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«Los Indignados» : épiphonème ou remise en cause de l'ordre économique mondial ?
Le mouvement des indignés prend de plus en plus d'ampleur en Espagne
Publié dans La Tribune le 14 - 06 - 2011

Les médias occidentaux étaient impatients, se demandant quel régime arabe, affreusement autoritaire, terriblement tyrannique, notoirement corrompu allait être déchu ces prochaines semaines; ils étaient tous aux aguets, tels des oiseaux de proies, attendant le prochain feuilleton médiatique qui allait alimenter leur nouvelle «rente viagère». La Syrie ? Pas si simple. Le Yémen ? Pas très
«glamour». L'Arabie saoudite ? Il ne faut pas exagérer ! Cette prochaine «révolution» allait être décortiquée pendant des heures
par de pseudo-experts. On allait nous expliquer, une fois de plus, que le désir de liberté des peuples arabes a poussé ces derniers, au péril de leur triste vie, à se dresser courageusement contre leurs affreux tortionnaires; que l'élément déclencheur de ces insurrections populaires est l'aspiration à la démocratie. Oh la démocratie ! Quel beau concept, si romantique, si fédérateur, si idéaliste mais tellement anti-démocratique dans sa pratique traditionnelle, c'est-à-dire occidentale, soi-disant représentative, représentative de qui, de quoi, des peuples ? Prenons l'exemple de nos voisins «barricadés» européens, l'Espagne par exemple, grande démocratie dirigée par le socialiste José Luis Zapatero - qui se couche à la première mesure d'austérité imposée par le FMI. 45% de taux de chômage des jeunes, n'y a-t-il pas un hic quelque part, un paradoxe ? La jeunesse d'une grande démocratie devrait être, en théorie, prospère, heureuse, épanouie ! Mais certainement pas indignée, dégoûtée du modèle de société qui lui est imposé, désenchantée par le pouvoir de «gauche» en place !
La fin d'une mystification ?
Contrairement aux «percepts» ultralibéraux que nous ont rabâchés les Milton Friedman (prix Nobel d'économie) et compagnie pendant des décennies, cette jeunesse-là qui est née et qui a grandi dans un pays soi-disant libre et démocratique est «indignados» ! Pire, pour les parangons du libéralisme mondialisé, ce ne sont pas «d'affreux» gauchistes totalement idéologisés ou des altermondialistes
à la pensée structurée qui sont à l'origine de ce mouvement; non ce sont de simples jeunes «facebookisés» sans espoir, qui ne comprennent pas très bien le concept de répartition équitable des richesses prôné par leurs gouvernements «progressistes». Ces «Indignés» s'interrogent, en effet, à la vue de cités fantômes, essentiellement construites pour alimenter la bulle spéculative immobilière, alors que ces trentenaires dorment encore chez papa et maman; ils s'inquiètent face à un avenir qui s'annonce plus qu'incertain, ils désespèrent face à la montée des inégalités. Alors, qu'est-ce que la liberté ? Peut-on se revendiquer d'être un homme libre quand on n'a pas de logement, pas de travail et, par conséquent, pas de dignité ? La liberté est-elle intrinsèquement liée à notre capacité de contester l'ordre établi ? En partie, certainement; mais cette possibilité-là, a-t-elle un sens quand on est condamné à vivre dans la misère, quand l'ascenseur social est bloqué au sous-sol, quand les «boursicoteurs» se remplissent les poches sur le dos de petits épargnants, quand le pouvoir politique, censé défendre l'intérêt général, est assujetti à l'ordre économique mondial ?
On peut légitimement s'interroger, et si la justice sociale et l'égalité étaient les conditions sine qua non de l'avènement de vrais régimes démocratiques, et non pas de démocraties «préfabriquées» avec une représentation nationale essentiellement composée
de notables, soumis aux lobbys économiques et financiers, comme c'est le cas en Espagne. Ne serait-ce pas, d'ailleurs, ce que l'on
nous «propose», un Parlement démocratiquement élu pour baisser les impôts des plus favorisés et bloquer les salaires des plus modestes ? Faut-il rappeler que les principales mesures des «socialistes» espagnols ces dernières années ont consisté à supprimer l'impôt sur la fortune, à baisser le coût du travail, c'est-à-dire les salaires, et à réduire la part budgétaire allouée aux services publics ? Socialistes, vous avez dit ? Et l'appétence des médias occidentaux pour les désordres qui frappent le monde arabe, ne serait-elle pas la transcription d'une volonté du capital transnational de se défaire de ces derniers obstacles, de ces dernières entraves culturelles, afin d'achever son entreprise de globalisation des codes sociaux, qui peut aisément s'assimiler à une «lobotomisation» généralisée des peuples ? Sommes-nous condamnés à devenir des consommateurs «écervelés» et obèses voués à irriguer l'économie mondialisée, alors que des centaines de millions d'individus dans le monde entier meurent de faim ? En définitive, la liberté qui nous est proposée consiste-t-elle à flatter nos bas instincts, mercantilistes, égoïstes, individualistes ? Il faut admettre que cette machine froide réussit à contaminer les esprits les plus éclairés.Evidemment, la critique des modèles économico-politiques étrangers, plus précisément occidentaux, ne valide pas de facto la nature des régimes dits autoritaires. Comment, effectivement, cautionner, pour prendre des exemples très concrets, la répression violente de certains mouvements sociaux tels que celui des médecins résidents grévistes algériens? Comment rester insensible face à l'instrumentalisation de la religion musulmane à des fins politiciennes; l'islamisme ne serait-il pas, d'ailleurs, l'allié objectif de l'ordre économique mondial ? Ou plutôt une forme de réincarnation de l'ordre clérical ? Cette police de la pensée et de l'expression des émotions humaines est incontestablement une entrave au développement de l'imagination des peuples et tout simplement au déploiement de la raison humaine; mais elle est une conséquence également des inégalités sociales, des injustices, de l'ignorance. Qui peut, en effet, contester le fait que l'extrémisme religieux et le nationalisme sont «les patrimoines de ceux qui n'en ont pas», comme dirait Jean Jaurès ? Elles sont aussi, et surtout, un moyen de revanche sociale, un outil de remise en cause de l'ordre établi. Toutes les révolutions qui ont d'ailleurs marqué le monde moderne, qu'elles soient ouvriéristes comme en Russie, fasciste comme en Allemagne et en Italie, ou théocratique comme en Iran, ont toujours été le résultat d'une profonde colère sociale, d'une explosion de la pauvreté, d'une décadence des élites politiques. Tous ces maux ont été instrumentalisés par les populistes en tous genres. Par conséquent, nous n'échappons et nous n'échapperons pas à cette règle. En définitive, au lieu de subir les affres d'une «sous-démocratie» qui aliène plus qu'elle ne libère, commençons par assurer à chacun et de manière inconditionnelle des besoins élémentaires : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, s'éduquer; ce sont, là, les bases de l'édification d'un vrai modèle démocratique. Ces fondements qui devraient guider toute politique publique ont longtemps été portés par les mouvements altermondialistes, moqués par les élites libre-échangistes, mais, face à l'adhésion populaire, ces derniers seront obligés de revoir leur copie, car l'histoire ne répond à aucun déterminisme mécanique. Elle est ce que les hommes et les femmes en font.
S. H.


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