En dépit du fait qu'elle doive assumer plusieurs missions (selon ce que stipule la loi), la direction de la culture d'Oran se consacre quasi-exclusivement à l'animation et la coordination des activités culturelles. Et encore, délaissant presque le reste de l'année, l'essentiel de ses efforts tend vers cette obligation d'assurer une animation culturelle durant ces périodes très spécifiques du mois de Ramadhan, la saison estivale ou les commémorations officielles. C'est ainsi que des programmes plus ou moins étoffés, plus ou moins réfléchis, sont concoctés régulièrement pour donner l'illusion d'une vie culturelle à Oran : concerts de musique au théâtre de verdure, Hasni-Chekroun, Journées du rire au siège même de la direction (l'édition de cette année vient d'ailleurs de s'achever), festival de la chanson oranaise… sont les principales manifestations culturelles à inscrire à l'actif de la direction de la culture dont la directrice est, par ailleurs, la commissaire du Festival international du film arabe. Mais, une fois ces conjonctures dépassées, chacun rentre chez soi et Oran retombe dans sa léthargie : six éditions du festival international du film arabe sont déjà passées et aucune retombée positive n'a été enregistrée dans la wilaya (les salles de cinéma sont toujours fermées et rien ne dit qu'elles rouvriront leurs portes dans un futur proche).
Missions délaissées Cela pour ce qui est de l'animation et la coordination des activités culturelles, la mission la plus évidente de la direction de la culture. Quant aux autres tâches, autant dire qu'elles ne figurent même pas dans l'agenda des activités: ni la promotion de l'artisanat traditionnel local, ni la sauvegarde et la préservation du patrimoine historique, ni le suivi des projets de construction en tant que maître d'ouvrage ni la lecture publique et le développement du réseau des bibliothèques ne sont, à l'évidence, assurés comme il se doit par une direction de la culture manifestement dépassée par l'ampleur des missions. La majorité des vestiges patrimoniaux sont à l'abandon (et là encore, la direction de la culture ne se manifeste qu'à l'occasion du mois du patrimoine), la lecture publique est presque une notion inconnue pour le grand public et la promotion de l'artisanat local se fait toujours aussi laborieusement. Certains parlent de manque de moyens matériels et de ressources humaines, d'autres prétendent que la direction de la culture n'a pas toute latitude d'agir, mais tous les citoyens sont unanimes à dire que la direction de la culture ne joue pas le rôle qui doit être le sien dans une wilaya de la dimension d'Oran. Il est vrai que la promotion de la culture ne relève pas de la seule responsabilité de la direction de wilaya, les divisions culturelles des communes, les associations, la société civile, les artistes comme d'autres établissements culturels devant également participer à la vie culturelle. Mais étant le représentant de l'Etat, c'est à la direction que revient la charge d'entreprendre toutes les actions visant à la promotion et la sauvegarde de la culture. S. O. A.