[image] Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Cinquante ans après l'indépendance, la capitale n'a pas réussi à reconstituer son patrimoine en matière de transports mais elle y travaille. Depuis une dizaine d'années, l'Etat ne lésine plus sur les moyens pour tenter de rattraper le retard enregistré dans ce domaine. C'est dans cette optique d'ailleurs que le plan de modernisation du transport urbain de la capitale a été initié et que de grands chantiers ont été lancés par le ministère des Travaux publics pour désengorger Alger. Depuis quelques mois, des changements d'envergure commencent à se produire avec la mise en service du métro à Alger et du tramway dans plusieurs villes du pays. La première ligne du métro, un projet qui date des années 70, a été mise en fonction, il y a juste quelques mois. Voulu comme un défi d'infrastructure de l'Algérie indépendante, le métro d'Alger dessert actuellement une dizaine de stations de Haï El Badr à la Grande poste avec une capacité de transporter plus de 60 millions de passagers par an. À long terme, le réseau du métro devra être constitué de trois lignes totalisant 56 km de tunnels et 54 stations. La première va de Oued Koriche à Haï El Badr. La deuxième à partir de la Grande Poste, elle monte vers le plateau des Anassers et dessert Bachdjarah, El Harrach et Bab Ezzouar. La troisième, part d'Hussein Dey, suit la pénétrante des Anassers et le tracé de la rocade sud jusqu'à Aïn Allah pour desservir le Sud-Ouest. Une fois achevé, le métro d'Alger va permettre le déplacement de 41 000 voyageurs/heure, soit 150 millions de voyageurs/an avec des intervalles d'exploitation allant jusqu'à moins de 2 minutes. D'une vitesse de 70km/h, le métro sera en activité de 5 heures à 23 heures. Mais déjà, sa première ligne rencontre celle du tramway au niveau de la station multimodale de la rue des Fusillés. Et le tramway est le second grand projet de transport réalisé par l'Etat à Alger et dans d'autres villes du pays. Au niveau de la capitale, le tramway est fonctionnel sur le tronçon les Fusillés-Bab Ezzouar depuis hier, raccordant le centre d'Alger à son côté Est. Cette ligne est opérationnelle sur 16,4 km à savoir du carrefour de Ruisseau jusqu'à la cité Zerhouni Mokhtar, en passant par le Caroubier et les Bananiers. Le dernier tronçon reliant Bordj El Kiffan à Dergana est en cours de réalisation. Mais déjà, la ligne Est du tramway compte deux stations multimodales (station regroupant : métro, tramway, train, taxis et bus) situées aux quartiers les Caroubiers et les Fusillés. Ces nouvelles stations participeront à une meilleure maîtrise du secteur des transports qui est, précisons-le, en pleine mutation. En plus de ces deux projets, le gouvernement a lancé un plan qui vise un changement total dans la gestion du secteur. Il s'agit, outre la décision prise en 2005 de réhabiliter l'Entreprise nationale de transport urbain et suburbain (Etusa) avec l'acquisition de 300 bus, la dotation des villes d'Oran, Annaba et Constantine d'entreprises pilotes de transport public urbain et la dotation de 35 chefs-lieux de wilaya de gares routières répondant aux normes de confort et de sécurité et capables d'assurer des prestations de services de qualité. Côté train, la Société nationale de transport ferroviaire (Sntf) a procédé au renouvellement et renforcement de ses équipements ainsi qu'à la réalisation de 1 707 km de voie ferrée entre 2005 et 2009, soit près de 50% du réseau existant et de son électrification. S'agissant des projets du tramway, il est attendu la réalisation en plus d'Alger, Oran et Constantine, de tramways dans 5 autres villes (Sétif, Sidi Bel Abbès, Annaba, Ouargla et Mostaganem). Il y a lieu de citer, par ailleurs, la décision de l'Etat d'aménager la baie d'Alger dont l'un des projets phare est la dépollution de oued El Harrach. Ce projet dont les travaux ont été lancés la semaine dernière, sera livré en décembre 2015. Il sera réalisé par un groupement d'entreprises algéro-coréen comprenant Cosider et Daewoo Constructions. D'un coût de 37 milliards de dinars, ce projet permettra de redonner à la Capitale un environnement sain en restaurant la biodiversité dans la région. Cet oued qui connaîtra un changement profond sera entouré de plusieurs projets structurants tels que la mosquée d'Alger, le musée d'Afrique, le stade de Baraki ainsi qu'une gare centrale. Des réalisations qui rentrent dans le cadre du plan stratégique 2010-2029 du développement de la wilaya d'Alger. Mais dans le cadre des projets structurels, il n y a pas que la capitale qui en bénéficie. L'Etat a lancé les projets de réalisation de cinq nouvelles villes à travers l'ensemble du territoire national : Hassi Messaoud, Boughezoul (Médéa), Sidi Abdellah (Alger), Bouinan (Blida), et El Menéa (Ghardaïa). La conception urbaine de ces villes sera un champ d'application exemplaire des solutions les plus avancées dans le domaine des énergies renouvelables et du solaire en particulier, tout en s'inspirant du modèle architectural traditionnel.