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«Notre défi, c'est l'emploi et la solution, c'est l'investissement»
Abdelwahab Rahim, président de l'Union nationale des investisseurs :
Publié dans La Tribune le 17 - 12 - 2012


Photo : Riad
Entretien réalisé par Samira Imadalou
La Tribune : Pour commencer, quels sont les raisons qui ont motivé la création de l'Union nationale des investisseurs dont vous êtes président ?
Abdelwahab Rahim : C'est le besoin. L'investissement est très important. L'environnement n'est pas favorable eu égard à l'aspect administratif qui ralentit l'investisseur. Nous avons créé cette union justement pour accélérer les choses et rendre l'investissement plus facile. Car, le processus tel qu'il est appliqué actuellement est long.
Fondamentalement, l'investissement est gouverné plus par l'horloge administrative que par l'horloge économique, c'est cette conception administrative de l'investissement qui ne répond plus à la dynamisation de l'économie.

Donc, il y a lieu, selon vous, de passer à une autre étape ?
Oui, il y a lieu, aujourd'hui, de passer à l'horloge économique, c'est-à-dire de traiter l'investissement plus dans son ordre économique que dans son ordre administratif. L'ordre économique doit primer sur l'ordre administratif spécifiquement et d'une manière pragmatique, voir comment on peut rendre l'investissement plus facile et plus efficient. En fait, je dirai, celui qui est gêné par les lenteurs administratives, ce n'est pas l'investisseur lui-même. Certes, ce dernier est ralenti, mais derrière lui ce sont des millions et des millions d'emplois qu'on empêche de créer. C'est la création de richesses qu'on bloque. C'est le développement qu'on freine.

IL y a un paradoxe entre la volonté de diversifier l'économie et ces blocages qui persistent dans le monde des affaires…
Quand on voit les choses de la lucarne administrative, il faut changer, je dirai qu'il faut voir les choses beaucoup plus du côté économique. C'est très simple, dès que vous dites que je veux investir, on vous demande une autorisation. Pourquoi une autorisation ? Vous devez passer par une telle et telle commission. S'il y en a une qui dit non, ça ne marche pas. Pourquoi c'est soumis à une autorisation ? Pourquoi on n'a pas un process qui est écrit et qui est clair. Un process que tout le monde doit suivre sans recourir chaque fois aux autorisations. Pour peu qu'il y ait une partie, qui dit non ou qui ne répond pas, l'investissement est parti. Et par ricochet, ce sont des millions d'emplois qui partent. Il faut revenir à la notion économique. Il ne faut pas voir cela comme une permission de gagner de l'argent, mais il faut voir au contraire que cet investissement va créer de la richesse, de l'emploi, la stabilité et de la valeur ajoutée. Ce sont deux concepts totalement différents et totalement opposés.

Justement après les dernières orientations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qu'attendez-vous comme changements dans le climat des affaires, particulièrement, et sur la scène économique globalement ?
Le gouvernement de M. Sellal vient d'être installé. Il faut lui donner le temps. Il ne s'agit pas de changer les notes dans la partition mais de changer toute la partition. On attendra, avec le temps à venir, pour voir si les résultats sont probants.

Avec la visite du président français, François Hollande en Algérie, comment voyez-vous les relations algéro-françaises sur le plan économique et qu'en est-il à votre avis des perspectives ?
Les relations algéro-françaises doivent sortir du domaine de la passion et qu'elles entrent dans le cadre de l'intérêt mutuel. Or, on a vu au cours de ces dernières années que les relations étaient beaucoup plus d'ordre passionnel qu'économique. Il faudrait que ces relations se normalisent de la même manière qu'avec les autres pays européens. Et qu'on rentre dans un domaine de partenariat gagnant-gagnant et utile pour les deux pays. Maintenant, nous avons une Histoire ensemble. Cette Histoire, il ne s'agit pas de l'oublier et de l'occulter, mais il ne faudrait pas, qu'au nom de cette Histoire, on ferme toutes les possibilités de bonnes relations et d'intérêt mutuellement gagnant pour notre futur, sans oublier bien sûr notre passé.

Comment voyez-vous ce futur ?
L'Algérie est un grand pays. Nous avons un potentiel économique important. La France est aussi un grand pays, qui peut apporter, concourir au même titre que les autres pays, à une édification de cette Méditerranée économique dans le cadre des relations bilatérales. Il faut que cette relation s'affranchisse un peu et qu'elle devienne la même que celle que nous avons avec les autres pays européens.

Le débat sur les relations algéro-françaises nous permet de rebondir sur la place de la contribution de la diaspora algérienne fortement établie en France dans le développement économique de l'Algérie…
Notre diaspora dans le monde et bien entendu, en France où elle est très importante, recèle de la formation, de la compétence et de l'expérience dans les mondes, économique et universitaire. Elle peut être un élément très important à conjuguer avec l'ensemble des forces économiques qui existent dans notre pays. A l'instar des autres pays comme la Turquie, l'Inde ou la Chine, pour gagner cette bataille économique, il faut booster notre économie, l'édifier et en fait gagner du temps, beaucoup de temps. Car, le temps c'est quelque chose qui se perd et qui ne se remplace pas.

