Ilawlawen el malaikath (le Youyou des anges) est le dernier album de Djamel Allam. «Cet album est une aventure humaine et culturelle qui a duré trois ans», dira d'emblée l'artiste devant un parterre de journalistes et d'artistes venus nombreux assister à sa conférence de presse, organisée hier par les Etablissements Arts et Culture. «Je suis ici pour annoncer officiellement la naissance de Youyou des anges», soulignera l'artiste. Le CD de dix chansons est un hommage «que je voulais rendre aux grands artistes», précisera Djamel Allam, dont Hachemi Guerouabi, Farid Ali, Djamel Amrani. On y trouve une chanson dédiée aux harraga. En ce sens, l'artiste ne cachera pas sa peine face à ce sujet épineux qui touche les jeunes Algériens : «Je voulais avec cette chanson rendre aussi hommage à H'med Malek, mais le problème qui s'est posé, c'est que je me suis retrouvé sans mots et sans voix, j'ai eu une sorte de blocage, alors c'est devenu un morceau instrumental magistralement exécuté par de jeunes talents.» Hachemi, Dassine, Tamurt, Taghit, Ghori, Muhend, A yemma, Ay agellid, Agressé dès ma naissance, sont les différents titres du nouvel opus de Allam. Concernant le choix du titre de l'album, il dira : «Lors de mon concert à Alger en 2004, une jeune chorale m'avait fait l'honneur de chanter pour moi cette merveilleuse chanson à la force poétique sans pareil. Je n'ai cessé depuis d'y penser en me promettant de la faire figurer sur mon prochain album. C'est à présent chose faite et cela même a inspiré le nom de cet opus.» Par ailleurs, l'artiste déplore l'état actuel de la chanson algérienne qui est très bas. A ce propos, il précisera que «la chanson est un moyen de propagande, elle se diffuse et on peut faire passer des choses», d'où le choix des paroles. Comme il a évoqué la problématique du piratage, tout en parlant de la situation de l'artiste en Algérie : «On n'a même pas une couverture sociale», mais, au moins, «ces dernières années, on rend hommage aux artistes de leur vivant et c'est tant mieux», soulignera Allam. De son côté, Amar Azzouz parlera du nouvel opus et dira : «Ce travail est à encourager parce qu'il nous ramène aux standards universels. J'ai apprécié ce produit culturel.» Comme il a évoqué à son tour le niveau de la chanson algérienne, il affirmera que «ce dernier est assez bas. Notre chanson ne rayonne pas et pourtant on a des potentialités, il y a vraiment des énergies dans ce pays mais on ne leur donne pas leur valeur». En réponse à une question sur les tournées de l'artiste, il dira : «On prévoit une tournée avec Résidence mais pas dans l'immédiat, et il y aura Khaled et plusieurs autres artistes.» Djamel Allam n'a pas manqué de remercier tous ceux qui ont participé à cet opus, dont Khaled, Ahmed Agoumi, Mohamed Lamine et tant d'autres, ainsi que toutes les institutions culturelles. T. L.
