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Le risque de l'immobilisme
Croissance, emploi
Publié dans La Tribune le 29 - 10 - 2012

Avec le rapport Gallois, la France pouvait changer de modèle économique et s'engager en faveur d'une économie de l'offre créative, souple, innovante, schumpétérienne et créatrice d'emplois. Apparemment, Hollande et Ayrault ont décidé d'en rester à la vision étatiste, keynésienne, à un chômage élevé mais accepté, car indemnisé par les taxes et les impôts.
Ça y est ! La flambée du chômage en septembre (+47 000) n'est que le début d'un long hiver qui enfantera un printemps de menaces. La stagnation est là, bientôt la récession. On ne voit pas ce qui va empêcher, mois après mois, les files de grossir de 30 000 à 50 000 sans-emploi supplémentaires.
Les coûteuses mesures de traitement social, les «emplois d'avenir» et «contrats de génération», ne ralentiront que peu l'horrible flux.
Cyniquement, le gouvernement peut compter sur l'expérience du passé : les Français acceptent facilement le chômage. Ils sont indemnisés. Nos compatriotes s'enflamment contre la fermeture d'une usine et veulent une politique d'emploi défensive, notoirement inefficace depuis trente ans. Les gouvernements suivent, un Arnaud Montebourg prend même plaisir à éperonner cette carne.
La courbe pourrait donc monter, monter, monter, mais sans que la rue ne manifeste trop. L'espoir, dans les têtes de nos dirigeants, est de tenir bon sur cette ligne et d'attendre que la conjoncture se retourne au second semestre 2013. Enterrer le rapport Gallois sans en avoir l'air. Grâce au ciel, le gouvernement passerait, ainsi, le cap des tempêtes avec un déficit qui dérapera un peu (vers 3,5% du PIB) mais qu'il contiendrait en coupant, de nouveau, dans des investissements. Et la deuxième partie du quinquennat serait meilleure.
Le débat sur le sort à donner au rapport Gallois sur la compétitivité est un moment historique. La France va-t-elle changer de modèle économique et s'engager en faveur d'une économie de l'offre, créative, souple, innovante, schumpétérienne et créatrice d'emplois, ou en rester à sa vision étatiste, keynésienne, à un chômage élevé mais accepté, car indemnisé par les taxes et les impôts? La réponse du gouvernement est faite : on ne change pas et son choix est, hélas ! fait pour des raisons conjoncturelles.
Jean-Marc Ayrault va faire semblant de ne pas enterrer le rapport Gallois en retenant certaines des mesures hors coût prônées par l'ancien président d'Eads.
Mais, sur le fond, il renonce à basculer 30 milliards d'euros de financement de la Sécurité sociale du travail sur la consommation. Il confirmera que le principe est bon mais que le moment ne l'est pas, l'absence de croissance impose de ne surtout pas toucher au pouvoir d'achat. Choisir de rogner la consommation, à coup sûr, pour favoriser un rebond, hypothétique, de l'investissement, est imprudent a plaidé Bercy, avec succès. Le gouvernement a décidé d'attendre que la conjoncture se redresse. «Soyons budgétairement orthodoxes ; pour nous, socialistes, c'est déjà très méritant !» et «attendons la croissance»...
Si la tempête persiste au-delà de l'été prochain ou si la courbe du chômage crève le seuil de tolérance, le gouvernement sera forcé de changer sa stratégie.
La difficulté est qu'il devra faire demi-tour : il devra expliquer qu'il sacrifie un peu de pouvoir d'achat au profit de l'emploi. Est-ce que ce sera plus facile à faire accepter dans un an ? Est-ce que, au contraire, le gouvernement aura épuisé son crédit ?
Difficile de savoir. Si la croissance pointe son nez effectivement à l'été 2013, le virage sera plus facile. Malheureusement, à l'heure qu'il est, on ne voit pas d'où le regain d'activité peut venir. Ni des Etats-Unis, qui vont entrer dans l'austérité, ni de Chine (effet d'entraînement trop faible), encore moins d'Europe.
Le pacte européen de croissance, sur lequel mise entièrement François Hollande, n'entre que bureaucratiquement dans les faits à la Banque européenne d'investissement et, de toute façon, l'effet relance n'est pas à la hauteur.
On devine alors la suite : il ne sera jamais la bonne heure pour commencer de s'occuper de la compétitivité. Le quinquennat va se dérouler, François Hollande faire le gros dos, des ministres pérorer, la rue maugréer... mais rien de fondamental ne sera changé dans la capacité productive de l'économie française. Rappelons à un socialiste que limiter la dette n'est pas, en soi, un objectif. Le président risque sur le plan économique d'avoir achevé un quinquennat pour rien.
La seule manière de remplir le bilan sera de réussir à changer le modèle social français. Ce ne serait pas un mince résultat si Michel Sapin parvenait, comme il en a le but, à faire basculer les relations entre partenaires sociaux du modèle conflictuel au modèle constructif. Les grandes entreprises pourraient jouer le jeu.
La CFDT le demande, FO s'interroge, le débat au sein de la CGT est, à cet égard, l'équivalent social du débat économique sur le rapport Gallois, avec la même importance historique. Et au moins, là, dans ce domaine, ce ne sont pas les vents de la conjoncture qui commanderaient la politique.
E. L. B.
* Article également paru dans Les Echos


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