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Le TAC a plus d'un tour dans son sac
La face cachée du Tour d'Algérie 2012
Publié dans La Tribune le 26 - 03 - 2012


Photo : Riad
De notre envoyé spécial
Mohamed Touileb

Le TAC, cette épreuve reine du cyclisme, la petite reine comme certains aiment à l'appeler affectueusement et qui mérite de loin le titre et la couronne qui ne va pas malheureusement avec mais qui est en passe de retrouver le trône, est d'une portée sportive immense. Dans une compétition où les hommes se dépassent et vont au-delà de l'effort, de leur force pour engranger, «bouffer» des milliers de kilomètres par des coups de pédale toujours aussi fabuleux. Un challenge unique qui vaut à chaque fois le détour. Unique en son genre par les performances qu'il permet de réaliser et par l'exemple qu'il donne aux jeunes, qu'ils soient curieux ou amoureux de ce sport, dans un contexte de persévérance et d'engagement sans limite. Durant cette édition 2012, la passion et l'émotion étaient certainement au rendez-vous. Malgré les résultats très moyens, en attendant peut-être mieux de nos représentants qui étaient cette fois confrontés à de sérieux et rudes concurrents, l'aspect sportif et les résultats n'étaient pas les seuls à primer lors d'une deuxième édition qui avait aussi pour but – principal selon les organisateurs de ce tour – de promouvoir le tourisme et mettre en avant une Algérie au potentiel mal exploité ou peut-être pas assez mis en valeur, pour ne pas dire du tout. Si la petite reine était revenue pour reconquérir son royaume d'antan, elle comptait aussi dépoussiérer tous les petits bijoux touristiques (disons une infime partie, la caravane n'ayant pas eu à traverser le territoire national qui a pas mal d'atouts à faire valoir) dont l'Algérie profonde regorge et qu'ont rencontrés, durant les cinq petites étapes inscrites au programme, les 500 personnes qui avaient pris le départ, à partir du Palais de la Culture (on peut y voir un symbole) Moufdi Zakaria à Alger pour une virée aussi conviviale que fabuleuse des villes ou des sites qui leur a été permis de découvrir. Une Algérie généreuse, ornée de ses plus beaux atouts et de ses plus beaux atours que la nature lui a offerts, ajoutés à ce magnifique ciel bleu et ce temps printanier avec sa touche particulière riche en couleurs. Multiplicité et diversité étaient donc les atouts maîtres d'une sublimissime randonnée. D'Alger à Oran en passant par Aïn Defla, Chlef et Mostaganem, faites «villes stars» de ce rendez-vous sportif traversant 12 wilayas et 200 communes aussi belles les unes que les autres. Retour sur un tracé de plus de 1200 km aux multiples richesses touristiques et culturelles sans pareil que l'Algérie a dévoilé sans compter à ses hôtes – notamment – qui ont été éblouis par le magnifique spectacle offert par une nature aux inépuisables réserves.

