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Défi relevé pour le RCD
Collo, une commune particulière
Publié dans La Tribune le 16 - 10 - 2010


Photo : A. Lemili
De notre envoyé spécial à Collo
A. Lemili
D'emblée, il ne semble pas exister un désamour entre citoyens et élus communaux de la ville de Collo. Ce qui, pour le moins, paraît paradoxal compte tenu des remous qui secouent, voire qui ont secoué ailleurs la majorité des communes réparties sur le territoire. Même si les turbulences qui y ont prévalu n'ont pas d'alibi sérieux sinon le récurrent déni de justice brandi par les contestataires à chaque fois qu'il y a une distribution de logements.Collo ne dépare pas par rapport à ces communes, mais la question du logement semble vraisemblablement mieux gérée qu'ailleurs et la demande est également loin d'être aussi contraignante. Ceci malgré le lourd handicap que constitue la dimension géographique de la commune par comparaison au reste de ses voisines et ce, en dépit de son statut de chef-lieu de daïra. Vingt-quatre km⊃2; qu'étouffent d'un côté l'immensité de la mer et la culminance des montagnes et collines, de l'autre. Un étranglement naturel pour lequel les pouvoirs publics n'ont pas d'état d'âme et encore moins au lendemain d'élections historiques d'une municipalité dirigée par un autre parti que celui traditionnellement historique ou inversement (FLN)…, le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Le RCD ! Oui. Une incongruité ou une juste consécration d'une formation dont les hommes sont plus empreints de la réalité sociale et, par conséquent, plus proches des citoyens. Une fois les premiers résultats connus, Saïd Sadi disait que «ce qui s'est passé à Collo est assimilable, toutes proportions gardées, à la chute du mur de Berlin». C'est dire la nature du challenge et surtout du succès que le RCD est allé chercher dans une région réputée bastion du FLN mais aussi des islamistes.Vote sanction ? «Rapide raccourci», s'insurge Med Haddad, vice-président, avec lequel nous avons déambulé dans les rues de Collo et sur le front de mer. Djamel Ghemired, le président de l'APC, nous confirmera tout de suite après dans son bureau : «Rupture plutôt que sanction, dans la mesure où toute équipe qui remplace une autre, même si elles appartiennent à la même formation politique, est qualifiée de sanction.»
Les jeunes se disent satisfaits de la gestion de la commune
Rupture donc selon l'idée que le RCD incarnait un changement fondamental. Par la nature même de sa liste, l'originalité de sa campagne, un discours politique honnête, rationnel et surtout direct à l'endroit de la jeunesse qu'il avait prise pour cible… émouvante et potentiel réservoir électoral. «Cela a eu de l'effet en ce sens que cette jeunesse s'est reconnue dans les discours que nous avons tenus sans désemparer tout au long des meetings et dont nous avons honoré pour le plus important les engagements pris.» Nous en aurons effectivement confirmation auprès de ladite population, jeunes que nous avons trouvés attablés à une terrasse et qui, non sans une certaine méfiance au départ, se sont montrés plutôt diserts. Le groupe était vraisemblablement représentatif d'un échantillon social par excellence puisqu'il s'agissait d'un étudiant (en droit), d'un ouvrier, d'un chômeur. L'un d'eux s'est immédiatement enflammé en soutenant l'aspect «positif dégagé par la nouvelle équipe municipale. Les changements sont visibles ; en ce qui me concerne, j'estime qu'une administration communale est bonne