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«Il y a eu des milliers d'agressions sur facebook et sur Internet»
LE PRESIDENT DE LA FOREM, PR KHIATI, AFFIRME :
Publié dans La Tribune le 13 - 07 - 2012

En marge de l'atelier régional sur la protection des enfants contre la cybercriminalité, nous nous sommes entretenus avec le président
de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mostefa Khiati, qui nous a livré son avis sur ce phénomène qui commence à faire parler de lui en Algérie, en l'absence d'une réelle législation pour le contrecarrer
Entretien réalisé par Badiaâ Amarni
La Tribune : Où en est l'Algérie dans la lutte contre la cybercriminalité notamment celle touchant aux enfants ?
Pr Mostefa Khiati : Ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a eu quelques petites mesures qui ont été prises dans le cadre de la loi de 2009, qui ne sont malheureusement pas encore appliquées, comme par exemple la mesure qui impose aux vendeurs de matériels informatiques un logiciel de protection, de filtrage pour les enfants. Donc ce qu'il faudrait faire aujourd'hui, c'est de former les parents, les sensibiliser et leur expliquer avant chaque achat, les problèmes qui se posent et qui sont liés à Internet, et surtout comment protéger leurs enfants. Il faut aussi que les médias et surtout la télévision jouent un grand rôle dans tout ça. Ceci sans compter qu'au sein de la société, il faut avoir une coordination notamment entre les différents intervenants, le ministère des TIC, les services de sécurité et les associations et également avoir des réseaux qui travaillent ensembles pour justement sensibiliser et éduquer davantage à ce phénomène. Mais j'insiste à dire que l'une des solutions à apporter à ce problème c'est surtout l'éducation des parents.
Quel est le rôle du mouvement associatif dans ce domaine ?
Le mouvement associatif peut jouer un rôle important en ce sens qu'il peut être comme vous le savez un partenaire utile pour les pouvoirs publics. L'un des problèmes qui se pose aujourd'hui c'est qu'à chaque fois qu'on veut préparer une loi ou qu'on discute un projet de loi, la société civile est écartée et marginalisée, alors qu'elle doit être toujours un partenaire à consulter pour donner son avis. Parce qu'on ne peut pas arriver à mettre en place une loi et s'apercevoir ensuite après promulgation qu'elle contient des insuffisances. Il faut peut-être demander l'avis de tout le monde mais surtout de la société civile qui est un partenaire important et qui joue un rôle majeur sur le terrain.
Existent-ils en Algérie des statistiques sur la cybercriminalité ?
Je crois justement que les seules statistiques qui existent sont celles de la Forem présentées dans l'enquête effectuée en 2008. Aujourd'hui, on sait que plus d'un tiers des enfants qui utilisent Internet sont exposés directement à des risques. La preuve c'est qu'ils ont reçu des invitations, ils ont été abordés par des adultes et ça c'est un problème réel. C'est à l'exemple de cet enfant de 12 ans qui a fait un témoignage et qui a affirmé que plusieurs fois des adultes sont entrés sur sa page facebook. Etant donné que son père est un président d'une association de consommateurs, cet enfant est bien informé et écarte les adultes qui veulent se mettre en contact avec lui. Mais combien sont les enfants qui ne connaissent pas tous ces risques. C'est là un problème réel et il faut absolument poursuivre ce travail de sensibilisation d'autant que nous savons aujourd'hui que les risques sont importants. Ceci bien sûr sans perdre de vue que l'utilisation de l'Internet est plus importante pour eux.
Pourriez-vous nous citer des cas concrets rencontrés lors de votre enquête sur le terrain ?
Oui bien sûr, il y a des exemples concrets d'enfants abordés par des adultes qui leur ont envoyé des cadeaux par la poste et qui ont pu avoir leur numéro de téléphone et donc ils les ont contactés physiquement. En Angleterre par exemple ce genre d'intervention est criminalisé. C'est pour ça qu'aujourd'hui en matière d'Internet et de cybercriminalité la tendance dans la préparation des lois est de criminaliser l'intention et ne pas attendre qu'il y ait l'acte lui-même parce que nous avons à faire à un monde virtuel ou l'intention est prépondérante. L'acte lorsqu'il est commis c'est déjà trop tard.
Revenons sur la question du filtrage, qu'est-ce qui se fait actuellement en Algérie dans ce domaine ?
Pas grand-chose malheureusement, bien que les filtres existent, sont gratuits et peuvent être téléchargés. Malheureusement, les parents ne s'y connaissent pas. C'est pourquoi j'insiste sur l'éducation et ça c'est le rôle de l'école ou de la Fédération des parents d'élèves qui sont relativement absents. Il y a des logiciels qui sont gratuits et également beaucoup d'autres produits, d'où l'importance de la mise en place d'une institution qui conseille sur les meilleurs logiciels à utiliser et informer le public. C'est là le rôle institutionnel que doit jouer le ministère ou pourquoi pas un office qui sera chargé de toutes ces questions.
En Algérie, aujourd'hui, on ne parle pas de cybercriminalité à très grande échelle. Peut-on dire que c'est en fait une véritable bombe à retardement ?
Contrairement à ce que l'on pense, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dites et les problèmes sont majeurs. Il y a des milliers d'agressions sur facebook et sur Internet. On n'en parle pas beaucoup parce qu'on considère encore que c'est du virtuel, mais il ne faut pas attendre que des crimes soient commis pour s'en apercevoir. Il y a beaucoup de choses qui sont faites à l'exemple des vols de photos de personnes qui se retrouvent sur Internet, ou alors des messages, des vidéos. Ce phénomène est aujourd'hui très courant. D'ailleurs, tout récemment un homme a été condamné à trois ans de prison parce qu'il a pris la photo de sa petite amie et l'a mise sur facebook. C'est là un cas concret mais la condamnation n'a pu avoir lieu que sur d'autres causes accompagnant l'histoire. Parce que le fait de mettre la photo sur facebook et même si le geste contient une violation de l'intimité, il n'y a pas de loi pour le punir. C'est pourquoi j'insiste sur la mise en place de lois dans ce domaine là.
B. A.