Blida, le berceau du cyclisme
Nous sommes le 10 mars 2012, au Palais de la culture à Alger. C'est sous un ciel légèrement couvert que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a donné le coup d'envoi de cette véritable aventure chargée d'aller à la rencontre, à la découverte de la profonde et riche Algérie. Lors d'une première étape annonçant déjà la couleur et reliant la capitale à Aïn Defla, la caravane du Tour d'Algérie «avalera», comme plat d'entrée, quelque 156 km inaugurés par une virée dans les rues de Bab El Oued sur la route desquels on aura pu apprécier La Casbah d'Alger trônant comme une gardienne du temple : ses fameuses bâtisses qui auront perduré et traversé l'époque des Ottomans et celle du colonialisme français. La vieille ville donnant l'impression de regarder passer les 100 cyclistes qui ont pris part à ce tour en leur donnant sa bénédiction. Les cyclistes issus de 13 pays différents et qui représentaient 18 équipes parcourront toute la côte Ouest d'Alger jusqu'à l'entrée de Staoueli. Le long du parcours, de Bologhine, à Aïn Benian en passant par Bains Romains, ils seront des centaines de curieux et d'amoureux du cyclisme à s'entasser en bords de route inhabituellement exigus pour profiter du spectacle, assister à cette première course où l'équipe danoise Concordia Cycling Team s'est illustrée. A Alger, ce qui a le plus tapé à l'œil des équipes étrangères – selon leurs témoignages –, c'est le château hanté de Raïs Hamidou, ou Kasr Bou Amar comme certains l'appellent, qui a suscité la curiosité. Un véritable édifice qui plus les jours passent, plus il s'effrite comme pour interpeller les autorités locales auxquelles revient, en premier lieu, la mission de la préservation et de la rénovation d'un édifice qui fait partie du décor.
Ce joyaux retrouvera-t-il sa brillance et sera-t-il là pour longtemps à jouer son rôle de repère sur une magnifique côte d'Alger qui ne cessera jamais de dévoiler ses secrets. A une quarantaine de kilomètres (à la borne 47 plus exactement), c'est l'entrée de la wilaya de Blida (Magtaâ Kheira que les villes alentour Alger, Blida ou Tipasa ont appris à connaître par les nombreux massacres une décennie durant, avec le temps, une des destinations préférées avec la fin du terrorisme) surplombée par les montagnes de l'Atlas blidéen, la majestueuse Chréa aux sommets toujours recouverts de neige et offrant un magnifique et incomparable paysage. Après un passage à niveau au 74e kilomètre, Mouzaia nous ouvre les bras avec ses arbres, sa verdure et ses sources d'eau qui auront donné de la fraîcheur à cette première étape à voir l'enthousiasme qu'affichaient les amoureux de la petite reine qui n'ont pas raté l'occasion pour voir défiler, encourager et applaudir les cyclistes ainsi que toute la caravane qui traversaient les villages de la localité, avant de passer par Oued Djer et Boumedfaa, deux régions isolées, particulièrement affectées par les années de terrorisme et qui ont pu retrouver momentanément vie grâce à cette manifestation sportive qui a animé la vie des habitants de Blida dans un passé récent . Cette wilaya était un berceau, un pôle important du cyclisme et a enfanté quelques grands champions, de grands noms ayant vu le jour. Blida, le passé qui se conjugue à nouveau au présent. Ouvert sur un futur prometteur pour les écoles locales. Quelques roues et coups de pédale plus loin, Aïn Defla s'annonce après la sympathique Khemis Miliana et ses petites maisons bâties sur d'immenses champs verts. Ultimes accélérations en ville pour des jambes lourdes après d'innombrables kilomètres au compteur et la ligne d'arrivée pour une 1ère étape qui s'achèvera ainsi sur la terre ensorceleuse de Aïn Defla, même si la pauvreté est visible dans cette wilaya où des civilisations qui remontent à des temps reculés y ont laissé leurs vestiges, la chaleur de ses habitants reflétant toute la générosité et l'hospitalité de cette foule nombreuse venue, par centaines, applaudir Lars Anderson, le vainqueur du jour, qui se chargera d'ouvrir les hostilités en présidant le podium où figurera l'Algérien Hannachi, qui a pu se placer, contre toute attente, sur la seconde marche.

