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Mettre les petits producteurs agricoles au cœur de la solution au changement climatique
Pour pallier la faible capacité d'adaptation du continent africain
Publié dans La Tribune le 20 - 11 - 2008


Photo : S. Zoheir
Par Guy De Lannoy*
à quelques semaines de la rencontre de Poznan, pour la FAO, quelques points méritent une attention particulière de la part des négociateurs, lors de la définition du régime post-2012 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
Tout d'abord, il ne faut pas perdre de vue que l'agriculture est l'un des secteurs qui sera le plus affecté par le changement de climat et que le continent le plus à risques sera l'Afrique, notamment en raison de son importante population agricole et de son niveau élevé de
vulnérabilité : l'agriculture pluviale des zones marginales dans les régions semi-arides et sub-humides est très vulnérable, et les effets sur la sécurité alimentaire peuvent y être dévastateurs.
Cela concerne directement la production des denrées alimentaires de base, les pâturages et les aliments pour le bétail, les fibres végétales et les nombreux produits maritimes, piscicoles et forestiers dont, en premier lieu, le bois. Suite aux tendances récentes observées à travers le monde, il conviendrait maintenant d'y ajouter les biocarburants. Si ces derniers sont considérés par certains comme une option d'atténuation des émissions, la FAO prend une attitude très prudente à cause de certains effets délétères avérés de la production des biocarburants sur l'environnement, à cause de la compétition entre les cultures énergétiques et alimentaires dans certains pays qui constitue un des facteurs de la dramatique augmentation récente du coût de certaines céréales.
Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet, insistant plutôt sur le fait que, si l'agriculture au sens large, y compris les forêts, constitue une source importante de gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique, les oxydes d'azote et le méthane qui représentent près d'un tiers des émissions totales, cette même agriculture offre aussi l'une des incontournables solutions. Il est clair que ces émissions constituent autant de déperditions pour l'agriculture et toutes dérivent d'une façon ou d'une autre de l'inefficacité des systèmes de production végétale et animale.
Nous ajouterons même que, dans le cas de la majorité des émissions agricoles africaines, ces déperditions sont dues, notamment, au faible niveau de développement technique des systèmes de production et que le petit producteur a tout intérêt, pour augmenter et stabiliser sa production et son revenu, à réduire ces pertes. Si cette option est difficile à mettre en œuvre, il va de soi que les Mécanismes financiers internationaux développés dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques doivent mieux cibler l'agriculture et l'agroforesterie, accorder plus d'importance aux problèmes spécifiques des petits paysan, particulièrement ceux qui s'échinent à nourrir les populations rurales et urbaines dans les pays semi-arides et les petits pays non forestiers pour qui les mécanismes de Kyoto s'appliquent peu.
Réduire les impacts négatifs de l'agriculture sur les ressources en eau
Nous devons considérer la part prépondérante que joue l'agriculture dans les bilans d'eau, avec 70% des prélèvements totaux au niveau global, et plus de 90% de la consommation effective d'eau. L'agriculture jouera demain un rôle primordial dans la solution des questions environnementales relatives à l'eau, qui sont intimement liées aux questions climatiques.
De ce fait, il ne peut y avoir de solutions aux problèmes environnementaux liés à l'eau que dans une approche qui tienne compte des besoins de l'agriculture. Des gains de productivité de l'eau en agriculture, fondamentaux pour assurer une réduction des impacts négatifs de l'agriculture sur les ressources en eau, sont tout à fait possibles sur le plan technique, mais ils ne seront réalisables que si l'on offre aux agriculteurs les moyens de les réaliser. On estime qu'entre 1998 et 2030, la demande en eau de l'agriculture irriguée augmentera de 14% dans les pays en développement, pour une augmentation de la production agricole de l'ordre de 55%. De nouveau, cela nous montre à quel point il est important que les Mécanismes financiers visent spécifiquement les petits producteurs agricoles africains, pour pallier la faible capacité d'adaptation du continent au changement climatique. D'ailleurs, comme le souligne le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les impacts du réchauffement global, les stratégies mises en place localement seront probablement insuffisantes pour lutter contre des stress supplémentaires.
La capacité d'adaptation de l'Afrique aux impacts de la variabilité et du changement passe par l'amélioration des réseaux d'observation du temps et du climat, l'adoption de pratiques agricoles qui résistent aux aléas du climat, la gestion des mouvements démographiques et la mise en place d'institutions locales capables de gérer au mieux les ressources foncières.
