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Les terrains de proximité, cette source mal exploitée
Ils sont en nette régression ces dernières années
Publié dans La Tribune le 31 - 03 - 2012

Devenir footballeur. Le rêve de tout gamin qui regarde ces footballeurs stars à la télé. Un rêve qui commence –pour la plupart- dans le quartier d'enfance, devant une dizaine de personnes, pour grandir et finir enfin sur les plus grands stades du pays, ou de la planète, sous l'œil de milliers de supporters, voire de millions devant leurs téléviseurs. Le football coule dans les veines des différents peuples du monde, à travers les quatre coins de l'univers, avec des jeunots jouant à la balle ronde et s'exprimant dans la joie et l'insouciance qu'on devine sur des terrains vagues. Peu importe la surface sur laquelle ils jouent, le plaisir éprouvé à «conduire» le ballon reste le même. Dans un cadre plus organisé, les mordus de cette discipline organisent des tournois inter-quartiers pour ces enfants pleins d'espoir et aux ambitions sans limites. Pour certains d'entre eux (les plus talentueux notamment), ces tournois sont un moyen pour s'ouvrir les portes et se faire repérer par un détecteur de talents, un entraineur ou un dirigeant qui sera présent dans les parages ou juste de passage. La question qui mérite d'être posée est la suivante : est-ce que ces «compétitions improvisées» peuvent contribuer au développement du football?

Là où les rêves commencent
Des quartiers orphelins de terrains de proximité et des jeunes privés d'un espace où il peuvent –librement- échanger des passes, tester leur frappe ou jongler avec ce ballon dans lequel ils voient un avenir radieux et un moyen pour sortir de leur routine. Avant, on jouait sur des terrains de fortune qu'on ne voit plus de nos jours et dont le nombre régresse à vue d'œil. Un petit périmètre libre pouvait être improvisé en terrain de foot. Aujourd'hui, les terrains de fortune ont cédé la place à des parkings sauvages, des endroits où des voitures «immobiles» ont pris la place de ces gamins qui foulaient les «terrains» et couraient dans tous les sens derrière cet incomparable objet que désire tout enfant commençant à peine à marcher ou à se tenir debout. Les tournois organisés sont donc une opportunité pour ces innombrables enfants pour jouer enfin sur un terrain acquis à leur propre cause. Ces tournois inter-quartiers font souvent oublier –l'espace de matches ininterrompus et riches en prouesses- à ces jeunes, ce manque cruel d'infrastructures et d'espaces de loisirs. Pour ceux qui habitent dans des endroits isolés, loin des stades communaux ou municipaux, intégrer une école de foot n'est jamais ou rarement à l'ordre du jour. Un vœu inaccessible. À cause de leur jeune âge, de l'éloignement et de l'appréhension de leurs parents au statut social modeste, nos stars en herbe doivent se contenter de ces tournois pour rester au contact de ce sport qui les envoûte, hante leur esprit et fait chavirer leur cœur. C'est ainsi que lors de ces «petites manifestations» abritées par des terrains vagues où ce sont souvent les plus âgés qui font leur loi, monopolisant les rares périmètres de jeu, privent de cette façon une frange de jeunes de se maintenir en forme et garder ce rapport qu'ils ont avec la balle. L'enchainement des matchs et le contact permanent avec le ballon sont des éléments importants pour un jeune footballeur qui aspire à intégrer un jour une équipe qui lui assure la constance et la continuité. Mais au football, il n'y a pas que le jeu qui est important, il y a aussi une certaine forme de discipline (on appelle cela culture tactique ou dans le comportement que permet une formation solide) qu'on ne trouve pas dans les tournois inter-quartiers qui sont une arme à double tranchant par leur côté dangereux. Un sportif pouvant voir sa «future carrière» s'arrêter. Si les équipes qui postulent pour ces tournois sont innombrables, les organisateurs ne mettent jamais à la disposition (manque de moyens) un dispositif de secours en cas de grave blessure, chute ou n'importe quel incident en mesure de mettre la vie d'un «joueur» en péril. En plus du fait que les terrains ne jouissent pas d'une surface diminuant le risque d'accident en cas de contacts rudes qui peuvent survenir à n'importe quel moment. Donc, cette sorte d'évasion et l'envie de montrer ce qu'on a dans les tripes peut virer au «rêve brisé».

