Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le verdict dans l'affaire du kidnapping en 2009 de la petite Ritedj, à l'hôpital Sainte-Thérèse, a été rendu hier par le tribunal criminel de Annaba. 4 des 7 accusés ont écopé de 2 ans de prison ferme, 1 autre a été condamné à 4 ans, quant aux 2 derniers, dont une avocate, ils ont été blanchis. Cette affaire rocambolesque, de par le nombre et la qualité des personnes impliquées, avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque et avait donné lieu à bien des commentaires visant une avocate inscrite au barreau de Annaba, dont on disait qu'elle était la principale instigatrice. L'enquête menée par les services de sécurité suite à ce kidnapping, qui a eu lieu dans un hôpital public un jour de fête religieuse (Aïd El Adha 2009), a démêlé les fils de cet enlèvement, le premier du genre à Annaba. La bonne de l'avocate, une septuagénaire, avait pris sur elle de se débrouiller pour trouver à sa patronne, un enfant à adopter, puisque cette dernière ne pouvait pas en avoir. Elle s'adressa à une de ses connaissances qui, à son tour, prit contact avec un jeune homme qui promit de prendre en main cette affaire, moyennant le paiement d'une forte somme d'argent. L'affaire fut conclue et le jeune homme, motivé par la récompense promise, se mit en chasse. Entre-temps, la petite nouveau-née, Ritedj, qui souffrait d'un ictère, avait été admise pour soins à Sainte-Thérèse. Le malfaiteur, profitant d'un moment d'inattention, prit l'enfant et sortit de l'hôpital sans que personne ne remarque la scène. La petite a été ensuite remise à la femme, qui devait à son tour la remettre à la bonne de l'avocate. Les journaux avaient rapporté, le lendemain, qu'une fillette de quelques jours avait été kidnappée de l'hôpital Sainte-Thérèse. La panique avait gagné les complices du rapt, c'est pourquoi ils durent abandonner l'enfant devant l'hôpital d'El Hadjar, pour, finalement, être rendue à ses parents. Lors de l'audience qui s'était tenue avant-hier et qui avait duré jusque tard dans la nuit de lundi à mardi, le procureur avait requis de lourdes peines à l'encontre de tous les accusés, des peines allant de 6 à 10 ans de prison. La défense, elle, avait bien tenté de disculper les accusés sans, toutefois, réussir. Seul Maître Mokrane Aït Larbi, qui s'est déplacé expressément d'Alger pour défendre sa collègue, avait réussi à convaincre le tribunal de l'innocence de l'avocate, dont il disait que tout cela s'était passé à son insu et qu'elle ne pouvait pas avoir commandité pareil acte. A signaler aussi la présence de Maître Richard Sédillot de l'Observatoire international des avocats (OIA), dépêché par cette organisation pour assister sa consœur accusée.