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L'économie tunisienne en quête d'un nouveau souffle
Confrontée aux résidus de l'ancien système
Publié dans La Tribune le 07 - 02 - 2011

La Tunisie, comme de nombreux pays du monde arabe et de la région Mena (Afrique du Nord – Moyen-Orient), souffre d'énormes disparités dans le développement socio-économique entre les zones rurales et les zones urbaines. Les derniers événements qu'a connus ce pays et qui se sont soldés par la chute de Ben Ali sont, entre autres, engendrés par ces inégalités, selon les experts.
Dans une conférence sur le défi de la sécurité alimentaire animée mi-janvier dernier à Alger, l'expert du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam), Sebastien Abis, avait justement lié la situation en Tunisie à la fracture intra-territoriale qui traverse ce pays, comme c'est le cas d'autres régions de la rive sud de la Méditerranée. Il avait noté que les territoires ruraux sont marginalisés dans l'action politique. D'où les écarts flagrants dans le développement entre les villes et le monde rural. Ce sont ces écarts qui sont, selon M. Abis, porteurs de turbulences politiques et de mécontentement social. «La crise en Tunisie trouve son origine dans la distorsion territoriale qui a existé dans ce pays», a expliqué l'expert du Ciheam.
Réduire les disparités régionales
Aujourd'hui que le régime de Ben Ali est tombé et en attendant de passer à une autre étape, les nouveaux dirigeants tunisiens composant le gouvernement de transition ont du travail pour mettre fin à ces déséquilibres. Réduire les inégalités régionales sur fond de chômage endémique est le principal défi auquel est confrontée l'équipe de Mohamed Ghannouchi. Pour les économistes tunisiens, c'est sur tous ces aspects que le gouvernement devrait intervenir.La révolution tunisienne, faut-il le noter, a pris de l'ampleur à partir de revendications sociales dans les milieux ruraux laissés-pour-compte sous le régime déchu.«Une croissance durable est indispensable pour la réussite de cette transition, mais cela va prendre du temps, voilà le problème du gouvernement de transition qui est seulement capable de gérer le quotidien», a estimé à ce sujet l'économiste tunisien Abdeljelil Bédoui, repris la semaine dernière par les agences de presse.«La Tunisie a souffert depuis l'indépendance, en 1956, d'un racisme économique, engendrant la révolte des ruraux et des exclus des régions à dominante rurale», a affirmé de son côté l'analyste tunisien Khémaies Krimi.Pour illustrer cette situation de déséquilibre, il a rappelé qu'en 2004 le gouvernement avait lancé une politique d'aménagement de territoire qui faisait la part très belle au littoral en matière d'investissements, tandis que pour le reste du pays, ce n'était que de «l'assistance sociale». Un point que n'avait pas manqué de soulever Sébastien Abis lors de son passage à Alger. «La priorité est allée au littoral urbanisé », avait-il relevé.
Que fera le Premier ministre Mohamed Ghannouchi pour freiner, sinon réduire cette fracture ?Dans sa feuille de route alliant «transition démocratique et relance économique», le gouvernement de transition promet pour les régions abandonnées depuis des décennies l'adoption d'un nouveau schéma national pour les équiper et les doter d'infrastructures. Le versement d'une aide exceptionnelle de
260 millions d'euros pour les régions les plus pauvres et l'octroi d'une allocation mensuelle de 78 euros aux chômeurs diplômés de longue durée figurent également parmi les actions prévues. Sera-ce suffisant devant l'immensité des besoins affichés dans ces régions
laissées pour compte pendant des dizaines d'années ?Pour l'expert tunisien Mahmoud Ben Ramdhane, il y a lieu de lancer «dans l'immédiat» un grand programme de chantiers publics, qui reste à financer dans un pays où le taux de chômage des diplômés a grimpé à plus de 33% à l'échelle nationale, ce qui représente 200 000 personnes. Ce taux doit avoisiner les 60% à Sidi Bouzid, d'où est partie la révolte.«Le problème va s'aggraver parce que les futurs diplômés de 2015 sont déjà dans les universités», a averti Ben Ramadane qui ajoutera : «Chaque année, 80 000 diplômés arrivent sur le marché du travail, alors que l'économie dans sa structure actuelle ne peut pas offrir plus de 40 000 emplois.»
Les investisseurs étrangers reviennent
Par ailleurs, au défi de l'équilibre régional et du chômage s'ajoute celui d'organiser l'économie expurgée du clan Ben Ali, dont les membres ont longtemps constitué les principaux acteurs économiques du pays.Sur cette question, Abdeljelil Bédoui espère «des signaux forts rapidement». Pour lui, la stabilité se paye au prix de la nationalisation des entreprises du clan Ben Ali et de la régulation du marché informel qui représente 36% à 40% des emplois non agricoles et entre 10% et 15% du PIB. Un premier pas est franchi à cet effet avec le passage de deux banques tenues par des proches de Zine El Abidine Ben Ali (Zitouna et la Banque de Tunisie) sous contrôle de la Banque centrale de Tunisie. Selon M. Bédoui, l'équipe de transition ne fera pas de miracles.En attendant que des
changements audacieux interviennent, l'heure aujourd'hui est au bilan de l'impact sur l'économie.Deux semaines après la chute
de Ben Ali, même il est encore difficile d'évaluer l'impact, le gouvernement a tout de même avancé une perte de 1,6 milliard d'euros (environ 4% du PIB). Les deux sociétés publiques, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT), perdent environ 3 millions de dinars (1,5 million d'euros) chaque jour, selon l'agence TAP. Le temps est aussi au redémarrage de l'économie avec le retour des investisseurs étrangers, notamment français, dont la présence est importante en Tunisie. D'ailleurs, selon le président de la Chambre de commerce franco-tunisienne, Habib Gaïda, la quasi-majorité des entreprises françaises (1 270 sur les 3 175 entreprises étrangères du pays) a redémarré deux jours après la chute de Ben Ali à la mi-janvier. Pour sa part, le groupe hôtelier Accor, qui a indiqué la semaine dernière avoir «perdu 25 millions d'euros en Tunisie», a affirmé qu'il allait revenir exploiter deux hôtels à Tunis en juin prochain avec de nouveaux partenaires. Ce ne sera qu'à partir de ce mois que l'impact sur le tourisme, qui représente 6% du PIB de la Tunisie (avec des recettes de 13 milliards de dollars), sera évalué avec l'ouverture de la saison estivale qui voit annuellement défiler un million d'Algériens.
S. I.


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