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Le cinéma amateur sous l'éteignoir
Bien que considéré comme une «école» du 7ème art
Publié dans La Tribune le 12 - 02 - 2009

La passion de Chanderli aura fait de véritables émules tout au moins dans le champ artistique et créatif du cinéma amateur ! Zir, Hamzaoui, Rihani, Stili, Belabed,… Ces épris de la pellicule ont chacun brillé à sa manière. Le cinéma amateur allait connaître un pic au milieu des années 1970 et jusqu'à la fin des années 1980, à la limite de la décennie noire qui aura freiné tout mouvement culturel.
A priori, le cinéma amateur a toujours été tributaire de l'outil de travail, la caméra. Cet instrument fut la «Super 8» au milieu des années 1970, la période où l'expression par l'image reflétait des fléaux socioprofessionnels de l'époque sur un film court, n'excédant pas les 2 minutes, mais ô combien percutant ! Le boom des «8», qui ont inondé le pays, a favorisé la production libre d'autant que le développement de la pellicule se faisait gratuitement par une simple expédition en Italie. Un second aspect encouragera le mouvement. Il s'agit des festivals organisés à Tizi Ouzou et à Constantine en 1986 et auxquels avaient pris part pas moins de 50 cinéastes amateur à l'époque. La présence de Kamel Dahane, qui avait réalisé un documentaire sur Kateb Yacine, a donné une aura à ce groupement d'échanges, raconte Ali Aïssaoui, réalisateur professionnel à l'entreprise nationale de la télévision de Constantine.
Les premiers essais cinématographiques amateurs débutaient vers les années 1970 avec M. Hamzaoui de Constantine qui filmait toutes les activités de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). Néanmoins, c'est l'amateur, originaire d'El Eulma, Ahmed Zir, qui excellait dans cet art qu'il adule. Primé partout où il se produisait, puisqu'il aura attiré l'attention de tous les cinéastes amateurs avertis du monde du court métrage, de la Belgique aux Etats-Unis. «Son film d'une minute bouleversait les connaisseurs à chacune de ses introductions en différents pays», témoigne le réalisateur qui a tenté de faire ranimer ce mouvement de cinéma en exhumant le parcours du self-made-man Zir, en 1987, par un spécial «cinéma amateur» titrant cette émission «le Retour d'Ohio», faisant référence au talentueux opérateur qui était allé taquiner les essais du court métrage de l'Oncle Sam.
les Nuits Colliotes seront une autre tentative du même producteur, dans le but de mettre en relief les performances de la super 8 expressive. En fait, la liberté dans le choix des thèmes, qui abordaient pour la plupart des sujets sociaux, a encouragé l'émergence des cinéastes amateurs. De surcroît, les séminaires et autres festivals auront contribué à la mise en place d'une assise remarquable pour le genre. A Constantine, les projections se déroulaient à la cinémathèque, à la casbah et à l'UP.
Ce penchant était aussi partagé dans des milieux restreints. «Il ne fallait pas trop d'espace pour s'illustrer. Cela n'était pas relatif aux nombres de cinémas que comptait la ville», précise Aïssaoui. «Si Constantine rouvre illico presto toutes ses salles de projection, il faut se mettre à l'esprit que le cinéma amateur ne briguera pas de suite autant de monde», poursuit-il. Un constat, si pessimiste qu'il paraît, est cependant réaliste dans la mesure où cette ferveur se meurt à petit feu, bien que la caméra numérique, qui aura détrôné la Super huit, offre aujourd'hui au cinéaste la possibilité de faire son film dans les meilleures conditions. Mais un film ne sert à rien si on ne sait pas quoi en faire une fois réalisé. L'exemple des nombreux films réalisés dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», et que personne ne peut voir pour cause de manque de salles de cinéma est plus qu'illustratif…«La fonction de l'art ne change jamais, ce qui change c'est la société», disait Alloula. C'est une thèse confirmée aujourd'hui par la prédominance du numérique. Le caméscope a absorbé la créativité, ce qui constitue un danger réel pour l'audiovisuel amateur dans sa conception artistique. «Aujourd'hui, on sait pertinemment qu'un long métrage ne dépassera pas 20 minutes de tournage. Le restant du temps est complété par l'infographie», déplore M. Aïssaoui.
Et si le cinéma professionnel va mal, comment en serait-il autrement pour celui amateur ? Et même si des salles de cinéma sont récupérées par l'Etat et opéréraient sans relâche, cela ne résoudra pas pour autant les problèmes de financement, de promotion, de formation… Quel cinéclub occupe le haut de l'affiche dans un pays qui a remplacé le 7ème art par les téléchargements gratuits et faciles ? Les pouvoirs publics ne semblent pas pour le moment accorder une importance majeure au cinéma amateur. Aucun agenda, aucune action ne vient prouver le contraire.
C'est pourquoi la culture de cinéma été vidée de son sens en l'absence d'une politique surtout saine habilitée à faire tourner la manivelle sur les plateaux et les bobines dans les salles de projection, loin de toutes considérations commerciales qui pourraient entacher l'art et, par ricochet, piétiner l'effort du cinéaste au grand profit des productions cinématographiques d'importation. Que dire alors du cinéma amateur dont la prise en charge ou la promotion restent à la marge de tout programme d'action tant à l'échelle locale que nationale ?
N. H.


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