Quel est le lien entre l'Association internationale de la diaspora algérienne et l'Union nationale des investisseurs ?
Notre association s'adresse à la disapsora. C'est un espace d'entraide. Il faut cristalliser cette diaspora vis-à-vis de notre pays, pour lui permettre d'apporter de l'investissement et du savoir-faire, pour en faire un lobby.
Au jour d'aujourd'hui, notre union vient de naître. Nous venons, après quelques années, de recevoir notre agrément. Nous sommes présents dans toutes les wilayas d'Algérie. Il s'agit aussi d'être présent dans les principaux centres économiques de la planète. Nous comptons être présents aussi que ce soit pour susciter l'investissement ou pour porter le message de l'investissement dans les grandes capitales économiques du monde à travers notre diaspora.
Le rôle de la diaspora dans l'union c'est de drainer les investisseurs pour les intéresser à venir dans leur pays d'origine.

Qu'en est-il de votre relation avec les autres organisations patronales ?
Notre relation est simple. Nous avons comme thématique l'investissement, la création d'emplois dans un cadre précis. Nous sommes des investisseurs patriotes. Je ne peux vous dire qu'est-ce qui nous sépare des autres. Mais je peux vous dire que tout investisseur qui se reconnait dans ces idées est le bien venu. Et toute organisation qui se reconnait dans ces idées. Nous serons ouverts pour la concertation. Il n'y a aucune exclusion.
Nous ne sommes pas là pour casser. Nous ne voulons pas reproduire une tour d'ivoire. Nous sommes ouverts et nous voudrions apporter notre expérience à nos autorités afin de les éclairer.
Mais il ne faut pas nous donner plus d'importance que ce que nous avons, en dehors d'apporter la bonne parole et de faire part de nos expériences. Travaillons modeste. Notre parole est lourde de conséquences. Nous ne sommes pas là pour faire du bla bla. Notre mission est de faire comprendre aux autorités que c'est l'emploi qui doit primer.

Donc votre message, c'est l'emploi…
Oui, c'est l'emploi. Pourquoi ? Car c'est la clé par laquelle on peut résoudre la quasi-totalité des problèmes présents et futurs. Quand vous avez le plein emploi dans un pays, il n'y a pas de problèmes.

Quelle est la contribution de votre groupe dans la création d'emplois ?
A titre illustratif en 2012, nous avons créé 1 000 emplois directs après l'ouverture d'Ardis. Des emplois que nous formons. L'extension d'Ardis va permettre de créer encore 1 000 autres emplois. Justement, pour ce projet, on vient de procéder aux formalités et on verra. Ça sera comme une bouteille à la mer, on verra où elle arrivera. Si c'est fait, ça sera 1 000 emplois en plus et si ce n'est pas fait ce sera 1 000 emplois en moins. Dans la plateforme, nous avons actuellement 6 000 emplois à créer dès que les investissements sont effectifs.

Vous placez l'emploi parmi les principaux défis à relever…
Fondamentalement, il faut que nos autorités comprennent que le fait de ralentir un investissement, c'est de l'emploi perdu. Aujourdhui, notre défi c'est l'emploi. Si l'on ne relève pas ce défi, on n'aura pas fait grand-chose. On y reviendra alors. Vous avez des échéances. Je donne un exemple très simple : en 2020, dans sept ans, nous allons avoir dix millions de personnes de plus de 20 ans qui vont arriver sur le marché de l'emploi en même temps. Nous sommes aujourd'hui 18 millions et nous avons un taux de chômage important. Le phénomène existe. Si on ne fait rien, ce chômage va augmenter et en plus vous aurez 10 millions qui vont arriver d'un coup par la croissance démographique. On va passer grosso modo à 28 millions de personnes sur le marché de l'emploi. La solution n'est pas miraculeuse. C'est l'investissement, l'investissement et encore l'investissement. Pour cela, il faut être patriote. Ce sont de grandes échéances que nous avons en face de nous. Nous n'avons pas la prétention de porter seul l'étendard de l'investissement. On ne veut pas le porter seul, on veut qu'on soit nombreux. Il faut que ça soit la problématique de tout le monde pour rentrer dans cette logique économique.

En conclusion…
Nous avons besoin d'un process clair qui définisse les critères pour l'investissement. On veut réaliser sans être aidé. C'est possible ? Qu'on nous laisse travailler et qu'on nous donne une feuille de route à suivre et point à la ligne. Je veux revenir également à un point important, eu égard à la visite de François Hollande. Je dirais à ce sujet, je n'attends rien de M. Hollande.
J'attends beaucoup plus de M. Bouteflika qui est mon président. Ce que nous voulons, c'est que ces relations soient normales, sortent de la passion et qu'elles soient bien équilibrées. Il n'est pas question de couper un costume sur mesures pour la France. Nous avons des standards et il faut que tout le monde rentre dans ces standards-là. Il n'est pas question d'oublier l'Histoire, mais sans pour autant compromettre le présent et le futur.
Et seules les relations équilibrées et basées sur le principe gagnant-gagnant perdurent.


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