ou mauvaise selon le fait que son service d'état civil soit accessible, qu'il ne se caractérise pas par la bureaucratie. Or, ces deux écueils n'ont plus droit de cité à Collo». Il enchaînera toutefois sur d'autres difficultés qu'il rencontre et qui relève d'autres acteurs de la société, comme cette histoire d'«argent non disponible aux guichets de poste. S'il n'est pas possible de retirer de l'argent des guichets à la fin du mois, voire à n'importe quel moment, à quoi cela sert-il d'avoir un carnet de chèques ; mieux, à quoi servent des recettes postales si des agents sont là à longueur de journée à ne rien faire et certainement à être les premiers servis le cas échéant». Les difficultés du chômeur sont forcément d'une autre nature : «J'ai des difficultés à trouver du travail et, quand il en existe, c'est à hauteur du bureau de placement (Alem) que ça coince. Il faut avoir des relais sur place sinon tu es automatiquement disqualifié. Personnellement, je n'ai pas de connaissances, il est alors peu évident que je puisse trouver un emploi, si précaire serait-il.» Enfin pour l'étudiant, «la période d'études est en quelque sorte un sursis entre un travail hypothétique et un chômage assuré. Initialement, j'avais pensé embrasser une carrière dans le domaine sportif en suivant une formation dans cette filière. Par la suite, des amis m'ont déconseillé ce choix, considérant qu'il n'y avait que très peu de débouchés. Depuis, j'ai opté pour la filière droit. La plus grosse difficulté pour un étudiant qui habite Collo réside en la rareté des moyens de transport. Si le problème a une moindre acuité pour les garçons, il est quand même dramatique pour les filles face au risque de rester en rade quand il y a cohue et malheureusement il y en a régulièrement. Paradoxalement, les dessertes à partir de Collo et vers Collo ne sont plus assurées à partir de midi. Si de n'importe quelle direction vous échouez à Skikda ou Constantine en cours d'après-midi, il ne faudrait surtout pas croire un seul instant que vous avez des chances d'arriver à Collo à moins de faire le trajet par à-coups, d'étape en étape. Un vrai marathon que les filles ne pourront jamais faire».Les propos des jeunes sont exactement recoupés par Djamel Ghemired, le président de l'APC : «Vous n'êtes pas sans savoir qu'exception faite de deux entreprises publiques pratiquement à l'agonie actuellement, il n'existe d'employeur à même d'absorber la masse importante de diplômés que l'administration de la fonction publique. Dans son intérêt pour les populations, toutes catégories confondues, l'Etat a effectivement réfléchi à la situation et mis en place des mécanismes sociaux d'aide à leur endroit. Mais qu'il s'agisse de pré-emploi ou autre chose, la précarité est dominante et l'incertitude chronique. Nous n'avons pas besoin de le répéter mais la configuration naturelle même de la commune fait que seules les activités primaires traditionnelles comme le travail de la terre et/ou de la mer offrent quelques opportunités quoique le petit port ne soit ni de dimension commerciale ni de plaisance. C'est dire. Nous n'irons pas jusqu'à die que la situation est désespérée et encore moins dramatique mais elle n'en est pas moins difficile à soutenir bien entendu par la jeune population et tout aussi pour nous en tant qu'élus investis de la prise en charge des préoccupations des administrés. Mais nous n'aurons de cesse d'insister sur le fait d'une nette amélioration de la situation depuis que nous sommes à la tête de la commune.»