Contribution de l'agriculture au processus de séquestration du carbone dans le sol
Nous pensons à la FAO que l'option de stockage du carbone dans les sols agricoles et forestiers des diverses zones climatiques devrait être reconnue au même titre que le reboisement comme l'un des puits de carbone acceptables parmi les Mécanismes de développement propres, dans le cadre du régime post-2012. Les négociations engagées lors de la COP-13 de la Convention, sur les stratégies et les incitations à la Réduction des émissions résultant du déboisement et de dégradation (REDD) ont été axées sur les pays en développement et les terres forestières. Toutefois, il existe des possibilités de séquestration du carbone dans le sol à travers toutes les zones climatiques et, pour un large éventail de cultures, des pâturages et des terres forestières elles-mêmes, bien entendu. L'éligibilité de l'augmentation des teneurs des sols en carbone conduirait à des retombées positives pour des millions d'agriculteurs et d'éleveurs, en Afrique, parmi les plus démunis, qui n'ont actuellement pas accès aux mécanismes de Kyoto. Cette approche est faisable et s'accompagnerait de multiples avantages, contribuant à l'inversion de la dégradation des terres et de la désertification, à l'amélioration de la productivité et à l'augmentation de la résistance aux changements climatiques.
Peut-on établir un ordre de grandeur du potentiel de stockage du carbone dans le sol ? La FAO a préparé un document d'information sur le sujet pour la récente réunion du Groupe de travail ad hoc sur l'action coopérative à long terme qui s'est tenue à Accra du 21 au 27 août 2008. Selon les études conduites, un sixième environ du carbone organique des sols a été perdu, depuis 1850, suite à leur dégradation, y compris l'accélération de l'érosion et de la minéralisation, et les changements d'affectation des terres. En conséquence, les stocks de carbone organique dans les sols agricoles sont de beaucoup inférieurs à leur capacité potentielle. Considérant les énormes surfaces en jeu, environ 5 milliards d'hectares au niveau de la planète, même des augmentations modestes des concentrations des sols en carbone représentent des quantités de carbone importantes. Pour le monde, environ 1,5 milliard d'ha sont couverts de terres arables et de cultures permanentes dont environ 240 millions d'ha en Afrique. Les pratiques de gestion existent qui permettent de reconstituer petit à petit les concentrations des sols en carbone. Compte tenu de tous les gaz à effet de serre, le potentiel mondial d'atténuation de l'agriculture, à l'exclusion des combustibles fossiles et des compensations provenant de
la biomasse, est estimé à un gigatonne d'équivalent carbone par an. La séquestration de carbone dans le sol est estimée à environ 89% de ce potentiel d'atténuation.
L'augmentation de la teneur en carbone dans le sol, par le biais de meilleures pratiques de gestion, est à même de produire un certain nombre d'avantages en termes de services environnementaux, de biodiversité des sols, de fertilité et de capacité de stockage de l'eau, d'amélioration du cycle des éléments nutritifs, de meilleur usage des engrais de synthèse, réduisant ainsi les émissions d'oxydes d'azote provenant des terres agricoles et, surtout, est en mesure d'augmenter la production, de réduire sa variabilité interannuelle et, ainsi, d'améliorer la sécurité alimentaire.
Elargir l'accès aux mécanismes de Kyoto aux plus démunis
La FAO préconise la gestion durable des sols par le biais de la promotion de pratiques et de techniques agricoles adaptées. Avec le soutien des gouvernements et des partenaires de développement, les petits agriculteurs, les grandes exploitations agricoles commerciales ainsi que les éleveurs seront encouragés à adopter de meilleures pratiques de gestion et, ce faisant, à renforcer leur productivité tout en contribuant à inverser la dégradation des sols et la désertification, à préserver la biodiversité, et, donc, à
participer à la fois à l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et à l'adaptation aux changements climatiques.
La séquestration du carbone dans le sol combine l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques et l'atténuation des émissions et, à ce titre, mérite pleinement d'être intégrée dans le régime post-Kyoto et d'être prise en compte par les nouveaux mécanismes financiers.
G. D. L.
* Guy De Lannoy est représentant de la FAO en Algérie


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