SELON LES STATISTIQUES DE LA SÛRETE NATIONALE
Trois affaires de pédophilie sur Internet traitées en 2011

Phénomène encore méconnu en Algérie par la majorité des internautes, la cybercriminalité commence à faire parler d'elle au niveau de la justice. Nombreuses sont les victimes mais très peu sont celles qui déposent plainte. En effet, les services de la police judiciaire relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont traité en 2011 trois affaires relatives à des vidéos de pornographie infantile diffusés sur Internet et incitation à la débauche. Cette information a été donnée par la commissaire principale Kheira Messaoudène de la Sûreté nationale lors de l'atelier régional sur la protection des enfants contre la cybercriminalité. Les services de police ont traité 8 affaires en 2008, 26 affaires en 2009 et 3 autres en 2011, relatives à des vidéos de pornographie infantile à travers des portables et leur diffusion sur Internet. S'agissant de la violence sexuelle, la responsable a précisé que 1 546 cas ont été enregistrés durant 2008, dont 650 cas de garçons et 896 autres de filles. La DGSN a appelé à la promulgation de lois sur le contrôle des espaces virtuels. Elle a également appelé à la mise en place d'un mécanisme et d'une instance de régulation nationale pour contrôler et dénoncer l'exploitation des enfants à travers Internet. Mme Messaoudène a estimé nécessaire l'élaboration d'une stratégie nationale pour contrecarrer ce phénomène. Par ailleurs, la responsable a salué la coopération internationale dans ce domaine, soulignant le rôle important joué par l'organisation internationale de la police criminelle «Interpol» dans la lutte contre la pornographie infantile via Internet. Des efforts considérables doivent être entrepris par l'ensemble de la société pour atténuer un tant soit peu ce phénomène aux conséquences ravageuses. Des propositions allant dans le sens de la création d'une cellule d'écoute pour les enfants au niveau de la DGSN, de même que l'installation d'une unité spéciale pour les protéger ont été formulées par les participants à l'atelier.


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