Oran, la ville de toutes les merveilles
Une fois la cérémonie de la course terminée, la caravane lèvera les voiles pour rallier la wilaya de Chlef, lieu de départ de la seconde étape, une nuit de sommeil méritée donc pour toutes les personnes qui ont veillé à ce que le tour démarre du bon pied. Lors du parcours de 147km reliant Chlef à Mostaganem, l'engouement populaire sera une fois de plus remarquable, que ce soit à Mredjet Sidi Abbed (31km de la ville de Chlef), à Oued Rhiou ou à Relizane, la caravane est accueillie par des milliers de personnes alignées le long des ruelles de ces villages à l'architecture ancienne datant de la période coloniale, mais l'image qui a le plus étonné, ce sont
ses écoliers, à l'entrée de Mostaganem, qui scandaient avec leurs douces et innocentes voix «Tahya El Djazaïr » (vive l'Algérie). Une Algérie belle et joyeuse que les deux villes côtières Chlef, avec la mer au nord et ses monts du Dahra au sud, et Mostaganem avec sa façade maritimes qui s'étend sur 124km, et sa succession de reliefs montagneux, ses cours d'eau, ses plaines et forêts dessinés sur une magnifique toile qu'est la nature. Une diversité qui n'aura – sans sûrement pas – échappé à ceux qui, parmi les coureurs étrangers, foulaient pour la première fois de leur vie le sol algérien. Devant le siège de l'APC, c'est l'Ibérique Sobrino Joaquin qui sera acclamé par les habitants de Mostaganem qui n'ont pas manqué l'occasion de donner de la voix et un cachet particulier à cette manifestation avec leur présence et leur bonne humeur, le vainqueur de la course, reconnaissant, ne manquant pas de déclarer, tout en savourant bien sûr sa victoire : «L'hospitalité des Algériens m'a énormément surpris et ému.» La même ambiance régnera dans et autour de la ville d'Oran, lieu de déroulement des trois dernières étapes, les courses ayant comme point de départ le Centre des Conventions de Sonatrach. Un chef-d'œuvre architectural distant de quelques petites bornes seulement de l'imposant hôtel Sheraton d'Oran. El Bahia (la radieuse) qui porte bien son nom. Une ville portuaire avec un mélange d'architectures espagnole, turque et française. Wahran en arabe (signifiant «les deux lions») est une ville au mélange de beauté sauvage qu'on retrouve dans les hauteurs de Santa Cruz, où la plage de Madegh entourée de ces jolies forets et de modernité qu'on ressent à travers ces jolis bungalows qu'on trouve à Aïn El Turk et aux Andalouses. La baie d'Oran est l'une des plus belles au Maghreb, voire au monde. Lors de la 4e étape entre Oran et Santa Cruz, sur un tracé de 138km, certains cyclistes distancés par le peloton, ont même décidé de s'arrêter pour prendre des photos souvenir et immortaliser l'instant quand ils sont arrivés à Aïn el Kerma pour le Grand Prix de la Montagne. Au sommet de l'ascension, comme une offrande, cette vue sur mer époustouflante sur les hauteurs de Madegh, bien plus qu'une plage, un paradis sur terre avec un potentiel touristique qui n'a rien à envier aux plus belles plages au monde. Un avant-gout de ce qui attendait les athlètes 60 km plus loin, en bas de la chapelle de Santa Cruz qui se trouve sur les hauteurs d'Oran, on retrouve Marsa El Kebir (le grand port), où un navire militaire est accosté dans ce fort de l'armée algérienne (la plus grande concentration de forts militaires en Afrique est abritée par Oran). Juste après le port, les coureurs qui vont devoir escalader le mont de Santa Cruz pour atteindre les sommets d'El Bahia, laisseront à l'Erythréen Tesfom l'insigne honneur d'être le premier à assister à ce joli spectacle offert par la nature lorsqu'il remportera, haut la main, la plus belle de toutes les étapes de ce Tour d'Algérie 2012. Une belle apothéose précédée la veille par les escales de Ain Témouchent et Sidi Bel Abbès que la caravane du Tour d'Algérie en fera découvrir l'architecture urbaine particulière. De même que cette splendide vue sur mer offerte lors du Grand prix de la Montagne qui a eu lieu à la sortie de Oued Berkache (101 km d'Oran). La mer bleue, entourée d'arbres. Une véritable œuvre d'art dessinée par une nature riche, généreuse et aux multiples facettes. La richesse de l'Algérie ne suscite aucun doute, en témoigne ce village appelé… Kristel, un véritable bijou touristique avec ses plages au sable fin à la couleur de l'or et cette mini cascade, éblouissante, qui n'a pas échappé aux objectifs des photographes qui couvraient cette course et qu'on citera sans doute dans les lignes de chaque reportage tournant au tour de ce tour. Si certains sont repartis bredouille de ce tour d'Algérie (sportivement parlant) leur esprit et leur souvenir seront sans nul doute riches en émotions. Envoûtante, ensorcelante, l'Algérie cache d'autres richesses et possède pas mal de potentiel pour séduire encore des personnes pas au bout de leurs surprises. «On reviendra l'année prochaine.» C'étaient les mots du directeur technique de l'équipe Concordia, René Wenzel, qui reconnaîtra que le pays l'a ébloui, en déclarant sans détour : «J'ai eu la chance de visiter 48 pays, mais l'Algérie est sans conteste l'un des plus beaux que j'ai vus dans ma vie». Le tracé 2012 du Tour d'Algérie n'aura «essuyé» que les wilayas de l'Ouest, avec la finalisation de l'autoroute Est-Ouest, le TAC gagnera des kilomètres en plus et aura de nouvelles cartes à jouer. La petite reine pourra ainsi regagner du terrain et retrouver ses amoureux dans les quatre coins de l'Algérie.


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