Par Yanis Bouarfa La qualité de la formation en Académie algérienne, puis professionnelle en centre de formation, fera apparaître chez les jeunes catégories et athlètes des ambitions nationales, voire internationales forcément légitimes. Le sport d'élite a beaucoup régressé notamment sur le plan budgétaire, depuis l'abandon du parrainage par les sociétés comme cela ce concevait bien de 1977 à 1986. Depuis le retrait des entreprises d'Etat dans la prise en charge des ASP (clubs), aucune organisation cohérente n'est venue leur succéder. Les subventions sont versées à des tiers qui n'ont aucune responsabilité personnelle dans leurs dépenses, mettant le plus gros budget dans les caisses du club fanion. Aujourd'hui et malgré un grand changement au niveau du financement des clubs, avec les apports de subventions de l'Etat, de sponsors, de membres bienfaiteurs, les jeunes n'arrivent plus à s'illustrer sur le plan mondial. Le ministre de la Jeunesse et des Sport, Mohamed Tahmi, et le ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, veulent donner un nouveau souffle au sport amateur en réunissant les plus importants acteurs de ce milieu lors d'un sommet national. Pour démontrer son sérieux, il s'engage à injecter des sommes supplémentaires dans le budget pour l'essor des différents sports et catégories dans leur secteur respectif. Un comité spécial de restructuration, qui doit revoir tout le fonctionnement et le financement du sport, de l'école primaire au podium olympique, est aussi mis sur pied. Toutes les mesures nécessaires au développement du sport dans le secteur scolaire sont généralement bien appréciées par le milieu, mais plusieurs doutent encore que les choses puissent vraiment changer. Des champions olympiques à qui ni bourse ni emploi ne sont offerts, des entraîneurs qui travaillent des heures et des heures par semaine pour un minable petit salaire, des athlètes qui doivent continuer de vivre sous le seuil de la pauvreté, les reproches à l'endroit du sommet sont nombreux. Autre reproche formulé qui laisse place au sentiment de scepticisme : l'absence d'éducateurs de haut niveau capables de fournir des athlètes pour les différentes équipes nationales. Pendant que d'immenses besoins sont à combler, la création d'un centre de formation d'athlètes d'élite ne voit pas le jour en un coup de main. L'Etat investit des sommes astronomiques pour aider les athlètes et les entraîneurs à relever les défis qui les attendent. Or, les fédérations dépensent l'argent sans le moindre résultat.
Les principes de la politique de formation à revoir Aujourd'hui, la réussite d'une nation dans le sport de haut niveau dépend fortement des montants investis pour garantir la détection et la formation des jeunes talents. Les performances décevantes des jeunes catégories dans presque toutes les disciplines, ainsi que l'absence de résultat de nos équipes nationales jeunes ont suscité énormément de réactions. Ainsi, de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler le manque de soutien financier dont jouissent les jeunes athlètes talentueux en Algérie et l'absence d'un véritable concept de sport études coordonné sur le plan fédéral. Pour fréquenter une école offrant un programme de sport études performant, adapté à son sport et à son âge, un jeune talent devra souvent se rendre dans une autre wilaya autre que celle où il réside. Or, les grandes wilayas imposant généralement des frais de scolarité importants aux étudiants originaires de l'intérieur du pays. Les communes et les wilayas d'origine ne sont toutefois pas toujours disposées à financer la formation de leurs jeunes sportifs partis étudier dans une autre localité. Bien souvent, les familles des jeunes athlètes doivent se serrer la ceinture pour prendre à leur charge tout ou partie de ces frais d'études, auxquels s'ajoutent des dépenses onéreuses en logement, déplacements et matériels notamment. Pas étonnant dans ce cas que bon nombre d'athlètes prometteurs finissent par renoncer au sport de compétition qui semble, en Algérie pour le moins, demeurer accessible uniquement aux personnes issues de familles possédant une certaine catégorie de revenus, ou, encore ceux qui sont bien épaulés. Compte tenu de la manière dont le sport est organisé en Algérie, il nous semble fort difficile de parvenir dans un délai raisonnable à régler la question complexe de la péréquation des frais de scolarité à l'échelon national. Dans ce contexte, il nous semble que la manière la plus efficace de permettre à chaque jeune talent de suivre une formation adaptée à ses besoins demeure l'attribution de bourses d'études. Actuellement, le COA en partenariat avec le MJS, délivre des soutiens financiers, appelés «bourse d'études», aux athlètes les plus prometteurs. Même si cet effort est à saluer, cette aide n'en demeure pas moins nettement insuffisante en rapport avec les coûts réels, qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros par année, auxquels doivent faire face certains jeunes talents pour se former tant dans leur discipline que sur le plan scolaire. Une hausse des montants alloués nous semble dès lors indispensable pour apporter une aide vraiment efficace à la relève du sport d'élite algérien. L'aide au sport d'élite n'a pas uniquement des conséquences appréciables pour l'athlète soutenu. L'obtention de bons résultats sportifs par un pays sur la scène internationale permet de valoriser son image. La réussite sportive d'une équipe nationale a des conséquences positives pour la population. Les scènes de liesse collective qui suivent les grands succès sportifs suffisent à s'en persuader. Par leur médiatisation, les athlètes de haut niveau encouragent de nombreux jeunes à s'inscrire dans des clubs de sport. Il est grand temps que l'Algérie prenne conscience de son retard en matière de soutien aux jeunes sportifs prometteurs et entreprenne sans plus attendre des mesures appropriées pour le combler. Y. B.