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Hollande, l'autre François
Publié dans La Tribune le 18 - 10 - 2011

Côté pile, François Hollande, le candidat triomphalement désigné du PS français pour l'élection présidentielle de 2012 est un volubile joyeux. Côté face, l'homme autant que le politique est nimbé de mystère. Si la carrière de l'homme public est connue dans ses moindres recoins, la personnalité du dirigeant socialiste, présenté souvent comme un homme lisse, voire mou comme un dessert lacté, reste parfaitement inconnue. Preuve en est l'inexistence de biographies jusqu'à la parution récente d'une sérieuse tentative de Serge Rafy du Nouvel Observateur. François Hollande est disert, éloquent, mais se livre peu. Jusqu'à ces jours, seuls deux livres d'entretiens sont parus : pédagogue de la cohérence, il a un art consommé de la synthèse et de la production de sens. Les titres des ouvrages qui lui sont consacrés, ainsi que celui qu'il a cosigné avec son camarade Pierre Moscovici, éclairent un tantinet sa vie politique, tel un fil rouge. ça commence avec La Gauche bouge. ça se poursuit avec L'heure des choix et L'Idée socialiste aujourd'hui. ça se prolonge, plus nettement, avec les Devoirs de vérité et le Droit d'inventaire, avant de finir avec Le Rêve français et Un destin pour la France. Justement, le rêve français que François Hollande veut «réenchanter» comme il l'a clamé un soir de dimanche de victoire aux Primaires du Parti socialiste. Ce fils de médecin ORL favorable à l'Algérie française et à l'OAS et d'une assistante sociale de gauche, est déjà le premier produit d'un hiatus intellectuel, certainement d'un grand écart politique au sein d'une famille dont le père est issu d'une lignée batave qui a fait souche en France. Mais très vite, ce fort en thème, licencié en droit, diplômé d'HEC, de l'Institut de Sciences politiques et de l'ENA de Paris, choisira, sans barguigner, très tôt, François Mitterrand, déjà idole politique de sa grand-mère maternelle, par ailleurs son premier cornac politique. Si sa carrière politique doit beaucoup, à la fois, aux hasards des
rencontres marquantes et de sa volonté persévérante de faire carrière dans la politique, elle n'est, en aucun ca, rectiligne. Rien ne lui aura été du, octroyé ou facilité : le futur compagnon de Ségolène Royale, sa demie dans la vie comme dans la politique, aura tout arraché, de haute lutte, avec talent, au plus près des gens, avec l'intelligence des situations, des femmes et des hommes. Même s'il a commencé son parcours politique dans l'entourage de François Mitterrand au PS et à l'Elysée, il n'a jamais été parachuté dans une quelque circonscription électorale facile. Ne s'est-il pas lancé dans la bataille électorale contre Jacques Chirac lui-même lors des élections législatives de juin 1981, en Corrèze où il fut battu à plate couture ? Deux années après, il récidive mais cette fois-ci, bingo, il est élu conseiller municipal à Tulle, dans cette même terre de prédilection corrézienne de Chichi le redoutable. Et, dans pas longtemps, il sera député de ces mêmes terres de Corrèze. Tout tombe donc à point pour celui qui sait attendre et s'y préparer.
En 1994, il est secrétaire nationale du PS chargé de l'économie. Et en 1995, il est, double porte-parole de Lionel Jospin, candidat à l'élection présidentiel ou Premier secrétaire du parti. La suite est à l'avenant même si Hollande le lisse, est une redoutable anguille sur laquelle tout glisse et qui peut, dit-on, glisser entre les mains. Tour à tour, maire, député européen, député français, président de Conseil général et premier secrétaire du PS, Hollande, l'ancien rondouillard est un roublard que personne n'a vu venir. Longtemps catalogué comme l'homme de la «synthèse molle», c'est-à-dire du consensus à l'eau tiède, François Hollande a gagné en épaisseur politique à mesure qu'il perdait ses kilos superflus. Le jovial qui se livre peu est finalement un coriace. Longtemps enfermé par ses adversaires et ses détracteurs dans des clichés tels Flamby, le sirupeux flan caramel ou Monsieur petites blagues, l'ex-visage poupin du socialisme français est un pugnace comme le voit un Jacques Chirac, de plus en plus admiratif, de plus en plus séduit par ce Corrézien d'adoption. «C'est un faux gentil», qui est «pire qu'une savonnette», dit de lui son futur adversaire Nicolas Sarkozy. Hollande, qui marche finalement sur les traces de l'autre grand François du socialisme français, le Mitterrand par deux fois président de la France, a su provoquer sa chance. Lui créer les conditions favorables de manifestation, au bon moment. Savoir l'attendre, lui faire le dos rond même quand la mère de ses quatre enfants avait alors les faveurs de l'opinion socialiste et des courbes des sondages pour affronter, en 2007, le petit Goliath de l'UMP. Mine de rien, Flamby a fini par coiffer tout le monde socialiste sur le poteau. Il doit cela, avant tout, à la fine intelligence de celui qui sait mais qui laisse dire. Qui sait attendre, en éprouvant la patience des autres. Il doit cela aussi au destin mais peut-être aussi, un petit peu, à une certaine suite hôtelière No 2806, à New-York.
N.K.


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