? Le coach algérien, l'ex-général dégradé à l'occasion de cette déroute à Bangui, évoquera «la chaleur, l'humidité, l'état du terrain, l'orage, les blessés, l'agressivité excessive des Centrafricains». A quoi s'attendait l'ex-coach du Club Africain ? A une opposition de complaisance permettant aux Algériens de dérouler leur jeu ? Les protégés de Jules Accorsi, l'ex-coach de la JSMB, ne sont pas entrés sur le terrain pour être un «sparring-partner» indulgent et participant humblement à la préparation psychologique des nôtres. Ils ont joué leur match avec rigueur et volonté, ayant à cœur de montrer leur potentiel dans cette période où les recruteurs sont partout, à la recherche de l'oiseau rare. La victoire, même devant des adversaires de moindre envergure, reste toujours pour notre football un horizon lointain, inaccessible, infranchissable. Comme de coutume en terre centrafricaine, nous n'avons pas marqué un seul but, et n'avons d'ailleurs remporté aucune victoire, comme si notre qualification au Mondial était due à un coup du sort, comme si notre présence en Angola n'avait pour sens que de compléter l'effectif des équipes qualifiées. Pourquoi notre participation aux éliminatoires de la CAN est-elle toujours pareille ? Chaque fois, nous obtenons le même résultat : des défaites devant des équipes de moindre calibre ou une élimination au premier tour. On peut penser qu'à préparation identique, résultat identique, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Nous ne nous sommes pas préparés pour vaincre A examiner de près cette énième amère déroute face à la Centrafrique lors des éliminatoires du Championnat d'Afrique des nations, elle ne surprend guère car nous ne sommes pas allés à Bangui pour la victoire, nous ne nous sommes pas préparés pour vaincre, nous n'avions pas pour objectif de faire mieux que ce résultat. Nous étions dans notre tête l'équipe qui sera battue par toutes les autres. La preuve : quand on a obtenu un résultat nul contre la modeste équipe de Tanzanie (113e mondial) on l'a fêté comme une victoire. Même les dirigeants de notre football pensent que nous avons gagné, quand l'équipe adverse n'a pas perdu. C'est dire le haut degré de nos ambitions. Depuis des années, nous constatons que les dirigeants ressassent toujours les mêmes erreurs, incapables de transformer l'environnement de notre football. Les mêmes lourdes inerties sont le terreau fertile des défaites répétées, même si des talents commencent à se dessiner. Voyons les raisons de cette défaite face aux Fauves qui ont mûri sur le tissu de nos consciences obscures, et les refus du changement des managers de notre football. Les éliminatoires d'une compétition continentale sont un championnat où les Verts perdent toujours, telle est la logique du football algérien. Même s'il lui suffit d'une petite victoire face à une faible formation, pour se qualifier, l'Algérie est incapable de réaliser cet exploit. A cette CAN 2012, le tirage au sort ne nous a pas été défavorable. Nous sommes dans un groupe à notre portée, baptisé «groupe des anges». Dieu merci, le sort nous a été favorable, et la faiblesse de la Centrafrique, 202e mondial, pouvait nous aider, si seulement nous étions préparés à nous battre pour gagner. C'est la faute à la gestion à vue de notre football, la mauvaise préparation des éliminatoires de la CAN, le mauvais choix des joueurs. Cette sortie est malheureuse car elle montre l'incohérence de la politique de notre sport, la mauvaise gestion de notre équipe nationale, le manque évident de discipline et d'application dans le jeu. L'avertissement ne s'est donc pas fait attendre. Certains joueurs ont besoin d'être placés à leur juste valeur. L'équipe algérienne a ainsi besoin de retourner sur terre pour donner la priorité à ses réels besoins et surtout découvrir ses défaillances jusqu'ici cachées par des arguments pas tout à fait convaincants. Serait-ce le temps du déballage… M. G.