Les élus se suivent et se ressemblent, estiment les anciens
Zohra R. tient boutique dans l'une des anciennes artères de la ville ; elle est volubile à souhait, évoquant tous les sujets abordés. Ce qui est quand même étonnant pour une ville où, il y a quarante ans, il relevait de l'exploit de voir une femme dehors et qui se libérait par la suite pour se retrouver encore cloîtrée du fait de la montée phénoménale de l'intégrisme religieux d'abord et la violence islamiste armée par la suite. Elle dira à juste titre : «Détrompez-vous, la Colliote sort, travaille, va à la plage, s'amuse quand les conditions s'y prêtent. Il y a eu l'insécurité, c'est vrai, comme partout ailleurs.» Il est vrai que déambuler dans Collo nous a permis de constater qu'il n'y avait rien de bien particulier à la gent féminine ; que, si des femmes portent le voile, nombreuses sont celles qui ont un port occidental des plus ostensibles, discutent, rient dans la rue et même se… baignent en ce chaud samedi d'octobre.Dans les discussions que nous avons eues avec les jeunes, la question du logement, à aucun moment, n'a été soulevée. Est-ce à dire qu'il n'y a pas de crise en ce sens dans cette charmante commune ? «Les postulations sont importantes, mais les demandeurs ont pleinement saisi l'idée d'opter pour la formule du LSP qui reste de l'avis de tous la panacée pour quiconque aspire à avoir son logement, à l'obtenir même si les retards dans la réalisation sont une règle. Et rien que pour cela nous cultivons un véritable acharnement à répondre à ces préoccupations si simples et légitimes du citoyen.». Parmi cette même population de Collo et plus particulièrement chez les seniors, la situation est autrement appréhendée par une catégorie sociale qui a eu le temps de surfer sur la nature multiple des pouvoirs, de ses représentants à tous les niveaux, des promesses rarement tenues et en conclusion de leur habitude à ne croire qu'en eux-mêmes et rarement en les dirigeants et encore moins en les élus locaux. C'est donc désabusés que le groupe de lecteurs de journaux
francophones -la précision est de mise sans qu'elle ait besoin d'être explicitée-, attablé de bon matin à une terrasse de café du front de mer (baie des Jeunes Filles) nous fera le plaisir d'une véritable démonstration de culture politique et surtout de lecture de la situation aussi bien passée que des projections pour l'avenir. «Ce serait faire preuve de malhonnêteté que de dire que la gestion de l'actuelle équipe communale est semblable aux précédentes. Elle n'est visible toutefois que par certains aspects de l'amélioration de la vie quotidienne ; nous vous citerons l'amélioration de l'AEP, la résorption des problèmes d'assainissement, l'éclairage public et la viabilisation des routes et de la chaussée. Même si en réalité les interventions ou améliorations n'ont visé que les lieux accessibles aux visiteurs et plus particulièrement ceux officiels», soulignera un directeur d'école à la retraite, alors que, prenant la parole, un de ses amis dira : «Comme partout ailleurs, la difficulté réside premièrement en une démographie galopante qui nuit énormément à un développement social harmonieux. Vous avez dû le remarquer, Collo est enclavée, cernée par des montagnes et la mer, ces avantages naturels sont devenus hélas des inconvénients. De notre temps, la population était scindée en deux groupes distincts, il y avait ceux qui étudiaient et aspiraient à devenir agents de l'Etat et ceux qui travaillaient la terre ou y étaient employés. L'harmonie ‘‘nature'' et ‘‘réalité'' était quasi parfaite. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, la population s'est phénoménalement multipliée, la majorité a fait des études supérieures, les terres et par extension les espaces agricoles ont rétréci comme peau de chagrin en raison de l'avancée du béton mais aussi par l'extinction progressive des travailleurs de la terre. Tout cela ne peut se traduire que par un sentiment de mal-vivre, un malaise heureusement contenu par la notion de solidarité familiale, des règles de bon voisinage mais également le caractère même de citoyens éduqués de la population locale. En fait, l'essence de la ruralité et les qualités qui s'y rattachent naturellement préservent harmonieusement les équilibres entre les Colliotes.» Et question de terres agricoles qui rétrécissent comme peau de chagrin, il est vrai qu'il serait difficile pour des élus de faire une omelette sans casser des œufs. Etait-il en effet possible de résorber, même par anticipation, une éventuelle crise de l'habitat sans rogner sur ce qui constituait l'orgueil de la région : les terres agricoles de Teleza.
En tout état de cause, il est indéniable que, si on ne peut en aucun cas parler d'idylle parfaite entre élus et citoyens, il serait tout autant arbitraire de laisser croire que, si c'était à refaire, les Colliotes ne le referaient pas. C'est-à-dire donner leurs voix encore au RCD sinon à une formation autre que le… FLN. Et le meilleur indicateur serait de souligner que, pour la première fois de l'existence de la commune de Collo, la municipalité clôt l'exercice par un budget équilibré.


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