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Le rail en ruine
Chemin de fer à Annaba
Publié dans La Tribune le 21 - 11 - 2011


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
La voie ferrée est en très mauvais état, les ballasts sont quasi inexistants sur certains tronçons ou alors ils sont en gravier argileux qui, sous l'effet de la pluie et des chaleurs se désagrège et provoque des affaissements. La signalisation électrique est souvent en panne et les mécaniciens sont obligés à chaque fois d'arrêter le train pour appeler un chef de service et demander si la voie est libre. Les incidents et les déraillements ne se comptent plus, à tel point que chaque mois on en recense 2 à 3 avec des dégâts plus ou moins importants et des pertes qui se chiffrent en millions de DA. Le 6 décembre 2008, un train de carburant avait déraillé vers 1heure du matin à quelques centaines de mètres de la gare de Ain Bouziane dans la wilaya de Skikda. Le contenu des 3 wagons-citernes, soit 120 mètres cubes de mazout, s'était déversé de part et d'autre de la voie ferrée et s'est répandu jusqu'à atteindre l'oued en contrebas. Les rails étaient fortement endommagés par le choc et le poids des wagons couchés à quelques mètres. La distribution des carburants avait été perturbée dans toute la région. Annaba était à sec et à Souk-Ahras, ce fut la panne sèche pendant près de 2 jours
Les engagements contractuels auprès de Ferphos ArcelorMittal et Fertial n'ont pas été tenus et ces entreprises s'étant trouvées en rupture de stock ont fait appel au transport routier par camions de gros tonnage. Le tronçon le plus sinistré du réseau est celui reliant Annaba à Tébessa en passant par Souk-Ahras (près de 250 km de voie ferrée), une région montagneuse avec de fortes déclivités où les ralentissements des trains sont fréquents du fait des affaissements localisés principalement entre Mechroha et Bouchegouf. Déjà en 2006, en plein hiver, le déraillement d'un train minéralier à destination du complexe sidérurgique d'El Hadjar à hauteur du PK 60 à Medjez Sfa ( Bouchegouf) avait bloqué la circulation durant près de 2 mois : voyageurs, marchandises, trains de carburant, minerai de fer et de phosphate, rien ne passait plus dans les 2 sens. La région avait été étouffée sur le plan économique et l'activité presque réduite à néant. Le trafic ferroviaire rétabli finalement après la mobilisation de plusieurs équipes et après des travaux de consolidation et de confortement du tronçon à l'origine du déraillement n'était plus le même, les mécaniciens étant obligés de ralentir sur plus de 56 km de voie. Cela avait occasionné des retards dans les expéditions à telle enseigne que le nombre de trains circulant sur cette voie a été réduit de moitié.
Les inquiétudes d'un syndicaliste
«Avant ce déraillement, en 24 heures, nous dit un syndicaliste de Souk-Ahras, pas moins de 8 trains circulaient sur cette voie, aujourd'hui on en est à 4 et encore, ceux-ci ne sont jamais à l'heure parce que la voie n'est plus aussi sûre qu'avant, les travaux effectués sont bâclés, c'est du bricolage et c'est juste pour permettre aux trains de circuler au ralenti. Pour preuve, le train Bouchegouf- Guelma a été supprimé et la ligne est aujourd'hui désaffectée, Souk-Ahras-Annaba idem pour un problème de câble de caténaire, Annaba-Souk-Ahras-Tébessa ne circule plus, Souk-Ahras-Alger supprimé. La gare d'attache est Annaba et les voyageurs sont obligés de se déplacer dans cette dernière ville pour aller à Alger. Le train de banlieue Souk-Ahras –M'Daourouch, une ville située à une trentaine de kilomètres, a, lui aussi, fait les frais d'une décision de suppression. La situation du chemin de fer dans toute la région est catastrophique ; il faudrait tout revoir de fond en comble et dresser un bilan à partir duquel on pourra intervenir pour redresser la situation.»
Fermeture d'un centre de formation
Situation qui va de mal en pis : le centre de formation de Ain Sennour construit par la SNTF d'où sortaient des ingénieurs cheminots, des cadres d'exploitation et des services de Matériels et Tractions (MT), des mécaniciens, des chefs de train, des conducteurs, des chefs de services signalisation électrique, infrastructures et des chefs de canton a été fermé pour être cédé au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour en faire un institut supérieur des sports.Conséquence de cette fermeture, des dérangements, des pannes du système de régulation et de contrôle qui durent, du fait de l'absence de techniciens à même de procéder aux réparations nécessaires. Le poste de relais souple (PRS) de Souk-Ahras qui contrôle les aiguillages et la signalisation électrique à distance est en panne depuis 10 ans, on est revenu à l'aiguillage manuel et à la téléphonie pour le passage des trains. Les croisements sur la double voie entre Souk-Ahras et Ain Sennour ne sont plus automatiques puisque les trains doivent attendre que l'aiguillage se fasse par les personnels de la SNTF détachés sur place ; idem pour la signalisation électrique défaillante, les conducteurs de train s'arrêtent et prennent attache avec les chefs de service pour savoir si la voie est libre. Une fois, nous a rapporté un cheminot, un train est entré directement en gare sans contacter le responsable de service». Ce jour-là, il y a près de 2 ans, nous déclare notre interlocuteur, il y avait une rame stationnée sur la même voie empruntée par le train en question, il y a eu des dégâts matériels et on avait déploré la mort d'un cheminot.»
Machines «Taiwan»
En plus du mauvais état de la voie, il faut y ajouter le vol des câbles, l'état de vétusté des machines et des voitures, les actes de malveillance, les attaques de train, les jets de pierres, le manque de pièces détachées et un personnel plus que démotivé du fait des mauvaises conditions de travail. Durant les années précédentes, la DRF de Annaba a enregistré 200 milliards de cts de pertes rien qu'en câbles d'alimentation des installations électriques sans compter les coûts des retards occasionnés et les travaux de remise en service.
Les locomotives exploitées aujourd'hui, de conception franco-espagnole, ne sont pas puissantes et ne sont pas, selon les cheminots de la région, adaptées à la configuration du terrain et tombent souvent en panne ; «Les anciennes machines de conception allemande sont bien meilleures et nous n'avons jamais eu de problèmes, celles d'aujourd'hui sont qualifiées par tous de machines “Taiwan” : parfois, en cours de route et de nuit, l'éclairage s'éteint brusquement et le mécanicien n'y voit plus rien» ,nous confie un autre syndicaliste membre de la Fédération. Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est que rien ne va plus comme avant sur ce réseau ferroviaire dont le premier tronçon reliant Annaba à Bouchegouf a été mis en service en 1885. La ligne minière, poumon de l'économie de toute la région, est ruinée, sinistrée et est en passe de disparaître si des mesures urgentes ne sont pas prises par les pouvoirs publics.


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