Photo : M. Hacène Par Samir Azzoug Le ministre de la Communication Nacer Mehal appelle toutes les forces concernées à participer aux ateliers sur la révision de la loi sur l'information de 1990. «J'appelle les journalistes, les éditeurs et les spécialistes à participer aux ateliers que nous allons organiser. Ce véritable chantier que nous ouvrons se muera certainement en états généraux de l'information. J'appelle les gens de la presse à se séparer de cet esprit de suspicion permanent et à adhérer à la démarche», déclarait-il, hier, sur les ondes de la radio nationale Chaîne I. En termes de mesures concrètes et urgentes, le ministre de l'Information cite la dépénalisation du délit de presse, qui ne relève pas des prérogatives de son ministère mais de celui de la Justice. Il affirme toutefois que le gouvernement «a déjà commencé à travailler pour réviser les articles 144 bis et 146. On se dirige vers l'abrogation de la peine d'emprisonnement qui sera remplacée par des amendes allant de 150 000 à 750 000 DA». S'agissant du code de l'information, Nacer Mehal explique que celui de 1990 est un bon socle à appliquer et compléter seulement. «Ce code restera le repère. Il s'agira de le renforcer sur certains aspects», prône-t-il. Concernant le code de l'éthique et de la déontologie du métier de journaliste, le ministre fera remarquer que «l'Etat n'est pas ici pour réguler, il est là pour accompagner l'effort. La question de déontologie est l'affaire des journalistes et des éditeurs».Se désolant des conditions socioprofessionnelles des journalistes, le ministre se fait paternaliste en déclarant : «Nous avons d'excellents journalistes, mais nous ne savons pas les motiver. C'est pour cela que nous allons amorcer deux lignes directrices pour y mettre un terme.» Il citera d'abord la mise en place d'une grille nationale de salaires pour les journalistes et travailleurs de la presse en prenant en compte les spécificités de chaque poste. Ensuite, la carte de presse pour laquelle une commission est en phase de constitution par des membres de la presse et des responsables au niveau du ministère de l'Information. L'autre décision réside dans l'accès à l'information. Pour cela, le ministre affirme que le domaine de l'information officielle sera revu incessamment puisqu'un dossier a été remis au gouvernement sur ce sujet et que l'exécution des recommandations se fera dans deux à trois mois. Il ne s'agira pas de faire de la propagande, mais de l'information. «Chaque ministère, chaque institution devra avoir une cellule de communication et un représentant. Non pas des chargés de presse uniquement.» S'agissant des médias lourds, M. Mehal explique qu'un dossier a été remis au gouvernement et sera discuté au prochain Conseil des ministres pour organiser, structurer et donner un cachet unique à chaque chaîne de télévision existante et pour qu'elle réponde aux attentes des citoyens.Interrogé sur les critiques du rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'expression, M. Mehal déclare que Frank La Rue «a été un peu intoxiqué. Il n'y a eu aucun refus de visa ni d'accréditation pour les journalistes étrangers. Et surtout pas de censure de journaux», assure-t-il. Et de poursuivre : «Jusqu'à présent, aucune recommandation ne nous est parvenue. Quand il présentera son rapport, on répondra», insiste le ministre qui dénonce des campagnes «contre l'Algérie» menées par certains médias français et autres des pays arabes. «Je suis contre les campagnes médiatiques pour répondre aux accusations. Je préfère une forme de communication professionnelle basée sur le dialogue. Et chacun sait ce qu'il vaut», précisera-t-il.