Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
Une fois de plus, le spectre de la grève générale plane sur le complexe sidérurgique d'El Hadjar et la situation pourrait se gâter d'ici quelques jours si la réunion de conciliation supervisée par l'inspection du travail d'El Hadjar n'aboutit pas. Dans un communiqué adressé à notre rédaction régionale d'Annaba, le syndicat d'entreprise dont le mandat est arrivé à terme en août 2012 et qui continue de représenter les travailleurs en attendant la tenue des élections de renouvellement de ses instances, affirme que la direction du complexe refuse de prendre en charge les revendications socioprofessionnelles des ouvriers de l'usine malgré les engagements pris. Une assemblée générale des travailleurs s'est tenue le 28 janvier dernier pour informer les travailleurs de l'évolution de la situation et des suites à donner face à la position de la direction générale. Le 29 du même mois une réunion de cette même direction et du syndicat s'est tenue aux fins de trouver une solution aux problèmes posés mais, toujours selon le communiqué l'employeur a adopté «une attitude des plus négatives (…) le syndicat a porté ce désaccord devant l'inspection du travail». Plus loin, le communiqué rapporte que la direction générale voulant affaiblir le syndicat a donné son accord à l'Union locale Ugta de Sidi Amar, pour procéder au renouvellement des instances syndicales car , selon le document, ayant constaté la détermination du syndicat actuel quant à la satisfaction des revendications des travailleurs. Poursuivant, le communiqué qualifie le feu vert donné par la direction générale à l'union locale comme étant un coup d'Etat visant à neutraliser le syndicat dont les adhérents ont boycotté les assemblées générales tenues par cette instance locale de l'Ugta. En réalité, et si quelque part les revendications exprimées par le syndicat actuel ont un fond de légitimité, il n'en demeure pas moins que la bataille véritable est entre l'union locale Ugta et le syndicat d'entreprise qui ne veut pas que cette instance s'immisce dans l'organisation et la supervision des élections de renouvellement. Les 2 parties en conflit s'affrontent par ouvriers et direction générale interposés, ces derniers sont juste un moyen de pression, une carte que joue le syndicat actuel pour se maintenir. Les intérêts du complexe, la préservation de l'outil de travail, des postes d'emplois existants ne constituent pas la priorité pour les antagonistes.