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«La victoire d'El Ghannouchi n'est pas un plébiscite populaire»
Alaya Allani, historien, enseignant à la Faculté des lettres La Manouba de Tunis :
Publié dans La Tribune le 01 - 11 - 2011


Entretien réalisé par Younès Djama
La Tribune : Quelle lecture faites-vous de ces élections ?
ALAYA ALLANI : Ces résultats étaient attendus, du fait que tous les sondages évoquaient la montée fulgurante des islamistes (ceux d'Ennahda, bien entendu). Toutefois, on ne leur prévoyait pas le score de 41,5% puisque les derniers sondages ont accordé à Ennahda un score qui ne dépasse en aucun cas le seuil des 30%. De nombreux facteurs ont joué en faveur d'Ennahda. D'abord, la division au sein des partis démocratiques non islamistes d'une part, les querelles partisanes entre les chefs de ces partis de l'autre, l'incident de Nessma TV et les débordements sécuritaires ont poussé les électeurs à s'orienter vers un parti bien structuré pour barrer la route à un éventuel retour des Rcdistes (anciens responsables du parti de Ben Ali, Ndlr). Les Tunisiens étaient très hostiles à toute coexistence de ces personnages, qualifiés de suppôts de la dictature, au sein de la Constituante, raison pour laquelle les candidats des listes de l'ancien parti au pouvoir n'ont pas pu avoir plus que 7 sur 217 sièges. Les électeurs ont voté pour le changement et selon les résultats, ils n'ont pas voulu donner de chèque à blanc à n'importe quel parti. Maintenant, il incombe aux différents partis de chercher les compromis et les arrangements pour éviter les anciennes pratiques du parti unique.
Pourquoi l'annonce des résultats a-t-elle tardé ?
Le retard dans l'annonce des résultats s'explique par le dépouillement manuel et par le manque d'expérience technique du Haut Comité indépendant des élections. Les responsables de cette instance ont été obligés d'examiner convenablement toutes les requêtes et les rapports qui avaient signalé des abus qui pourraient, le cas échéant, représenter une infraction à la loi électorale.
Des voix ont appelé à l'invalidation des résultats.
Les observateurs nationaux et internationaux n'ont pas soulevé des atteintes graves à l'opération électorale. Il y a certes eu des abus, pas trop graves néanmoins, et qui n'avaient aucunement une influence notable sur le résultat final des votes. Les plaintes des différentes parties lésées seront traitées par le tribunal administratif qui aura prérogative de trancher dans un délai d'une semaine et publiera en outre son rapport. Toutefois, et selon quelques observateurs et analystes, rien ne pourra affecter la structure globale des élections, entre autres les sièges distribués au sein de la Constituante.
Le triomphe du parti Ennahda est-il mérité ? Rached El Ghannouchi a-t-il intérêt à être majoritaire dans la nouvelle Assemblée ?
Le parti de M. Ghannouchi est classé premier, mais il n'est pas majoritaire. Par conséquent, il ne s'agit aucunement d'un plébiscite populaire comme certains tendent à l'affirmer. Le triomphe de son parti s'explique par son travail de terrain très poussé comparativement aux autres partis. Il a su, aussi, bénéficier de la conjoncture nationale et internationale. L'ambassadeur américain à Tunis a tenu le 28 octobre 2011 une conférence de presse où il a confirmé le soutien politique et économique de son pays au nouveau gouvernement. Les mêmes positions ont été prises par les Turcs et les Qataris. Les islamistes qui étaient les meilleurs gagnants du printemps arabe s'apprêtent à prendre le pouvoir dans tous les pays qui ont vécu une révolution, mais, ce qui est nouveau pour eux, c'est qu'ils commencent à accepter de composer et de collaborer avec les partis laïques (on trouve les mêmes attitudes chez les islamistes libyens, égyptiens, syriens et yéménites).
Quels enseignements tirez-vous de ces premières élections démocratiques post Ben Ali ?
Le premier enseignement, c'est que les Tunisiens veulent s'assurer de la crédibilité des islamistes et, surtout, de leurs promesses sur le plan politique et social (liberté d'expression et droits de la femme).Le deuxième enseignement est le suivant : les islamistes, malgré leur triomphe, ne se trouvent pas dans une situation confortable, il est temps pour eux de mettre en application les promesses électorales concernant le chômage (Ennahda a promis dans sa campagne électorale de créer 490 000 emplois au cours des cinq prochaines années). Le troisième enseignement : le mouvement Ennahda sera obligé de neutraliser une partie de sa base qui demeure très proche du salafisme et qui ne cesse de demander l'application de la Charia. Le quatrième enseignement : les forces démocratiques non islamistes vont se réorganiser pour créer un contre-pouvoir puissant qui fera l'équilibre avec une coalition au pouvoir.
Comment avez-vous trouvé l'engouement des Tunisiens pour ces élections ?
Les Tunisiens s'attendaient à un tel résultat, peut-être pas avec un tel score. Mais ils avaient une grande peur du retour des anciens responsables RCD de Ben Ali au pouvoir.Les Tunisiens ont cru au changement, à la rupture totale avec l'ancien régime. Ils font confiance cette fois aux islamistes mais ils n'hésiteront jamais à retirer leur confiance s'ils découvriront l'incapacité de ce mouvement à concrétiser leurs aspirations et revendications depuis bien longtemps.


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