De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali L'ASMO ne sera plus seulement une association formatrice de talents mais un véritable club qui jouera, cette année, les premiers rôles en Ligue 2 mais qui, très bientôt, s'imposera en élite dans les compétitions continentales. C'est, en substance, la conviction affirmée du staff dirigeant, mené par un Mohamed El Moro, convaincu que le club qui a vu naître les Guemri, Tasfaout, Boukar, Lefdjah, Belkhetouat et d'autres encore, ne tardera pas à renouer avec la gloire.«Le plus difficile, l'année dernière, a été la rude mise en conformité avec les règles du professionnalisme, ce qui explique en grande partie que nous n'ayons pas pu assurer l'accession en D1. Aujourd'hui que nous sommes enfin libérés de ce fardeau administratif et mis en harmonie avec les règlements généraux de la FIFA et la FAF, nous pouvons nous occuper de football et de l'avenir de ce grand club», assure le président, arrivé à la tête de l'ASMO en 2007, à l'issue d'une saison catastrophique ayant (re) plongé le Verts en Ligue 2 et provoqué le départ de l'équipe dirigeante de l'époque sous les huées de supporters au bord de l'explosion. «Tout porte à croire que les mauvais jours sont derrière nous», rassure le président. Tout en appelant les amoureux de l'ASMO à se rassembler derrière leur équipe et en exhortant les responsables des structures sportives locales à se professionnaliser, il ajoutera : «Lors de la dernières journées, les guichets du stade Habib Bouakeul étaient clos et les billets se vendaient sur le trottoir. Vous trouvez que c'est normal pour un sport qui se professionnalise ?»«Nous pourrons garder nos joueurs. Avec la professionnalisation du football et les 10 milliards dont les clubs bénéficient à titre de prêt pour démarrer leur nouveau statut, les dirigeants espèrent rompre avec cette tradition qui veut que, pour pouvoir assurer les dépenses du club, l'écurie asémiste est contrainte de céder aux clubs les plus riches les joueurs qu'elle aura formé pendant cinq ou six années. L'ASMO a depuis toujours été le pourvoyeur de talents aux clubs comme à l'équipe nationale. Désormais, nous continuerons de nourrir la sélection nationale mais nous nous travaillerons à préserver nos joueurs pour renouer avec les victoires et les titres», souligne encore El Moro, en rappelant que le club offre de meilleurs salaires à ses signataires et que l'aspect financier ne devrait plus constituer un gros handicap même si «l'ASMO ne jouit pas de la solidité financières du reste des clubs nationaux.»Contrairement aux années passées donc, les Verts disposent, à la fois, d'instances administratives pouvant assurer une gestion normalisée de ce qui est devenu la SAA-ASMO, une entreprise soumise aux dispositions du code du commerce. «Nous ne sommes pas beaucoup à nous être conformés aux règlements généraux de la FIFA et la FAF, et vous allez voir que de nombreux clubs auront maille à partir avec la justice dès 2012», prévoit notre interlocuteur comme pour la justesse de la décision, prise l'année dernière, de prioriser l'aspect administratif au détriment des objectifs purement footballistiques comme l'accession en D1 ou la Coupe d'Algérie.«Notre ambition est maintenant d'accéder à l'élite, de jouer les premiers rôles dans toutes les compétitions et, bien sûr, de conforter notre statut de club formateur par la création d'un centre de formation à dimension régionale (Le club a notamment bénéficié de deux hectares à Canastel pour la construction d'infrastructures dont le centre de formation en question, Ndr)», ajoutera-t-il. Rassurer les supporters, l'ultime gageur Pour rassurants que soient les propos et louables les objectifs, l'ultime gageur qui attend le nouvel ASMO est la satisfaction des supporters, pour lesquels, les considérations administratives et financières restent des notions abstraites et dénuées d'intérêt : la victoire, la coupe, le championnat national, la participation à des tournois continentaux..., voilà ce que les supporters des Verts attendent de leur équipe (comme n'importe quel supporter de n'importe quel club au monde) : «Nous sentons la demande, nous l'avons vue lors des premières journées, confirme El Moro, et je crois que nous avons les moyens de convaincre les supporters de revenir au club.»Il reste à espérer que les supporters - longtemps leurrés et abusés - auront suffisamment de patience pour permettre à la nouvelle équipe d'aller au bout des objectifs assignés, dont l'accession en 2013. Ce n'est pas gagné d'avance...