De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar D'aucuns s'interrogent sur la problématique des constructions illicites qui ceinturent et essaiment la ville d'Oran. La perspective de relogement des familles évoluant dans ce type d'habitation a relancé l'espoir de voir éradiqué définitivement ce problème épineux. Cela est d'autant plus justifié que le wali d'Oran avait annoncé, au début de son installation, son intention de venir totalement à bout des bidonvilles d'ici à l'horizon 2012. Les retards flagrants enregistrés dans la réalisation des programmes de l'habitat et les nombreuses irrégularités qui ont accompagné les opérations d'attribution des logements sociaux ont, lourdement, hypothéqué l'équilibre social souhaité et envisagé. Aujourd'hui, la capitale de l'Ouest se retrouve avec une multitude de difficultés et de contraintes sur les bras qui alourdissent le poids de la demande. Selon des recensements effectués par les services de l'urbanisme, la wilaya d'Oran engloberait pas moins de 10 000 habitations précaires et illicites essaimant son territoire du sud au nord et de l'est à l'ouest. Ces bidonvillesn qui continuent de pousser comme des champignonsn sont répartis sur plus de 155 sites, note-t-on dans le rapport. Le nombre d'habitants évoluant dans ces habitations précaires et illicites pourrait facilement dépasser les 60 000, nous dit-on de mêmes sources. L'exode rural et celui sécuritaire restent les principales sources d'édification de ces entités sociales urbaines anarchiques. Seulement, il n'y a pas que ces facteurs pour expliquer une telle évolution de ces bidonvilles à une vitesse alarmante. L'injustice sociale est également à l'origine de ces auto-constructions anarchiques et illégales qui, aux yeux des citoyens, restent l'unique alternative pour contourner les obstacles bureaucratiques, le népotisme et la corruption. Le graphe établi sur la concentration des populations démontre, de manière claire, que ce sont les communes et daïras à forte concentration de populations campagnardes qui sont le plus ciblées par ces transhumances irrégulières. Les quartiers sud de la ville d'Oran où résident une agrégation de populations issues d'horizons divers compte près de 4 000 habitations précaires. Elle est suivie par la commune de Sidi Chahmi avec plus de 1 400 habitations précaires et une cinquantaine de sites anarchiques. En troisième position, les communes d'Es Sénia et de Bir El Djir avec, respectivement, 915 et 664 habitations précaires. En fait, ce sont les chefs-lieux de daïra où le travail et les conditions de vie sont réunies qui focalisent l'attention et surtout l'intérêt de ces transhumances rurales et autres.