Trop de quartier tue le ... «cartier»
Les terrains de proximité et l'organisation fréquente des matchs inter-quartiers, s'ils permettent aux petits footballeurs d'améliorer et d'enrichir leur palette technique notamment, ne vont pas, comme on le sait, sans retombées néfastes sur le parcours de l'écrasante majorité dont l'ambition s'arrête au moment où, ailleurs, commence (en Europe par exemple avec qui la comparaison ne s'impose pas) celle des nantis ou des plus chanceux, qui grâce à un coup de pouce, qui par la grâce du destin, atterrissent dans un club avant de faire leur petit bonhomme de chemin en franchissant avec succès tous les paliers d'âges. Ces terrains ressemblent souvent à ceux du «futsal», ce qui permet aux jeunes de parfaire leur maîtrise technique surtout, en jouant dans un espace aux dimensions réduites souvent avec des équipes composées de 4 joueurs et d'un gardien de but. Ces «ateliers» où les jeunes talents sont forgés, sont un véritable gisement aux inépuisables réserves, sauf qu'à un moment donné, ces lieux où l'on apprend ces gris-gris et ces dribbles chaloupés au nom du «Freestyle» et les gestes techniques avec lesquels on défie ses amis sur ces mini terrains, peuvent avoir une influence négative sur les joueurs arrivés à une certaine tranche d'âge. Ainsi, le côté tactique est mis entre parenthèses (l'indispensable formation toujours) par ces jeunes au moment où l'intégration d'une équipe doit intervenir. Il faut dire que les repères sur un «vrai» stade de football et ceux des stades de proximité ne sont guère les mêmes. Le réel football, celui de nos jours, repose plus sur l'aspect tactique et la précision des «placements – replacements» qu'on étudie au centimètre ou au détail près et qu'on inculque aux joueurs exerçant dans les plus jeunes catégories ou dans les écoles de formation qui font cruellement défaut à notre football et expliquent, pour beaucoup, le retard pris par rapport au reste du monde malgré un réservoir en talents de qualité mais mal exploité. Les terrains de proximité peuvent «endormir» ces garçons pétris de qualités qui peuvent se laisser emporter par un type de football complètement à l'opposé de ce qu'on regarde dans les stades ou qu'on suit à la télé à l'occasion, par exemple, de soirées européennes de rêve. Plus spectaculaire, certes, mais qui ne garantit pas la réussite de nos petites stars qui aspirent à se produire devant des milliers de personnes qui, en plus du spectacle, viennent au stade pour voir du vrai football, assister à des matchs avec tout ce que ce jeu requiert, c'est-à-dire un spectacle pur alliant la technique et la tactique. Le football moderne repose plus sur ce dernier élément que l'on n'apprend malheureusement pas dans la «rue», même si cette dernière a enfanté d'authentiques stars de légende qui ont foulé (les Madjer, Belloumi… etc. ont écrit leur destin à partir de cet espace) ou foulent aujourd'hui (à l'image des Messi, Ronaldo, véritables vendeurs de rêves) les différentes pelouses mondiales, la formation reste le seul mot d'ordre pour espérer un jour réaliser ce vœu d'enfant. Beaucoup de gamins naissent footballeurs, d'autres le deviennent grâce à un détail qui fait la différence: la formation. Si les stades de proximité sont un gisement, les centres de formation eux, sculptent et finalisent ces petits bijoux qu'on «déniche» pour en faire sortir toute leur brillance et les exposer avec leur juste valeur. C'est ce dont nos jeunes ont besoin. Besoin de prise en charge donc. Entre terrains vagues ou terrains de «proximité», le choix, on le devine, ne s'impose pas.
M.T


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