Encore une fois, les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) sont venus rappeler la réalité amère du marché national des produits de consommation. Avec un rythme d'inflation annuel de 8,6% en février, les indicateurs ne sont guère rassurants. Ce chiffre est bien loin du taux sur lequel table la loi de finances 2013 à savoir, un taux d'inflation de 4%. La baisse de 0,2% est en effet insignifiante par rapport à janvier dernier. Certes pour la première depuis plusieurs mois, il y a eu une décrue des prix des produits agricoles frais et à un plus grand degré pour ceux de la volaille. Mais, la poussée inflationniste est bien là. Difficile de la déloger sans trouver des solutions palliatives. Des solutions qui passent essentiellement par une politique salariale claire et une régulation du marché en bonne et due forme. Ce qui tarde à être mis en œuvre sur le terrain laissant la place à des conditions propices à l'inflation dont la facture est lourde à payer aussi bien par les consommateurs que par les caisses de l'Etat qui sont régulièrement sollicitées pour faire face aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs à travers tous les secteurs. Ce ne sont pas les revendications qui manquent en ces temps où les mouvements de grèves ne cessent de s'imposer sur le terrain avec comme préoccupation essentielle la révision des salaires à la hausse. Paramédicaux, fonctionnaires des communes d'Alger et cheminots sont autant d'exemples qui illustrent l'ébullition sur le front social. Une ébullition qui n'en finit pas et des populations de plus en plus vulnérables socialement mais dont la prise en charge se fait désirer. Ce ne sont pas les tripartites, ni les bipartites, consacrées à la question salariale et au pouvoir d'achat des Algériens qui ont manqué au cours de ces dernières années. Mais, ce sont plutôt les politiques qui ne sont pas élaborées. L'Etat qui injecte chaque année plus de 1 500 milliards de dinars en salaires et en pensions, ne semble pas mesurer l'ampleur de la colère sociale ni l'ampleur de la dégradation du pouvoir d'achat. Parce qu'il n'y a pas que les prix des produits alimentaires et ceux des transports publics qui ont augmenté. Tout a été pratiquement revu à la hausse, sans aucune explication convaincante. En plus de l'absence d'une politique salariale, il y a, en parallèle, le manque criard des outils nécessaires pour la régulation d'un marché frappé par la fièvre des prix. Ce sont les explications que la Banque d'Algérie donne à chaque fois pour expliquer la montée vertigineuse des taux d'inflation. Mais à force de répéter et de ne pas voir les solutions adéquates arriver, il y a de quoi penser que la croissance est réellement compromise en Algérie. Le tableau est bien loin d'être reluisant. S. I.