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Le paradoxe de l'Afrique, riche et vulnérable
Les scientifiques préviennent des dangers du réchauffement climatique sur la planète
Publié dans La Tribune le 11 - 06 - 2013


En l'an 2100, la température augmentera de 6,4°C.
Les glaciers de l'Arctique et de l'Antarctique auront fondu. L'ours polaire disparaîtra avec son habitat. Le niveau des mers montera un peu partout. C'est le début de la guerre de l'eau car viendront des périodes de chaleurs extrêmes. La circulation des eaux océaniques va se dérégler. Le courant chaud, Golf Stream, sera affaibli et l'Europe connaîtra des hivers aussi rudes qu'au Québec.
El Niño, les courants du Pacifique seront renversés à cause de la hausse des températures et de la salinité. Il y aura en Amérique du Sud des inondations, des sécheresses et des cyclones plus intenses. Les glaciers disparaîtront des Andes tropicales. L'Amazonie deviendra savane et l'eau viendra à manquer dans toute l'Amérique latine.
Le continent européen sera inondé au nord et asséché au sud. Pas de neiges éternelles sur l'Himalaya. Moins d'eau et de récoltes pour toute l'Asie du Sud. Les coraux de l'Océanie seront morts blanchis et les iles menacées par les eaux. La désertification gagnera le Moyen-Orient et le delta du Nil sera inondé. Quant à l'Afrique, son lot sera fait de famines, manque d'eau, recrudescence de malaria, de fièvre jaune… Ceci n'est pas le scénario d'un film futuriste ou de science fiction. Il s'agit de l'une des projections scientifiques, la moins pessimiste, produites par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Nul ne doute plus des dangers du réchauffement climatique sur notre écosystème et la communauté internationale reconnaît «la
responsabilité directe de l'activité humaine» sur ces bouleversements. Ces mêmes scientifiques appellent les Etats industrialisés, principaux pollueurs, à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement de la planète. Mais la négociation internationale tâtonne malgré l'urgence et l'on ignore dans quelle mesure l'Homme s'adaptera à la nouvelle donne climatique. Même si le problème est planétaire les enjeux changent, que l'on se place du côté des pays développés et pollueurs que de celui des pays peu industrialisés, soit le cas des pays africains. Chacun des scénarios établis par le Giec prévoit que l'Afrique sera le continent le plus négativement impacté. Totalement injuste puisqu'il s'agit du moins pollueur. «Le Texas, avec 30 millions d'habitants, émet autant de CO2 que l'ensemble du continent africain», dénonçait Jean Ping, président de la Commission africaine au Forum du
développement durable de Ouagadougou, en octobre 2009.
Les conclusions des experts du Giec indiquent qu'une hausse de la température de l'atmosphère, supérieure à 2°C, aurait pour conséquence de bouleverser l'actuel ordre naturel de la Terre. Un seuil validé par tous, y compris la Chine et les Etats-Unis, en 2011 lors de la conférence des parties (COP17) en Afrique du Sud.
Le principal GES est le CO2, dont la hausse de la concentration dans l'atmosphère est à l'origine de la hausse de la température terrestre. Des scientifiques travaillent depuis 1958 sur le cycle du carbone et les mesures des concentrations de CO2 dans l'atmosphère à la station de Mauna loa à Hawaï. Ils ont montré que les concentrations de CO2 ont suivi une évolution de 280 ppm (parties par million) à 380 ppm en un siècle. Une évolution jugée «trop rapide» par les experts.
Ces concentrations excèdent actuellement la limite maximale de 300 ppm. «Limite qui n'a pas été dépassée durant les 800 000 dernières années, probablement depuis 20 millions d'années, et on risque d'atteindre rapidement les 450 ppm, concentration qui correspond à la hausse de 2°C, seuil fatidique qui, s'il est dépassé, risquerait d'entraîner un emballement climatique incontrôlable, avec des conséquences dramatiques sur les populations, les ressources et les biens», explique Kamel Mostéfa-Kara, directeur de l'Agence nationale pour les changements climatiques (Ancc) et co-auteur, avec Hakim Arif, de 50ans après l'indépendance de l'Algérie, état des lieux et perspectives du défi des changements climatiques.
Dans cet ouvrage, le scientifique démontre à la fois la vulnérabilité de l'Afrique et la nécessité de préserver la richesse de sa biodiversité, mais aussi son fort potentiel d'adaptation et «ses atouts en sommeil». Pour M. Mostéfa-Kara, «l'Afrique est le premier réservoir d'eau douce et le premier gisement énergétique solaire au monde». Plus qu'un paradoxe lorsqu'on sait que 350 millions d'africains n'ont pas accès à l'eau et qu'ils sont 550 millions à vivre sans électricité. De plus, «ses forêts tropicales sont, après l'Amazonie, le deuxième poumon de la planète», indique l'auteur.

En effet, l'équation climat-énergie-eau se doit aujourd'hui d'être résolue.
«L'élaboration de la stratégie hydrique, énergétique et climatique, domaines désormais indissociables, est une nécessité», estime M. Mostéfa-Kara. Ce dernier consacre un chapitre entier de son livre aux propositions et solutions. Concernant l'énergie, le solaire est, selon lui, «un choix qui s'impose de lui-même». Pour les ressources en eau, il préconise le recours à «un réseau fluvial continental à l'aide de transfert d'eau douce interbassins». En d'autres termes, un système qui permette de mieux répartir les ressources en eau douce entre les parties arides de l'Afrique et celles plus humides.
Réaliser une transition énergétique verte : oui, dira-t-on ! Mais avec quels financements ? Les sources potentielles de financement seraient la mise en place d'une Bourse mondiale de carbone et d'un système de compensation des «pays pollueurs» en direction des «pays propres ». Mais pour les obtenir, il faut peser dans les négociations. M. Mostéfa-Kara plaide pour une unité africaine et un continent qui s'affirme davantage dans les négociations. Il publie donc une feuille de route pour une nouvelle approche diplomatique africaine, dans laquelle le climat serait systématiquement intégré.
Face à la menace climatique, il y a donc autant de risques que d'enjeux et de défis à relever. L'adaptation nécessaire dépend davantage d'une question de volonté politique et de gouvernance que de capacités techniques et financières. Car, l'inaction a également un coût. Elle se chiffre en vies humaines, en espèces animales ou végétales et en milliards de dollars. Entre 1950 et 2007, le nombre de catastrophes climatiques est passé de 13 à 72 par période de dix ans, pour atteindre un coût global de plus de 90 milliards de dollars.
A. H.


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