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Tabous, frustrations, violence...
Publié dans La Tribune le 18 - 03 - 2013

Il est sidérant de voir à quel point l'horrible assassinat des deux jeunes garçons de Constantine a ouvert les vannes à une logorrhée, dont la violence revancharde n'a rien à envier à l'abjection du crime commis contre l'innocence. Comme souvent en pareil cas, ce sont les plus affligés qui, malgré la douleur, ont donné une signification au sens de la mesure et de la dignité. Les parents des victimes ont bien dit qu'ils ne voulaient pas que leur drame soit mis à profit par les forces occultes - si, si, elles existent- de la récupération politique. Rien n'y fait. Et hier, dans le centre-ville de Constantine, il était difficile de voir l'expression d'une émotion compatissante dans le spectacle de hordes de fier-à-bras menaçants et prêts à en découdre, dans le désordre et la terreur, contre tout ce qui peut inspirer la sérénité, l'apaisement et le recueillement.
Aux appels au lynchage des assassins, colportés sur les réseaux sociaux, il s'est trouvé des bien-pensants forts en thème pour, non pas apporter la contradiction et poser des limites éthiques au débat, mais pour ajouter leur voix à celle des adeptes de la mort plus que de la peine de mort. A supposer que les deux malfrats qui ont ôté la vie à Haroun-Zaki et Brahim seront pendus en public comme le veut la tradition de l'arriération, en quoi ce rite sacrificiel d'un autre âge exorcisera-t-il les démons de la frustration criminogène qui habitent nombre de jeunes Algériens ? Il ne sert à rien de détourner les regards ou de s'abriter derrière son petit doigt, le tabou et la frustration camisolent cette jeunesse et l'enfermement la charge d'un énorme potentiel d'agressivité prêt à exploser.
A Ali-Mendjeli, immense bidonville de bâtiments alignés baptisé sans fausse honte «Nouvelle Ville», un drame a endeuillé deux familles et mis en émoi la cité, toute la wilaya et semé la tristesse chez tous les Algériens. Une fois qu'on a dit cela, on fait quoi ? Les réponses inspirées d'un juridisme étriqué ont partout montré leurs limites, tout comme, d'ailleurs, celles de la «charia». Les lois, seules, ne peuvent pas être posées en garantes de la cohésion sociale ni de la morale publique, sinon il n'y aurait qu'à instaurer une république des juges et tous les problèmes seraient réglés. La vérité, c'est que le mal est plus complexe et profond. Sous son aspect anodin mais répétitif, le phénomène d'enlèvement d'enfants et de rapt de jeunes filles, et les mobiles sexuels qui en sont souvent la cause, rendent compte en temps réel de toutes les frustrations, d'un mal-être existentiel d'une frange de la population qui subit de plein fouet une crise sociétale que les problèmes sociaux ne font qu'aggraver. Le courage, pour ceux qui nous gouvernent, serait de nous dévoiler leur plan - s'ils en ont un- contre la misère sexuelle qui a perverti la psyché de tous ces jeunes (pas autant que cela) poussés à l'irréparable par un environnement plus contraignant encore. Quand la question relève de Freud plus que de la loi, on ne construit pas des «favelas» qui, en plus d'abriter les gens, servent de nids fécondant tous les vices et déviations. Jusqu'à présent, la réponse a été un encouragement à l'islamisation de la société. Les bars sont fermés à tour de bras et le salafisme prospère sur toutes les frustrations. Résultat, les jeunes boivent moins d'alcool qu'avant, mais ils fument plus, le joint de cannabis coupé aux psychotropes et autres additifs étant partout disponible et nettement moins cher qu'une bouteille de bière. Les Algériennes sont dans leur majorité voilées, mais l'accoutrement censé les protéger ne les prémunit ni contre le harcèlement au travail et dans les lieux publics ni contre l'agression sexuelle caractérisée. Poser toutes ces questions, c'est déjà y répondre. Malheureusement, «il n'est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre». Un cri, une clameur fusent depuis longtemps dans la masse juvénile, ils se perdent dans l'espace sidéral d'un Etat incapable, quand il condescend à répondre, de sortir de son binôme de prédilection : la matraque et/ou l'argent. Quand la marmite bout, il ne suffit pas de soulever le couvercle pour laisser s'échapper un peu de vapeur. Alors que l'urgence est à une vraie décompression sociale, accompagnée d'une meilleure redistribution du revenu national. Les mesures édictées parent à l'urgence mais ne soulagent pas durablement.
A. S.


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