Tlemcen s'est parée de ses plus beaux atours pour accueillir son hôte, le président français, François Hollande, qui a lui-même choisi la capitale des Zianides pour deuxième étape de son voyage d'Etat en Algérie. Au-delà des préparatifs habituels : badigeonnage des rues, fanions et oripeaux aux couleurs des deux pays, l'Algérie et la France, et posters à l'effigie des deux chefs d'Etat et banderoles, Tlemcen, cette ville chargée d'histoire millénaire et de toutes les cultures, sera également le lieu privilégié pour un «lifting» des relations bilatérales algéro-françaises, marquées de lourds héritages historiques et de stigmates du colonialisme. Hollande est bien connu des Algériens, pour avoir déjà visité le pays et, surtout, pour son geste historique, hautement apprécié à Alger, de reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 qui lui avait valu une levée de boucliers des milieux de droite. N'ayant nullement l'intention de rééditer son geste pour lequel Alger n'a pas fait de demande officielle, Hollande propose, à la place, des projets pour l'avenir des relations bilatérales. Pour autant, cette visite, si elle ne déchaîne pas les passions, ne laisse toutefois pas indifférents les Algériens, comme en témoignent les réactions hostiles des partis islamo-conservateurs. Mais, le président français a préféré faire les choses à sa manière : dépassionner le débat sur la repentance en s'adressant aux jeunes. M. Hollande, qui sera accueilli par Bouteflika, à son arrivée à Tlemcen, aux environs de 15 heures, ira d'abord à la rencontre des populations avec un bain de foule le long du boulevard principal, dont les séquences seront transmises en live par les chaînes de télés françaises. Une visite aux vestiges historiques de la ville est également inscrite au programme de la journée de M. Hollande, qui le mènera au palais d'El Mechouar. Ce palais qui a fait l'objet de travaux de restauration a été inauguré par le président Bouteflika, le 16 avril 2011, à l'occasion de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Ce geste envers la culture du pays s'accompagne d'un regard du président français en direction de la culture française, avec la visite du l'Institut français de la ville, visite par laquelle il veut, certainement, signifier le rapprochement des cultures.Lors de cette étape de sa visite d'Etat, M. Hollande, qui n'envisage pas de faire ni reconnaissance ni repentance qu'il élude franchement, devra, en revanche, rencontrer la jeunesse devant laquelle il prononcera un discours, à l'université Aboubakr-Belkaïd, pour souligner sa volonté de jeter un regard sur l'avenir. Il y sera fait docteur honoris-causa. S'ensuivra une conférence de presse de M. Hollande. Un diner officiel qui sera offert en son honneur, clôturera la visite d'Etat de M. Hollande en Algérie.